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Le Clergé - Histoire de Glénac

Date Recteurs à Glénac Glénac et cournon  
1493   Duhan[31] recteur à Glénac et Cournon en 1493 [32
1546 - R. Abel Jégat précédemment recteur de Glénac et de Cournon, résigne en faveur du suivant.
       
1568   Jean Labbé recteur à Glénac et Cournon Recteur[33] de Saint-Congard et futur archidiacre de Vannes pour quelques jours, pourvu par l'évêque, le 2 juin 1568, il prit possession le lundi de la Pentecôte et résigna probablement en faveur du suivant. Plus tard, il fut recteur de Glénac et de Cournon.
       
1566-1579   Jean Michel, recteur de Glénac et de Cournon, chanoine de Vannes
1579   Julien Riallan, recteur de Glénac et de Cournon – Prêtre du diocèse, pourvu par l'ordinaire le 6 décembre 1579, prit possession le 25.
1591 :   Alain le Guelhauff recteur de Glénac et de Cournon, prêtre du diocèse, pourvu par le pape le 20 août 1591, prit possession le 11 juin 1592.
1611   Jean Labbé, recteur de Glénac et de Cournon Ex-archidiacre de Vannes, recteur de Glénac et de Cournon
       
1616-1620   Guy Hanchart, recteur de Glénac et de Cournon. Prêtre du diocèse du Mans et curé d'une de ces paroisses, pourvu en 1616, mourut en 1620.
       
1620-1636   Jean Hanchart, recteur de Glénac et de Cournon, neveu du précédent, pourvu par l'ordinaire le 30 avril 1620, prit possession le 12 juillet. Il eut à se défendre contre Benoit Morin, de Saint-Malo, qui avait obtenu des provisions de Rome.
       
1636-1641   Claude Allaire recteur de Glénac et de Cournon
1651-1667   R. Pierre Boudet, recteur de Glénac et de Cournon, résigne en faveur du suivant.
1667   Jacques Dallerac, recteur de Glénac et de Cournon
1668   Louis de la Bouère Mort de recteur de Glénac
       
1671-1686   R. Claude Nonet, Recteur de Glénac et de Cournon Après sa résignation, il se retira à Vannes où il mourut en 1714.
       
1686   Kerloyo recteur de Glénac et de Cournon en 1686. Le Pouillé [35] de Vannes cite Vincent de KERLOYE, recteur de Cournon et de Glénac, comme recteur en 1686, résignant pour cause de maladie.
       
1688-1706   Vincent Cado sieur de Kerloyo. recteur de Glénac et de Cournon. Malade, il résigna entre les mains de l'évêque le 5 avril 1706.
1688- Claude[36] DROUET   ancien recteur de Glénac, vers 1688 (Arch. du Morb., E, suppl. 1121)
       
1706-1709   Claude Jagu, recteur de Glénac et de Cournon, prêtre du diocèse, pourvu par l'ordinaire le jour même de la vacance, prit possession le surlendemain
       
1709-1728   Guillaume Roquet recteur de Glénac et de Cournon, prêtre du diocèse, pourvu par l'évêque le 16 mai 1709, prit possession le 5 juin. Décédé le 12 juillet 1728, il fut inhumé le lendemain dans le cimetière de Glénac.
       
1728-1747   Pierre Guehennec recteur de Glénac et de Cournon de Plumelec, pourvu en cour de Rome le 10 novembre 1728, prit possession le 13 février 1729. Il donna, le 7 mars 1747, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant. Bien que jeune encore, il ne jouit pas longtemps d'une pension de 300 livres qu'il s'était réservée ; il mourut à Plumelec, à l'âge de 59 ans, le 3 avril 1750.
       
1747-1750   René-Jude Duguest recteur de Glénac et de Cournon de la paroisse du Temple, pourvu par le Souverain Pontife le 7 avril 1747, prit possession le 23 mai. Décédé à l'âge de 35 ans, le 16 juillet 1750, il fut enterré le 17 au cimetière de Glénac.
1750-1757   Joachim Glehello recteur de Glénac et de Cournon, de Sainte-Croix de Josselin, pourvu par le pape, fut aussi inhumé dans le cimetière de Glénac le 9 avril 1757
1757-1776   Pierre Danilo, recteur de Glénac et de Cournon de Limerzel, et curé de Carentoir, pourvu par l'évêque le 3 juin 1757, prit possession le 10. Mort le 1ᵉʳ avril 1776, il fut enterré le lendemain au même cimetière.
       
1776-1795   Pierre Fleury de Lantillac, recteur de Cournon et Glénac, pourvu par l'Ordinaire le 3 juin 1776, prit possession le 18. Il ne prêta point le serment exigé par la constitution civile du clergé. Resté caché dans le pays et arrêté auprès des Fougeréts, vers le 1er janvier 1794, il fut mis en détention au Petit-Couvent, où il se trouvait encore au mois de septembre suivant. Son âge le préserva de la déportation ; mais j'ignore le motif qui lui épargna le voyage de Josselin. Transféré plus tard à la Retraite des femmes, il y mourut, à 68 ans, le 21 janvier 1795.
       
1789-1792 ROBERT Joseph Pierre,   vicaire à Glénac, fils [37] de Joseph et de Jeanne Roux laboureurs en la paroisse de Cournon, reçut la prêtrise au Mené en avril 1772. La Révolution le trouva curé (vicaire) à Glénac. Resté caché dans le pays, il fut arrêté et détenu à la Retraite des femmes. Mort à 48 ans, sur les Deux-Assocés, le 2 septembre 1794, il fut inhumé à l’île Madame
       
1800-1805 M. MÉNAGER,   ancien chapelain de la Forêt-Neuve [38]
1800-1805 M. Coué   de la Touche
1853-1854 Pierre-Marie Le Fur   [39] nommé vicaire à Glénac
1855 – M. Jean-Marie Josso   né à Béganne, est nommé vicaire à Glénac.
1860 M.Laurent   Recteur de Glénac[40]
1860 M.Josso   vicaire à Glénac
1867 Beuve-Méry   vicaire à Glénac
       
1868 Lorand   on [43] lit dans la Semaine religieuse :  Décès de: M. l'abbé Lorand, recteur de Glénac, né le 11 décembre 1803 à Bréhan-Loudéac et ordonné prêtre le 19 décembre 1829, gouvernait sa paroisse depuis 17 ans, quand la mort l'a frappé le 5 août dernier
       
1869 Alexandre–Joseph Guillaume   On annonce la mort, à la Trappe, de M. Alexandre-Joseph Guillaume, en religion Dom Fulgence, abbé du monastère de Belle-Fontaine. Né à Glénac, M. l'abbé Guillaume fut durant plusieurs années procureur général de La Trappe en cour de Rome.
       
