Photo panoramique Chapelles -

Chapelles - Histoire de Glénac

Chapelle Saint-Léon -

I. Présentation et architecture de la Chapelle Saint-Léon

  • Petite chapelle de plan rectangulaire à un seul vaisseau et chevet plat renforcé de deux contreforts dans l’angle ; l’édifice est dépourvu de clocher. Les murs sont en moellons de schiste, granite et grès rouge, les baies entourées de pierre de taille de granite.
  • La nef est éclairée par deux baies en arc brisé : l’une sur le mur est éclaire l’autel, l’autre est ouverte dans le mur nord ; on a utilisé du schiste (?) rose pour le réseau du tympan de celle de l’est.
  • Le sol est dallé de schiste.On a remployé des éléments de l’ancienne église Saint-Léon pour reconstruire la chapelle : le mur du chevet s’appuie sur un arc brisé porté par deux colonnes engagées à chapiteau feuillagé ; la clé de l’arc porte peut-être des armoiries non identifiées : deux lions dans des losanges (à l’extérieur, on retrouve aussi un lion encastré dans le mur ouest) ; des morceaux de sablières portant des inscriptions en lettres gothiques ont été réutilisés, l’un entre les deux entraits, sur le mur sud, l’autre comme linteau de la fenêtre nord ; enfin, deux entraits moulurés participent à la charpente ; celui de l’est porte en son centre un écu muet

Intérieur Chapelle Saint-Léon

  • La chapelle fut reconstruite en 1925, comme l’indique la date gravée au-dessus de la porte d’accès, avec un réemploi in situ de matériaux. Le remplage, l’arcade et la sablière portent des inscriptions gothiques partiellement lisibles : “MARGARIGE” au sud et “REGINA MISERICOR...” au nord.
  • Ce monument religieux, (15) utilisé comme église paroissiale jusqu’en 1846, est reconnu pour son architecture en partie gothique et en partie Renaissance, qualifiée de style ogival selon l’histoire archéologique, féodale et religieuse du diocèse de Vannes (16).

II. Les objets et œuvres conservés dans la chapelle

  • La chapelle renferme plusieurs éléments patrimoniaux remarquables :
  • Une cloche en bronze de 1661, déposée après avoir été fêlée et remplacée en 1969, classée Monument historique depuis 1912.
  • Une statue en bois polychrome de “la Vierge à l’enfant”, datant du XIVᵉ siècle.
  • Une statue en bois polychrome de “Saint-Léon, pape”, du XVIᵉ siècle, inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1992, sortie en procession lors de la fête paroissiale le premier dimanche de juillet.
  • Une statue en bois polychrome de “Saint-Yves”, datant du XVIIᵉ ou XVIᵉ siècle.

 

St Léon-St Yves -Vierge et l’Enfant

 
Recensement de la Chapelle -
 
 
 