1869 Pételaud   vicaire à Ploërmel, est nommé recteur à Glénac en remplacement de M. l’abbé Lorand décédé.
1871- M, Jean-Marie Desgrè   fut ordonné prêtre le 24 septembre 1864. arrivé à Glénac le 9 janvier 1871
1871 Marchandeau   Départ de l’Abbé
1871 Desgré   vicaire à Pluherlin, a été nommé vicaire de Glénac.
1873 M. Pételaud   le recteur de Glénac a été nommé recteur de Guillac.
1873 M. Rouxel.   Le recteur du Guerno a été nommé recteur de Glénac
1880 Gaudin   jeune prêtre, vicaire à Glénac
       
1880 M. Julien Messager   Nous [48]avons eu également la douleur d'apprendre la mort de M. Messager, ancien recteur de Limerzel. Ce respectable ecclésiastique a rendu son âme à Dieu le mardi 25 mai, à l'âge de 81 ans. Né à Caro le 24 octobre 1799, M. Julien Messager reçut la prêtrise le 22 mars 1828. Il fut nommé vicaire à Guilliers et ensuite à Glénac. Au mois de juin 1848, il devint recteur de Missiriac et fut transféré à Limerzel le 3 juin 1857. Il a administré pendant vingt-deux ans cette dernière paroisse.
       
1884 M. Gaudin   Par décision de Monseigneur l'Évêque de Vannes, M. Gaudin, vicaire à Glénac, a été nommé vicaire à Guégon.
1884 M. Vailland   Par décision de Monseigneur l'Évêque de Vannes, M. Vaillant, vicaire à La Chapelle-Gaceline, a été nommé vicaire à Glénac
1885 Mathurin Picard,   vicaire à Plumelec, a été nommé vicaire de Glénac.
1887 M. Bouchet   [51] jeune prêtre, a été nommé vicaire à Glénac.
1887 M. René-Noël Rubaud   est vicaire à Glénac
1889 M. Bocher   [52 ]vicaire à Quelneuc, a été nommé vicaire à Glénac.
1889 M. Bouchet   vicaire à Glenac, a été nommé vicaire à La Chapelle-Gaceline
1890 M. Bocher   vicaire à Glénac, qui a été nommé vicaire à Billiers en remplacement de M. Guerrier, qui entre dans une communauté religieuse
       
1892 M. Marie-Beuve Méry   Nous recommandons aux prières de nos lecteurs M. Bocher, ancien vicaire de Billiers, décédé le 18 mars. — Né à Elven, le 21 janvier 1860, M. Guillaume-Marie Bocher reçut la prêtrise le 20 décembre 1884. Il fut nommé vicaire à Quelneuc le 24 mai 1886, à Glénac le 17 juin 1889 et à Billiers le 13 janvier 1890. Le mauvais état de sa santé l'avait obligé, il y a plus d'un an, à cesser les fonctions du saint ministère.
       
1896 M. Jean-Marie Josso,   30 juillet [54] Décès de M. Jean-Marie Josso,ancien vicaire de Glénac en 1855
       
1896 M. Jean-Marie Desgrè   Nous recommandons aussi aux prières de nos lecteurs M. Desgré, ancien recteur de Trégranteur, qui a rendu son âme à Dieu le 22 août 1896. Né à Limerzel le 22 août 1840, M. Jean-Marie Desgrè fut ordonné prêtre le 24 septembre 1864. Vicaire à Pluherlin, le 14 novembre de la même année, il fut transféré à Glénac le 9 janvier 1871 et devint recteur de Trégranteur le 24 novembre 1880. Le 22 juillet 1892, il fut contraint par le mauvais état de sa santé de renoncer à l'exercice du saint ministère.
       
1869 M. Pételaud,   Noces d'or sacerdotales voir plus loin
1902 M.Huguet   vicaire à Niviliac est nommé recteur de Glénac
1902 M.Rouxel   démissionnaire pour cause de santé
1906 Martin   vicaire a Guilliers, est nommé vicaire à Glénac
       
1906 M. Corbin   La semaine[56] dernière, c'est au moment de mettre sous presse que nous avions la douleur d'apprendre la mort de M, l'abbé Corbin, vicaire à Glénac. Ce jeune prêtre, né à Mauron, le 26 juillet 1880 et ordonné prêtre le 17 décembre dernier, n'a passé que quelques semaines dans le ministère, mais pendant ce peu de temps, il a édifié toute la paroisse par son zèle et sa piété. Nous le recommandons aux prières de nos lecteurs.
       
1906 M. Lefur   Décès de l'Abbé M. Lefur ancien vicaire de Glénac : voir plus loin
1908 M. Davoine   vicaire à Lizio, est nommé vicaire à Glénac [57]
1908 Mr Martin  

 a été nommé vicaire à Ploërmel, en résidence à Saint-Jean

       
1908 M.ETIENNE   Monseigneur recommande aux prières du clergé et des fidèles l’âme de M. Etienne, Mathurin-Marie, né à Saint-Guyomard, le 26 mars 1844, ordonné prêtre le 7 novembre 1869 , nommé vicaire auxiliaire à Trégranteur, vicaire à Guégon le 18 juin 1872, à Lizio le 20 mai 1880, à Saint-Grave le 24 septembre 1884, à Glénac le 13 janvier 1890, démissionnaire au mois de janvier 1904, décédé le 11 juin dernier.
       
1908 M.ROUXEL   Decès ancien Recteur de Glénac,
1911 M. Ruelland   Arrivée de recteur de Glénac en novembre 1911
1914 M.COBIGO   prêtre à Glénac
       
1917 M. Huguet   Monseigneur recommande aux prières du clergé et des fidèles de son diocèse l'âme de M. l'abbé Mathurin huguet, ancien recteur de Glénac, né à Bréhan-Loudéac le 7 janvier 1856, ordonné prêtre le 21 février 1880, nommé vicaire à Lanouée, vicaire à Marzan le 27 décembre 1882, vicaire à Nivillac le 1er janvier 1905, recteur de Glénac le 17 octobre 1902, démissionnaire en 1911, décédé à Bréhan-Loudéac le 26 février
       
1917 M. Ruelland   Le recteur de Glénac, est nommé recteur de Cruguel
1929 Pinsard   est nommé à Peillac
1929 M. Crusson   est nommé recteur de Glénac
1929 M. Jean-Marie Gaudin   Décès de l’ancien vicaire de Glénac
1930 M. Ruelland   Décès le 4 septembre 1930 ,l’ancien vicaire de Glénac
1932 Mr Crusson   Départ de Glénac du recteur
1932 M.Boulo   est nommé recteur à Glénac
1936 Boulo   recteur de Glénac est nommé recteur à Nivillac[60]
1936 M. Josset   vicaire à Questembert est nommé recteur de Glénac[61]
1937 Mainguy   jeune prêtre est nommé professeur à Glénac
1937 Hallier   Départ du vicaire instituteur pour Campénéac
1939 Mainguy   Départ de l’instituteur l’abbé Mainguy pour Saint-Guyomard(62)
1939 M. Sorel   jeune prêtre est nommé instituteur à Glénac[63]
1945 M. Josset   Départ du recteur de Glénac nommé aumonier de l’hopitâl de Josselin[64]
1945 M. Plantard   nommé recteur à Glénac[65]
1948 Davoine J-M   Décès de l'abbé, ancien vicaire de Glénac en 1908. Voir plus loin
1948 Brohan   Départ de l’abbé Brohan nommé surveillant à Sainte-Anne[68]
1950 Le Thiec Alexis   Départ de l'abbé Le Thiec Alexis recteur à Glénac[69]
1952 CRUSSON Charles   Décès de l'ancien recteur de Glénac
1960 Josset   décès de l'ancien recteur de Glénac -Voir plus loin
1964 LE CLAINCHE   Nomination du recteur à Glénac[72]
1964 Rouxel   Départ de Glénac
1966 Roger BROHAN   nommé recteur à Cournon[73]
       

 

M. Pételaud : Noces d'or sacerdotales.

  • Senectus est venerabilis ; la vieillesse est vénérable [55]: c'est l'enseignement de l'Esprit-Saint, au livre de la Sagesse. Toujours et partout, les années qui se sont accumulées ont donné droit au respect. Les païens eux-mêmes n'avaient-ils pas des châtiments particuliers et sévères contre ceux qui ne respectaient pas la vieillesse ? Mais quand la vie s'est écoulée dans les labeurs et les responsabilités les plus graves, et qu'un prêtre peut dire : Ce jour rappelle qu'il y a cinquante ans que j'ai reçu l'ordination sacerdotale, la vieillesse est glorieuse. Et si elle nous apparaît avec une taille droite, une démarche ferme et assurée, un œil vif, un visage frais et doucement éclairé par un sourire habituel, avec une chevelure blanche mais abondante et bien arrangée, une mise tout entière soignée ; si nous entendons le cinquantenaire toujours servi par une voix douce comme le miel, nous dire sans hésitation ni chevrotement : « Je bénis la providence de m'avoir conservé, pendant de si longues années, dans un état de force et de santé qui m'a permis de remplir les fonctions de mon ministère sans interruption, dans toutes les paroisses où j'ai eu à travailler au salut des âmes », n'est-ce pas une merveille ?
  • Nous l'avons vu lundi 9 septembre à Guillac, où M. Pételaud, le vénéré recteur, célébrait ses noces d'or.
  • Aimable vétéran de la sainte milice, Voyez quelle couronne entoure votre front, Auréole d'honneur. ...... C'est d'abord le Pontife au cœur aimable et tendre,
  • Et celui que vous seul pouvez nommer « Mon Duc. »
  • Ploërmel est là, représenté par son curé-archiprêtre, plusieurs de ses enfants. : MM. les chanoines Hillion, Périchot, Daniche, etc., et par les Frères de l'Instruction chrétienne, à qui vous avez toujours été uni par des liens d'estime et d'affection réciproques. — Voici Glénac, votre première paroisse, avec ses prêtres, le doyenné de Josselin bien complet, et nous, vos amis, venus de tous côtés avec nos vœux et nos prières. Vos paroissiens remplissent le bourg et l'église, comme en un beau dimanche : le maire et les notables, les prêtres de Guillac et vos anciens vicaires. Quelqu'un manque-t-il à l'appel ?
  • Les cloches sonnent à toute volée. Les croix et les bannières qui font envie aux grandes fêtes de Josselin, les oriflammes voyantes aux mains des enfants, le dais lui-même, comme à la Fête-Dieu ou pour Monseigneur notre évêque, tout est dehors, formant la plus belle procession. Et c'est au chant du < Benedictus » que nous conduisons le « Bon Père » au pied de l'autel où II apparaît encore rajeuni par l'amour. Il a pour diacres M. Blanche, un enfant de Guillac, et M. Fauchât, rappelle les douces joues, les bonnes amitiés du vicariat de Ploërmel.
  • Avant de commencer le saint sacrifice, l'heureux jubilaire sentit le besoin d'épancher son cœur, de remercier Dieu d'abord, puis de revenir sur les années écoulées. Bienheureux ceux qui, au déclin de l'âge n’ont à déchirer aucun feuillet de leur vie. Pour lui, les fatigues n'ont pas manqué; mais que d'œuvres fondées, vivantes, consolantes : écoles, congrégation, restauration de l'église et du presbytère etc. Il les énumère loyalement, sans forfanterie. Il le faut bien. Son humilité voudrait s'excuser. C'est son évêque qui lui a donné une mission ; c'est le bon esprit des paroisses, la docilité des fidèles, la générosité des bienfaiteurs et surtout de M. le duc de Rohan qui ont tout fait. La matière et les outils ne manquent jamais, pour faire des chefs-d'œuvre; ce sont les bons ouvriers qui sont plus rares.
  • La paroisse de Guillac a eu le bonheur de rencontrer ce bon ouvrier. Après l'évangile, Monseigneur nous le montre à l'ouvrage. Faisant l’heureuse application et le développement le plus intéressant de ce texte : « Èuge, serve bone et fidelis », Sa Grandeur nous fait entendre la voix de Dieu, des prêtres et des fidèles formant un concert unanime, pour dire : ce courageux et bon et fidèle serviteur.
  • Aucun encouragement, aucun honneur ne devait manquer en cette journée le Souverain Pontife a envoyé une bénédiction spéciale , l’'évêque a récompensé M. le recteur de Guillac en le nommant chanoine honoraire .C'est la croix d'honneur donnée sur le champ de bataille et par le général lui-même, au vaillant soldat..
  • Nous étions tous heureux. Faut-il dire que l'intonation du Credo s'en ressentit un peu? Un petit embarras dans la gorge, un rien. Mais dans toutes ces voix de prêtres amis, dans le chœur des fidèles, c'était le triomphe, on lé sentait bien.
  • Il fallait une parole pour exprimer la joie et la reconnaissance des cœurs.
  • Le doyen du canton qui voulut cette fête était tout désigné. Il avait pris les soucis de l'organisation, et nous l'avons retrouvé veillant à tous les détails de la journée. Dans les noces, il y a le paranymphe qui décharge les heureux du jour des tracas matériels, pour les laisser tout à leur joie, aux félicitations et aux vœux de leur ami. — M, le curé vient nous dire comment, à force d'instances, il a pu vaincre une modestie sacerdotale de cinquante ans d'exercice. Il remercie ensuite Monseigneur au nom de la paroisse et des prêtres. Tous se sentent honorés par la présence de leur évêque à cette fête, et par la distinction qu'il a bien voulu accorder au vétéran du sacerdoce qui en est le héros.
  • La belle voix de M, Delhumeau exprime nos vœux dans une charmante cantate, et. M. Decker, toujours dévoué et si sympathique, est à l'orgue pour donner à sa musique sa valeur et son charme
  • Longtemps après tes noces d'or, Reste avec ceux que ton cœur aime.
  • Nous le demandons pendant la bénédiction du Saint-Sacrement, en même temps que nous chantons l'hymne de la reconnaissance, et nous reconduisons au presbytère M. le chanoine Pételaud revêtu des insignes de sa nouvelle dignité
  • On dit que les honneurs changent les hommes ! ... La bonne cuisinière n'a pas reconnu son maître sous le rochet et le camail de chanoine.