III. La reconstruction et la bénédiction de 1925
  • Le dimanche 12 juillet 1925, (17) la chapelle Saint-Léon fut bénie et une plaque commémorative dédiée aux morts de Glénac fut posée à l’intérieur, encadrée de pierres anciennes, conférant à l’ensemble un relief splendide. De nombreux pèlerins affluèrent, rendant hommage à M. de Foucher, maire de Glénac, pour son engagement dans cette entreprise et la réussite de la souscription qui permit la reconstruction.
  • La cérémonie fut présidée par le chanoine Lucas, curé-doyen de Carentoir, et le sermon prêché par l’abbé Lucas, son frère. La procession, à laquelle assistèrent environ 1500 personnes, fut particulièrement grandiose, accompagnée par la musique de la St Jugon de la Gacilly. Après les vêpres, la procession se dirigea vers la chapelle, menée par les enfants, suivis des femmes, du clergé, du maire, du conseil municipal, et des notables locaux.
  • Lors de la cérémonie, le maire fit l’appel des noms inscrits sur la plaque de marbre, chaque nom étant honoré par la réponse “mort pour la France” donnée par un grand mutilé, M. Chevalier Henri.
  • Le maire prononça un discours émouvant, rendant hommage aux donateurs, aux architectes, et confiant la mémoire des morts à la génération présente.
  • Mesdames, Messieurs
    • « En quelques mots courts comme un adieu, je voudrais apporter un suprême hommage, un dernier salut à nos héros tombés au champ d’honneur. » Mais auparavant, c’est un devoir d’ailleurs très doux de remercier tous ceux qui ont contribué au succès de cette cérémonie. Les souscripteurs généreux, le comité qui a donné ses peines. Je remercie tout particulièrement M. l’abbé Boutin et Guillaume, architecte, qui ont apporté à la fois un goût exquis et un dévouement complet.
    • Ce monument est désormais vôtre, il est à vous, parents qui pleurez un être cher, il est à vous qui fûtes les camarades de combats et de souffrances de ces braves, à vous qui fûtes les dépositaires valeureux de leurs dernières pensées. Il reste à vous, surtout enfant, qui devez garder au cœur toujours le souvenir du sacrifice que vos aînés consentirent pour vous faire une vie meilleure. Et c’est vous qui en aurez la garde, je le confie à votre piété. « Que ces pierres soient pour nous désormais sacrées. » Si elles n’abritent pas les dépouilles de nos morts, elles gardent à jamais leur mémoire. Ici, mères, sœurs, épouses désolées, vous pourrez venir vous recueillir et prier dans le calme, dans la paix. Ces noms qui brillent en lettres d’or dans ce marbre, nous les confondons tous dans le même rayonnement glorieux.
    • Ils disent avec une douloureuse éloquence quelle fut la bravoure de nos fils, de notre sang. « Aussi, ce moment sera-t-il pour nous la plus intime, la plus touchante, la plus sacrée des pages de notre histoire. » Ô morts ! Dormez en paix ! Nous veillerons sur les vôtres de toute notre sollicitude, nous aiderons vos enfants à grandir, à vous ressembler. Nous travaillerons à relever nos ruines. Votre holocauste n’aura pas été vain. Votre souvenir toujours nous rapprochera. Nous écoutons vos voix clémentes nous dire que la haine est stérile, que l’amour seul est fécond, et tous nous poursuivrons de toutes nos forces, de toute notre foi dans la beauté de votre sacrifice, la réalisation de votre rêve de liberté et de justice.
    • « Et, Mesdames et Messieurs, dans cet hommage à nos morts, n’oublions pas non plus nos mutilés. » Leurs blessures sont glorieuses sans doute, mais la gloire n’empêche pas la souffrance.
    • Ils sont notre honneur et notre fierté. « Enfants de Glénac morts au champ d’honneur, glorieux mutilés dela grande lutte et vous tous qui avez porté si haut le renom de France, je vous salue. »
IV. Recensement des autres chapelles du territoire de Glénac
  • Outre la chapelle Saint-Léon, le territoire de Glénac compte :
    • La chapelle Saint-Michel.
    • La chapelle du Haut-Sourdéac, rebâtie et bénite en 1751.
    • La chapelle du manoir de la Forêt-Neuve, autrefois propriété des seigneurs de Rieux.
  • Il n’existe pas de chapelle de frairie à Glénac (18), mais il y avait cinq chapelles domestiques : à Sourdéac, au Haut-Sourdéac, à la Forêt-Neuve, à la Gaudinaye et à Branféreux (19). En 1840, la chapelle de Sourdéac était encore debout.
V. Les chapellenies : fondations et droits seigneuriaux
  • Les seigneurs pouvaient créer des fondations (chapellenies) avec l’accord de l’évêque ou du pape, en établissant un acte de fondation. Ces chapellenies étaient dites de “bénéfices simples” car le chapelain n’avait pas charge d’âmes. Leur rôle était d’assurer la célébration de messes à l’intention du fondateur, en échange de biens ou de revenus octroyés à la chapellenie.
  • La chapellenie était dite de « bénéfices simples » parce qu’en fait le chapelain n’avait pas charge d’âmes[20]. Leur rôle était d’assurer à perpétuité un certain nombre de messes par semaine ou par mois à des jours désignés ; elles étaient dites à l’intention des fortunés fondateurs qui aimaient à s’assurer de leur vivant que l’église penserait à eux par des prières après leur mort. Ces messes pouvaient être célébrées soit dans la chapelle, soit dans l’église paroissiale, pas forcément sur l’autel principal. En échange, le seigneur fondateur s’engageait à octroyer des biens et/ou des revenus à la chapellenie.
  • Lorsque ces fondations étaient faites dans une abbaye ou un hôpital, le chapelain prenait le nom de prieur.
  • Ces fondations se multiplièrent et le nombre de chapelains et de prieurs devint important ; ils se réunirent alors en communauté de prêtres. Ils n’avaient pas de vie commune, mais ils formaient une association avec des intérêts matériels et des charges. Ces chapelains ou prieurs, la plupart du temps, étaient des prêtres, mais parfois aussi de simples clercs. Ordinairement, ils étaient originaires de la paroisse.
  • Ils pouvaient céder leurs droits parce qu'arrivés à une fonction plus importante, curé très souvent ; ils les transmettaient en général à de jeunes confrères dans le besoin. Les curés ou les évêques pouvaient eux-mêmes avoir leur chapellenie. Ils y plaçaient généralement comme chapelain des clercs de leur entourage afin de leur permettre de débuter leur vie ecclésiastique.
  • Le seigneur fondateur possédait des droits dans toutes les chapellenies qu’il créait ; l’ensemble de ces droits portait le nom de prééminence.
  1. l’enfeu : il donnait le droit au seigneur d’avoir, à son décès, sa sépulture dans la chapelle qu’il avait fondée et, si possible, dans le chœur de celle-ci. Les membres de sa famille y avaient droit également. D’autres nobles et moins nobles pouvaient acquérir le droit d’enfeu dans la même chapelle, c’est pourquoi il y avait les enfeus simples et les enfeus prohibitifs ; avec ces derniers, on pouvait inhumer les membres de la famille ou d’autres personnes, mais avec permission seulement
  2. le banc : le seigneur avait sa place réservée dans la chapelle et ce banc pouvait être armorié. Il était placé si possible dans le chancel avec le maître-autel et les stalles des prêtres.
  3. la lisière ou ceinture funèbre : large bande noire, tendue ou peinte autour de la chapelle à l’intérieur le plus souvent, mais parfois à l’extérieur, qui portait les armoiries du seigneur fondateur et en prouvait les droits.
  4. le patronage : au haut Moyen Âge, de nombreux seigneurs s'adjugèrent le droit de désigner les desservants des églises. Avec la réforme grégorienne, de nombreux laïcs rétrocédèrent ce droit à l'Église souvent au profit d'abbayes et de monastères. Les fondateurs de chapellenie dans les grands édifices conserveront leur droit de patronage pour désigner les desservants de ces chapelles..
  5. la supériorité : c’est-à-dire que le seigneur supérieur au seigneur fondateur jouissait des mêmes privilèges que le seigneur vassal pourtant fondateur. la présentation : il revenait au seigneur fondateur le droit de nommer le ou les chapelains qui s’occuperaient de la chapellenie, mais il était tenu de subvenir à leur entretien.
    • D’autres droits incluaient l’encensement, les prières nominales, la réception distincte de l’eau bénite, le pain bénit, et le pas à l’offrande ou à la procession