  • La vieille table, où nous reçûmes si souvent cordial et généreux accueil, est aujourd'hui mieux garnie que jamais et plus entourée, Rien n'y manque et, pour donner à tout le meilleur assaisonnement, nous avons une gaieté franche, une pièce de poésie, et des discours qui, en parfaite harmonie avec nos pensées, réjouissent notre esprit et vont droit à notre cœur pour le toucher vivement.
  • C'est d'abord M. le recteur de Guégon, le poète de la journée, qui nous a donné une nouvelle preuve de son talent en des vers remplis de délicates pensées, de verve, et parfois de douce ironie. J'ai fait quelques citations. Une dernière qui nous explique et l’affection dont M. le chanoine Pételaud est entouré, et sa réussite dans ses œuvres.
  • Le succès vint à lui comme naissent les rosées.
  • II réussit partout parce qu'il était bon.
  • Sa bonté M. Le. Duc de Rohan vient à son tour lui rendre hommage; c'est par elle qu'il fut attiré tout d'abord. Je voudrais pouvoir citer cette improvisation charmante de tact et de finesse. Ces paroles, que je crois textuelles, suffiront pour attester une grande union pour le bien et une estime réciproque: "Je fus heureux de pouvoir l'aider, dès son arrivée en cette paroisse, et ce n'est pas à lui d'avoir de la reconnaissance ; c'est à moi ; il m'apprit à faire le bien"
  • Je n'ai cessé de l'apprécier chaque jour davantage.Il a pris part à mes peines comme à mes joies. Je le regarde non pas seulement comme un ami, mais comme un membre de ma famille.
Décès de l'Abbé M. Lefur ancien vicaire de Glénac
  • Nous avions reçu, trop lard pour la dernière semaine, une intéressante notice sur le bon recteur de Larré, comme on l'appelait. Inspirée par un cœur qui l'a connu et aimé, cette trop courte page fera plaisir aux nombreux amis du cher défunt et elle édifiera tous les fidèles par le portrait simplement esquissé d'un excellent prêtre.
  • M. Pierre-Marie Le Fur naquit à Nivillac en 1827, d'une famille vraiment patriarcale, composée de dix enfants,
  • C'était chez elle une habitude de partager avec le bon Dieu ; les parents de M. Le Fur furent heureux de voir deux de leurs enfants manifester le désir d'entrer au service de Dieu. Des deux, Sœur Saint-Médard est morte la première, au Fœil où elle a été remplacée par sa nièce, supérieure actuelle. Cette famille compte encore deux prêtres et trois religieuses. Et si on voulait la réunir tout entière, elle formerait une petite paroisse, Dieu bénit les nombreuses familles.
  • M. P. Le Fur commença ses études classiques au collège de Carentoir : les élèves ne devaient parler qu'en latin aux maîtres pendant la classe. Ce collège, qui n'existe plus depuis longtemps, a fourni au pays des magistrats intègres; à l'église, des prêtres distingués.
  • M, Le Fur n'avait qu'un but dès Iors devenir prêtre pour sauver des âmes C'est pour ce motif qu'il vint à Sainte-Anne afin d'y achever ses études. Mais en 1848, son âge avancé le plaçait sous le coup de la loi; il fui obligé d'entrer au grand séminaire avant de les avoir terminées complètement, Quarante ans plus tard, il me disait :"ne soyez pas étonné si je ne suis pas éloquent, je n'ai pas fait de rhétorique". M. Le Fur faisait d'excellents catéchismes
  • Ordonné prêtre en 1852, il fut d'abord vicaire auxiliaire à Béganne, puis nommé vicaire à Glénac.
  • En 1856, il eut la douleur de perdre son père; il exprima le désir d'avoir un vicariat où il pût recevoir chez lui sa vieille mère. Mgr de la Motte, ayant égard à ces sentiments de piété filiale, le nomma bientôt vicaire à la résidence de la Haute-Bouëxière. Il y exerça pendant seize ans le saint ministère. Recteur de Larré, il aimait toujours à parler de ce petit paradis terrestre. A la Haute-Bouéxière on parle encore du bon M. Le Fur
  • C'est en 1872 qu'il fut nommé recteur de Larré. Aussitôt il se mit à l'œuvre, consacrant tout son temps et tous ses efforts au temple matériel et surtout au temple spirituel de sa paroisse. II n'eut pas le bonheur de construire une église; mais il sut restaurer la vieille église, les trois chapelles et le presbytère. Inutile de lui demander ce qu’il avait dépensé pour telle et telle réparation. Qui avait payé l'excédent? Le bon pasteur,
  • réparation. Qui avait payé l'excédent? Le bon pasteur, II contribua largement aux constructions des églises d'Elven, de Carentoir et de Nivillac. Il aimait les constructeurs d'églises; jamais ils ne firent en vain appel à sa générosité
  • Depuis trois ans, M. Le Fur sentant ses forces décliner manifesta le désir d'avoir son neveu pour aide. Monseigneur accéda volontiers à son désir et nomma M. l'abbé F. Le Fur vicaire auxiliaire à Larré.
  • Le bon recteur s'est endormi dans la paix du Seigneur le 19 décembre. Le 2l décembre, toute la paroisse de Larré était dans le deuil ; c'était l'enterrement du vénérable pasteur.
  • Assistaient à la cérémonie des obsèques, MM. les curés de Questembert et d'Elven, plus de trente prêtres du diocèse, M. le baron de Sivry, conseiller général du canton de Questembert, M. le Maire de Larré, ceint de son écharpe, M. le Maire de Questembert et plusieurs familles nobles du voisinage.
  • Depuis 117 ans, il n'y a eu que trois recteurs de Larré.
  • Nous disons de tout cœur au nouveau recteur : Ad multos annos.
Décès de l'abbé Davoine J-M
  • Les morts[67] sont vite oubliés. Et c'est mourir une deuxième fois pour un prêtre, que de ne pas trouver une plume amie daignant rappeler au diocèse ce qu'il fut dans sa vie sacerdotale, et réclamer des prières pour le repos de son âme. Combien de confrères ont été jusqu'ici plongés dans un oubli immérité! Bien que ne le connaissant qu'imparfaitement, je vais essayer de faire revivre de mon mieux, aux yeux de ses paroissiens et de ses nombreux amis, M l'abbé Prosper-Marie Davoine ancien recteur de Saint-Guyomard.
  • II naquit à Josselin le 13 Janvier 1878. Son père, boulanger de son état, était un bon chrétien ; quant à sa mère, excellente chrétienne, elle eut sur son fils une douce et pieuse influence qui le guida tout naturellement vers le sacerdoce. Il grandit à l'ombre de la célèbre basilique, qu'il aima de toute son âme, et sous la protection de Notre-Dame du Roncier qu'il entoura toute sa vie d'une vénération toute filiale. On le cherchera longtemps encore à la procession du 8 Septembre, tellement on était habitué à le voir porter fièrement la statue Miraculeuse
  • Au Petit Séminaire de Ploörmel où il fit de bonnes études, il fut un élève gai et docile, très estimé de ses maîtres et de ses condisciples, tout naturellement de là il entra au grand Séminaire de Vannes où il donna l'exemple d'une solide piété et d'une scrupuleuse régularité. Il en sortit en 1903, à l'âge de 25 ans. Prêtre pour l'éternité !
  • Il fut successivement vicaire à Lizio, Glénac, et Rohan. Dans ces différents postes, il se montra le prêtre bon, simple, attirant, zélé et surnaturel, qu'il fut toute sa vie.
  • Son passage à Rohan mérite une mention spéciale, Lui-même avait gardé de son ministère dans cette paroisse le plus agréable souvenir. Il fut, dès son arrivée, le « plus populaire des vicaires », dans le bon sens du mot, près des grandes personnes, comme près des jeunes gens, des séminaristes et des enfants du Patronage. De ses curés, Messieurs Le Franc, Lanço, Havard et Loyer, il se fit l'auxiliaire le plus dévoué et le plus respectueux. il pleura leur départ. On aimait le voir parcourir à grandes enjambées les rues de la petite ville ; on lui faisait partout bon accueil.
  • Fort de cette sympathie, que n'osa t-il pas pour embellir la Fête de N.-D de Bon Secours ? Aussi quand il quitta Rohan, fut-il vivement regretté par tous les paroissiens, qui lui manifestèrent à qui mieux leur reconnaissance, en lui facilitant généreusement son installation à Tréhorenteuc. Le jour de cette installation, il fut accompagné par la société au grand complet des chevaliers de Notre-Dame, dont les clairons et les tambours, par leurs accents entraînants firent longuement résonner les vallons mystérieux du Val-sans-Retour. - Cette fidélité des Rohannais ne s'est jamais démentie; on la lui prouva en maintes occasions, surtout lorsqu'il se fut retiré à Ker-Armel, et le jour de ses obsèques, à Saint-Guyomard auxquelles assistèrent de nombreux habitants de Rohan et des environs
  • M. l'abbé Davoine n'était pas l'ait pour la paroisse qu'on lui confiait. Il s'y trouvait trop seul, trop éloigné de ses confrères, et trop perdu dans .les profondes solitudes de ses vallons. Ses paroissiens d'ailleurs, bien qu'il leur fût très sympathique, lui épargnaient par trop les consolations spirituelles ! Aussi n'hésitât-il pas, quand l'autorité diocésaine lui proposa la paroisse de Saint-Guyomard . Il y arriva en 1930, et en sortit démissionnaire en 1945, en 15 ans les plus heureuses et les plus consolantes de son existence.
  • Son prédécesseur, M le Chanoine Bauchet recteur de Pleucadeuc, avait doté la paroisse de multiples œuvres. M. Davoine s’y trouva vite à l’aise, les géra avec compétences et les développa avec un zèle à toute épreuve.
  • Il eut vraiment le culte de son église, qu’il dota d’une superbe cloche bénite par Mgr Tréhiou, et d’un grand vitrail, au transept gauche, représentant N-D du Roncier, sa bonne mère de Josselin. Le jour de l’inauguration de ce vitrail, il disait à qui voulait l’entendre « je suis content, et maintenant je puis mourir ! N-D du Roncier est chez nous »
  • Il se révéla vrai prêtre dans le ministère des âmes ! Sa vie intérieure fut intense ! Levé de bonne heure, à 5 heures, il entrait à l’église et y méditait longuement pour se préparer à célébrer la sainte messe ; et dans l'après midi, il revenait auprès du tabernacle pour y réciter pieusement son bréviaire. Il eut tant voulu communiquer à ses paroissiens, son amour ardent pour le Bon Dieu ! Dans cette intention, retraites, jubilés et missions se succédaient à intervalles réguliers et rapprochés. Tous hélas ! n’en profitaient pas
  • Ses écoles lui causèrent plus grave souci ! Mais qu’importait sa peine, puisque le devoir était là ?
  • Ses instructions du dimanche, il les soignait, ses catéchismes, il les préparait de tout son cœur. Au confessionnal, et auprès des malades, il se montrait le plus attentif des pères et le plus prévenant des pasteurs. Partout, et toute occasion, il agissait par bonté .
  • Etait-ce vertu ou effet de tempérament ? Plutôt vertu, parce qu’il était très vif de son naturel. On se souviendra longtemps à Ker-Armel de la façon énergique qu’il employait pour faire taire un confrère par trop taquin ! Mais aussitôt il se reprenait et son bon sourire reparu prouvait qu’il regrettait son excès de vivacité et s’en excusait. Bon, il le fût jusqu'à tout donner ! Ses aumônes cachées, il les a multipliées, si bien qu’il est mort presque pauvre, ayant à peine mis de côté de quoi couvrir les frais de ses obsèques et de son tombeau au cimetière de Saint-Guyomard .
  • Car c’est à Saint-Guyomard qu’il avait laissé son cœur et qu’il à voulu reposer jusqu’au jugement dernier.40 confrères l’accompagnèrent à sa dernière demeure ; une foule de paroissiens et d’amis extérieurs suivaient pieusement son cercueil. Lui, qui a tant souffert et pleuré en quittant ses enfants de Saint-Guyomard, à dû, de son éternité, contempler ce spectacle avec la plus grande joie et de se rendre compte qu’il ne serait pas oublié !
  • Avant de mourir dans la solitude si reposante de Ker-Armel, il a effroyablement souffert ; mais avec une énergie indomptable et toujours souriante ! Comme tout homme, il a eu ses misères, ses faiblesses ! Que le Bon Dieu, satisfait dans sa justice par tant de souffrances sacerdotalement supportées et par tous les suffrages, que lui ont assurés et assurent encore l’amitié et la reconnaissance, lui accorde bien vite, si ce n’est déjà fait, une place de choix dans son Paradis
  • Amicus