VI. Les chapellenies de Glénac

Plusieurs chapellenies existaient à Glénac :

  • Celle de Sourdéac, fondée par les seigneurs de ce nom et mentionnée dès 1515, probablement la même que celles de Saint-Augustin, Sainte-Marguerite et Saint-Sébastien. Leur service fut transféré à la chapelle du château de la Forêt-Neuve après la ruine de la première chapelle (21-22).
  • Celle de Saint-Michel, mentionnée le 8 juillet 1706, apparaît, pour l’unique fois, aux archives départementales et est complètement inconnue par ailleurs, sur laquelle manque tout renseignement.
  • Celle de Gilles Guyot, dont seul le nom est connu.
  • Celle des Roux, peu documentée.
  • À St Don, en face de la maison Etrillard, existait une chapelle construite dans un champ qui appartenait à Marcel Marquet de la Maison Neuve. Une pierre de cette chapelle existe toujours chez un particulier (à voir).
  • Celle de Saint-Jacques (23) ou Saint-Jacob aux Fougerêts, fondée par les seigneurs de Rieux et transférée en 1742 à la chapelle du manoir de la Forêt-Neuve.
  • Chapelle et château de la Forêt-Neuve

 

  • 5. Des anciennes personnes disaient que, du côté de la croix de la Lune, il existait des fondations d’une ancienne chapelle à droite du grand chemin vers le bourg (menuiserie Danilo).

20 aout 1787 – Inhumation, dans le cimetière, de vénérable et discret messire Jean Caudart, prêtre décédé au bourg de Glénac, titulaire du prieuré de Saint-Jacob.

Quels critères pour une typologie des prieurés ?

On trouve différents types de prieurés en fonction de leur lieu d’implantation et des conditions de leur fondation. Tout d’abord, il existe des prieurés castraux. Un châtelain fonde un prieuré ou attire une communauté religieuse pour bénéficier de ses prières. Il peut être situé directement dans l’enceinte du château ou accolé à l’extérieur de la muraille. Ensuite, le prieuré peut être situé en milieu urbain, permettant alors à l’abbaye-mère de profiter par son intermédiaire des avantages de la ville (foires, marchés, lieux de justice…). Les prieurés peuvent enfin être situés en milieu rural. Ce sont alors de petits prieurés-cures desservant des paroisses et dont dépendent un à plusieurs villages. Enfin, il existe des prieurés fondés en raison d’une vocation religieuse particulière, ce sont les établissements construits sur les grands lieux de pèlerinage ou encore les prieurés-ermitages retirés dans la forêt. Cette typologie connaît toutefois de nombreuses exceptions.

Sources

  • [14] Répertoire archéologique du Morbihan par ROSENZWEIG p 183
  • [15] Société Polymatique du Morbihan 1861 p.127
  • [16] archéologique, féodale et religieuses des paroisses du diocèse de Vannes du Chanoine Le Mené(1891)
  • [17] l'Ouest Republicain 1925
  • [18] Histoire des Paroisses du Diocèse de Vannes par LE MENÉ
  • [19] Dictionnaire des châteaux par Floquet p70
  • [20] BSPM 1877- Les Paroisses- Abbé LUCO
  • [21] Livre MERLET Pïerre revue morbihanaise
  • [22] ) Un pouillé de 1516 mentionne, sans en désigner le vocable, une chapellenie de Sourdéac; c'était, en particulier, la dotation de celle-ci qui se trouvait dispersée dans les paroisses des environs,
  • [23] La Semaine religieuse de 1892 Juillet

 

 

 



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