 

Décès de M. JOSSET
  • Monseigneur [70]recommande à vos prières du clergé et des communautés religieuses et fidèles le repos de l’âme de Monsieur l’abbé Josset , ancien aumonier de l’hopital de Josselin le 7 juillet
  • Monsieur l’abbé Josset ,né le 9 aout 1886 à Josselin ,ordonné prêtre le 10 juillet 1910, nommé vicaire instituteur à la Gacilly ,vicaire à Questembert en 1923 et recteur de Glénac le 17 octobre 1936
  • Souvenez-vous des jours d'autrefois. [71]
  • Les gens qui l'ont connu ont toujours en mémoire ce prêtre de belle taille malgré son dos voûté, passant en coup de vent dans les rues, l'air affairé, vêtu au plus fort de l'été d'une douillette de gros drap lui donnant de larges épaules d'athlète.
  • Monsieur Josset était arrivé dans notre paroisse de Questembert en septembre 1923, tout droit de La Gacilly où il était vicaire instituteur depuis 1910 pour succéder à M. Poyac nouvellement nommé recteur.
  • Ce dernier avait un tempérament froid et c'est avec une certaine appréhension que j'avais accepté d'être enfant de chœur lorsqu'il m'avait demandé pour cette fonction en 1920. Par contre, M Josset, avec son air aimable et rieur, mit aussitôt en confiance le groupe de choristes dont il eut à s'occuper. Je me rappelle encore le soin extraordinaire qu'il pouvait apporter pour nous apprendre à répondre la messe et à chanter correctement. Lui-même d'ailleurs avait la voix très juste et ne tolérait pas qu'on faussât. Il fit l'impossible pour nous inculquer des notions musicales, ne craignant pas de mettre à notre disposition son harmonium placé à l'entrée de sa chambre.
  • Pour les processions de la Fête-Dieu, M. Josset faisait habiller une cinquantaine d'enfants de chœur. Dans le cortège, les croix et multiples bannières de la ville et de ses frairies y figuraient au grand complet. De sa voix forte, il soutenait les hymnes du Saint Sacrement et entrainait des centaines d'enfants portant des oriflammes multicolores.
  • Le fait que M Josset avait dirigé l'école de La Gacilly incita bon nombre de familles questembertoises à lui confier leurs enfants pour leur permettre de suivre sous sa direction la classe de sixième. Dans sa chambre, dictées, thèmes, versions, se succédaient d'une façon fort pittoresque, faisant penser quelque peu à l'éducation reçue par le jeune A Brizeux chez le recteur d'Arzano. Le livre d'or des anciens élèves de M. Josset vaudrait certainement la peine d'être écrit. Il s'est passé tant d'histoires savoureuses dans sa chambre ou la pièce y attenant, réservée plus spécialement aux clients de la Caisse Rurale dont il s'occupait également, ce qui lui permit de rendre service à bien des familles gênées pécuniairement.
  • Dans ses prédications il était volontiers prolixe. Là où, sur ce point, il donna le meilleur de lui-même, ce fut peut-être dans ses sermons du premier vendredi du mois. On sentait qu'il les travaillait particulièrement, visait à se renouveler pour présenter à son auditoire nombreux un aspect nouveau de ce culte du Sacré Cœur si cher aux Bretons, depuis St Jean Eudes et l'école de spiritualité vannetaise. Une confrérie du Sacré Cœur existait d'ailleurs à Questembert à cette époque, groupant nombre d'hommes participant aux processions du Saint Sacrement à l'intérieur de l'église, le premier dimanche du mois.
  • Pendant longtemps, M. Josset s'occupa également de préparer les enfants à la Communion solennelle. Les cours de catéchisme avaient lieu soit à la chapelle du couvent, soit à l'église paroissiale. Questions et réponses devaient être sues imperturbablement. A la moindre défaillance de mémoire, on reculait au moins d'une place, ce qui était considéré par beaucoup comme catastrophique.
  • Une de ses principales activités fut aussi la direction des frairies de Lesnoyal et Ste-Suzanne, situées à 4 ou 5 km. de la ville.
  • Il fallait le voir préparer son départ chaque samedi après-midi ! Il arrimait sur sa bicyclette un panier d'osier jaune à vastes dimensions dans lequel il entassait les choses les plus diverses et les plus hétéroclites : boites de conserves, journaux et revues de toutes sortes, outils, fleurs, plantes, arbustes balayant le sol derrière le garde-boue. Ces dernières catégories étaient réservées à la décoration des calvaires frairiens et aux parterres les entourant. Il savait que nos croix de granit sont une des gloires du Morbihan, et n'aurait pas toléré qu'on y portât atteinte.
  • Tel qu'apparaissait M. Josset, on ne se serait certainement pas attendu à le voir s'occuper de théâtre. Encore faut-il s'entendre sur ce terme, car il ne paraissait jamais sur la scène ou dans les coulisses, son activité se bornant au rôle de souffleur. Du trou où il opérait, emmitouflé, à cause des courants d'air, dans toute une garde-robe, fusaient à chaque répétition les propos les plus drôles et les plus humoristiques mettant en gaîté les acteurs moroses. C'est ainsi qu'il aida bénévolement, en sous-ordre sans chercher à se faire valoir, sans prendre des airs de vicaires de choc, à la préparation de multiples séances théâtrales organisées par M. Guerchet, bricoleur et décorateur, et bien faites pour exciter la curiosité et l'admiration des gamins de mon âge à cette époque.
  • Peu à peu, M .Josset par son amabilité, son désintéressement remarquable, son extrême délicatesse, en était arrivé à faire corps avec les différentes parties de la population de Questembert, lorsque, en 1936, après treize ans de ministère fécond dans notre paroisse, il fut nommé recteur de Glénac.
  • Ce fut pour lui un déchirement de cœur. Le sacrifice fut dur mais méritoire, et de nouveau comme à Questembert, il fit rude besogne
  • En 1954, il se retrouva comme aumônier de l'hôpital dans son Pays natal de Josselin la petite capitale du Porhoët. C'est avec joie certainement qu'il retrouva la cité à laquelle étaient attachés pour lui tant de souvenirs : en premier lieu celui de sa mère, personne intelligente portant avec distinction la coiffe des vieux clans de chez nous. Il avait eu l'avantage de la voir atteindre un âge très avancé, conservant jusqu'à la fin, une parfaite lucidité ; son frère Ange, pharmacien, avait, par contre, été enlevé prématurément. Que de fois l'ais-je entendu célébrer le fier château des Rohan, la merveilleuse basilique au clocher de dentelle, le pardon de la Vierge du Roncier le 8 septembre, où il lui fut si souvent réservé de porter sur ses épaules la statue vénérée dont le blanc manteau doré fait taire les « aboyeuses » ! C'est dans ce cadre aimé que Dieu lui accorda quinze ans de vie pendant lesquels il continua à déployer ce zèle et cette ardeur qui n'avaient pas connu de lassitude.
  • Pourtant, fin 1959, un mal inexorable l'obligea à quitter ses fonctions d'aumônier et à se retirer â Ker-Armel. Là, avec une certaine angoisse, il vit ses forces l'abandonner. Replié sur lui-même, il connut des tortures morales qui assombrirent ses derniers mois. Sa confiance en la Vierge lui permit cependant de voir arriver la mort avec résignation, et d'accomplir, bien préparé et chargé de mérites, l'ultime voyage.
  • Beaucoup de ses amis n'ont pu l'accompagner le 9 juillet â sa dernière demeure, mais son souvenir restera gravé dans leur cœur.

Prêtres natifs de Glénac.

 

DATE NOM  
1842 Louis Morin M. Louis Morin, ancien recteur de Molac qui, contraint par l'âge et les infirmités, dût donner sa démission en 1892, vient de rendre son âme à Dieu, à Glénac, sa paroisse natale.( 1896)-Né le 20 août 1816 à Glénac, il fut ordonné prêtre le 24 septembre 1842 et nommé vicaire à Mohon le 22 août 1843. Transféré à St-Samson puis à St-Servant, il devint recteur du Guerno le 8 février 1865 et de Molac le 17 septembre 1870 où il termina sa carrière ecclésiastique
     
1869 Alexandre –Joseph Guillaume On [74]annonce la mort (1869), à la Trappe, de M. Alexandre-Joseph Guillaume, en religion Dom Fulgence abbé du monastère de Belle-Fontaine. Né à Glénac, M. l'abbé Guillaume fut durant plusieurs années procureur général de la Trappe en cour de Rome.
     
(1873-1884) Jean- Marie Chevalier Dans [75] les discours prononcés par M, le préfet du Morbihan et Monseigneur de Vannes, à la distribution solennelle des prix du Petit-Séminaire de Ste Anne d'Auray, voici les noms des élèves qui ont été acclamés le plus souvent en 1873 : Bouler, de Pluvigner, Eugène Méry, de Lorient, Jean-Marie Chevalier de Glénac. Ce dernier sera ordonné prêtre en 1884 à la cathédrale de Vannes;
     
1881 Joseph-Marie Gauthier fut ordonné prêtre le 12 mars1881-.Décès] (1920) de l’abbé Gauthier à St Jacut, ancien recteur de Rieux. Né à Glénac le 30 mars 1866 M. Marie-Joseph Gautier fut ordonné prêtre le 12 mars 1881. Nommé successivement vicaire à Beignon, le 26 septembre 1881, recteur de Réminiac le 16 septembres 1903, et enfin recteur de Rieux en mai 1911, il avait donné sa démission le 2 janvier 1920.
     
1884 Jean-Marie Piljean Monseigneur [77]a ordonné prêtre;à la Cathédrale au mois de Décembre1884, M.Jean-Marie Piljean -décès en 1935, voir plus loin
1895 Louis Boudard ordonné prêtre - décès Voir plus loin
     
1905 Jean Boudard On recommande aux prières l’âme du R.P. Jean Boudard décédé aux Iles Salomon en Océanie le 5 octobre 1956. Le regretté missionnaire était né à Glénac le 10 avril 1881 et avait été ordonné prêtre en 1905 : parti aux Iles Salomon en 1906, il n’en est revenu qu’une seule fois il y a 24 ans .Il était le frère de M. le recteur de Saint-Brieuc et de M. le chanoine Boudard décédé curé-doyen de la Trinité-Porhoët.
     
1907 Joseph Boudard fut ordonné prêtre en 1907 -Voir détails plus loin
1910 Julien Boudard 84] Nomination de ce prêtre le 10 juillet 1910
1944 Armand Bouvie fut ordonné prêtre en 1944 [86]
1950 Eugène Noël Eugène Noël fut ordonné prêtre en 1950. [88]--Voir détails plus loin
1963 Joseph Boudard a reçu la première tonsure lors de l’ordination du 21 décembre 1963[89]
     

 

M. PILJEAN de Glénac
  • A son décès en 1935, la Semaine Religieuse publia l’article suivant.
  • Vicaire[78] à Monteneuf, recteur de Saint-Servan-sur-Oust : c*est en ces deux termes que tient là vie sacerdotale de M. l'abbé J. Piljean.
  • Vie modeste en apparence, mais bien remplie à qui la considère du point de vue surnaturel.
  • Il naquit à Glénac d'une famille profondément chrétienne qui a eu l'honneur de donner à l'Eglise plusieurs vocations religieuses et sacerdotales. C'est dans ce milieu chrétien que devait germer de bonne heure sa vocation à la prêtrise
  • La tradition des vocations est heureusement continuée dans sa famille et M. Piljean était justement fier de compter quatre neveux prêtres, deux actuellement recteurs dans le diocèse de Vannes et deux missionnaires en Extrême-Orient et en Océanie.
  • Il fit ses études au Petit-Séminaire de Sainte-Anne, où ses maîtres et ses condisciples ne tardèrent pas à remarquer les heureuses qualités de son intelligence et de son application au travail qui lui valurent de faire de fortes études. Un maître réputé de cette génération, M. Le Digabel, signalait particulièrement chez lui « le don d’un solide bon sens d'un jugement très ferme, agrémenté, ajoutait-il, d'une pointe d'originalité de bon aloi », originalité qu'il devait cultiver toute sa vie et qui donnait à sa conversation beaucoup de charme et de saveur.
  • Il fit ses études au Petit-Séminaire de Sainte-Anne, où ses maîtres et ses condisciples ne tardèrent pas à remarquer les heureuses qualités de son intelligence et de son application au travail qui lui valurent de faire de fortes études. Un maître réputé de cette génération, M. Le Digabel, signalait particulièrement chez lui « le don d’un solide bon sens d'un jugement très ferme, agrémenté, ajoutait-il, d'une pointe d'originalité de bon aloi », originalité qu'il devait cultiver toute sa vie et qui donnait à sa conversation beaucoup de charme et de saveur.
  • Après son ordination, il fut nommé vicaire à Monteneuf. Le jeune prêtre y allait avec plaisir, parce qu'il savait y retrouver le souvenir d'un grand-oncle qui l'y avait autrefois précédé, lui aussi, comme vicaire. M. Piljean y demeura 21 ans. Long et fructueux ministère ! A son arrivée, il y trouva un recteur qui se nommait M. Nerhot. Heureux vicaire qui pouvait se flatter d'être à l'école d'un tel maître pour être initié au ministère paroissial !
  • Parmi ses contemporains, M. Nerhot, on le sait, jouissait d'une réputation médicale aussi justifiée que son talent de conteur aux histoires d'une verve et d'une verdeur bien gauloises. C'était aussi un cœur d'or, sous une apparence quelque peu goguenarde. M. Piljean en gardera un souvenir inoubliable et il aimera dans la suite à évoquer les années passées dans l'intimité de M. Nerhot,
  • Après avoir été le collaborateur de M. Coué qui ne passa à Monteneuf que deux ans à peine, mais assez pour se faire regretter lorsqu'il fut nommé à Saint-Dolay, M. Piljean devint le collaborateur de M. Mouillard qui l'appréciait beaucoup et qui, comme ses deux prédécesseurs, était heureux de rendre hommage au zèle et au dévouement de son vicaire.
  • Prévoyaient-ils à cette époque qu'ils étaient destinés à se retrouver un jour, confraternellement unis, dans la solitude de Saint-Jacut, aimant à se rappeler l'un et l'autre les souvenirs de leur ministère au milieu des paroissiens de Monteneuf ?
  • le rectorat de M. Mouillard que M. Piljean fut appelé à réaliser une pensée chère à M. Nerhot: la construction d'une école chrétienne de filles. A cette œuvre qui lui tenait tant à cœur à lui-même, il se donna tout entier, aidé par la population qui se montrait heureuse de voir s'élever une école chrétienne d'une importance vitale pour l'avenir.
  • Piljean ne ménagea ni son temps ni sa peine : on le vit mener tour à tour les fonctions d'architecte, d'entrepreneur, de terrassier. Il s'y adonnait avec une telle ardeur qu'un moment on put craindre pour sa santé. Mais, grâce à Dieu, l'école était achevée et recevait bientôt la totalité des élèves.
  • Cette belle œuvre devait créer un lien de plus entre M. Piljean et les paroissiens de Monteneuf qui lui avaient voué une grande reconnaissance .
  • Cependant l'heure avait sonné pour lui d'un autre ministère en 1906, il fut nommé recteur de Saint-Servan-sur-Oust où il succédait à M Dahirel. Le nouveau pasteur se dévoua de tout cœur à ses paroissiens, se faisant tour à tour, soucieux des devoirs de sa charge dont il s'acquittait avec un soin minutieux, voisin du scrupule. Ne sait-on pas quelle haute idée M. Piljean se faisait du devoir.
  • Aussi le voyait-on toujours attentif aux besoins spirituels de sa paroisse, d'une sollicitude égale pour le centre et pour les extrémités, Saint-Gobrien et Saint-Jullien-du~Bois-du-Guet. Avec les enfants, dont il aimait, à suivre l'éducation dans les belles écoles dont a été dotée la paroisse, c'étaient les pauvres et les malades qui avaient le meilleur de son dévouement
  • Ferme sur les principes, très habile à dépister l'adversaire ou quiconque tentait de jeter quelque germe de mauvais esprit parmi ses ouailles, M. Piljean était d'une grande bonté. Il avait le secret des paroles qui savent ouvrir les cœurs. A combien d'âmes en deuil, à combien de familles éprouvées n'a-t-il pas apporté, surtout pendant la guerre, réconfort et consolation ? N'est-ce pas là ce qui explique, pour une large part, ces nombreux témoignages de sympathie qu'il reçut, au jour de ses obsèques, des paroissiens de Saint-Servan et de Monteneuf ?
  • Mais, avec les années, les forces commençaient à décliner. Des signes qui ne trompent pas, montraient chez lui une santé affaiblie. II était, au surplus, menacé de surdité. L’épreuve était dure; avec beaucoup de chagrin car il aimait ses paroissiens et il en était aimé, il décida de renoncer à sa paroisse et de se retirer à la maison de retraite de là Communauté de Saint-Jacut. II entendait bien, cependant, ne pas rester inactif. Sans doute, il ne pouvait plus se charger d'une paroisse, mais il se fera l'auxiliaire de ses confrères du ministère paroissial; il acceptera de faire des remplacements, il se fera prédicateur de fêtes et de retraites. A combien de confrères n'a-t-il pas rendu service? Et il savait le faire de si bonne grâce et d'une manière si aimable !
  • Période active ! Il avait encore, disait-il, l'impression de servir, de travailler pour la cause de Dieu et des âmes et il en éprouvait une vive satisfaction.Dans ses dernières années, on le rencontrait presque toujours dans le même rayon, autour de Saint-Jacut et autour d'Evriguet, bâton à la main, le sac bourré de notes, une visière au front pour épargner une lumière trop vive à ses pauvres yeux malades et il s'en allait ainsi, le plus souvent à pied, là où l'appelait un ministère à accomplir.
  • Un courage étonnant le rendait supérieur aux infirmités de la vieillesse et pourtant Dieu sait combien il était éprouvé ! Sa surdité allait croissant et dans ses yeux s'éteignait peu à peu la lumière.
  • Malgré tout, il restait d'une grande gaieté.
  • Pendant ses séjours à la clinique de Nantes, à la recherche pour ses yeux d'une guérison qui ne viendra jamais, il trouvait encore le moyen d'égayer les malades, composant pour eux des chansonnettes, des pièces de vers pour les inviter à s'élever au-dessus de leurs souffrances
            • Heureux le cœur malade
            • Où règne la gaieté
            • II donne à la façade
            • Un regain de santé ! ...
  • Le chirurgien et les religieuses infirmières étaient surpris en même temps qu'édifiés de le voir armé d'un tel moral. Un jour que le médecin regrettait chez lui un défaut de circulation : « Oh ! Monsieur le Docteur, si vous pouviez me voir sur les routes! », Le praticien : se contenta de sourire : il n'entendait pas parler évidemment de cette circulation per vîas.....
  • Au milieu de ses souffrances qui furent très vives les derniers mois de son existence, car il était devenu complètement aveugle et sourd et il souffrait par ailleurs d'infirmités très pénibles, ce qui le soutenait, c'était un grand esprit de foi, Lorsqu'on lui rendait visite, on était étonné de le trouver toujours courageux, décidé à tout accepter de la main de la Providence avec une patience, un esprit de sacrifice et de résignation qui faisaient l'admiration de son entourage.
  • A mesure qu'il s'avançait vers le terme, sa Croix se faisait plus lourde et ce fut un rude calvaire à gravir. Mais la mort ne pouvait le surprendre : il s'y préparait depuis longtemps. Aussi fut-elle une. cause d'édification pour toute la communauté.
  • Ses obsèques eurent lieu dans l'église de Glénac, sa paroisse natale, au milieu d'une imposante assistance de parents, de compatriotes, d’amis, d’un nombreux clergé et d'importantes délégations de Saint-Servant et de Monteneuf qui venaient lui apporter le témoignage ému de leur sympathie, de leur reconnaissance et de leurs prières:
  • Service pour M. Piljean
  • Un [79]service sera célébré à Glénac pour M. Piljean ancien recteur de Saint-Servant-sur-Oust le 4 juillet 1935 à 10 heures (heure solaire)

 

Décès de M. Louis BOUDARD

la Semaine Religieuse publia l’article ci-après

  • II y a de cela déjà longtemps, les conscrits de Glénac s'en allaient tirer au sort à La Gacilly, lorsque, passant sur le territoire de Cournon, ils rencontrèrent un cortège de baptême. La fantaisie leur prit de voir l'enfant. C'était une petite fille. Elle fut trouvée si jolie que l'un d'eux s'écria : « Voilà ma future ». Et ce fut vrai. Quelque vingt ans plus tard, il épousait, devenue une vaillante et pieuse fille, celle qu'il avait choisie nouveau-née
  • De leur union, ils eurent sept enfants : six garçons dont l'un devait être prêtre, et une fille qui est religieuse Le futur prêtre, Louis, se montra de bonne heure pieux et réfléchi. Avec le milieu familial très chrétien, c'étaient de précieux indices d'une vocation ; et c'est ce qui fit penser un peu tardivement de le mettre aux études.
  • Pour comble de malchance, le vicaire qui venait de le « commencer fut déplacé et c'est avec une préparation trop sommaire que le bon Louis fut envoyé au petit séminaire de Sainte-Anne.
  • Ce qu'il y fut pendant les quelques années de son séjour, on le devine : un élève, non pas brillant, mais on ne peut plus sérieux, tellement à son devoir et déjà si surnaturel qu'il en inspirait à ses condisciples une sorte de vénération.
  • là que la fameuse loi des « Curés sac au dos » vint le surprendre et le faire entrer prématurément au grand séminaire. Séjour de quelques mois qui avait été jugé nécessaire en vue d'une meilleure préparation à la vie de caserne
  • Et ce fut, au mois de novembre, la séparation. Ah ! ce premier départ des séminaristes pour la caserne, quel vide et quels regrets il laissa au grand séminaire, mais aussi de leur part quelle ferme résolution d'y entrer après l'année d'épreuve .
  • Et ils rentrèrent. Même l'un d'eux, appelé de Sainte-Anne avec Louis Boudard, et qui s'était vite rendu compte qu'il n'était pas dans sa voie, tint à revenir cependant et à rester encore quelque temps, ne voulant pas qu'on pût attribuer à son passage à la caserne sa sortie du séminaire.
  • Parlant de ces vétérans, me sera-t-il permis de dire à leurs cadets d'aujourd'hui et de demain dont les rangs sont moins serrés, hélas ! et qui pourtant se laissent, dit-on, trop facilement décimer : « Inspicite.et facile secundum exemplar ».
  • Louis Boudard rentrait, lui, de. Nancy, où il se plaisait à conter que sa magnifique barbe l'avait rendu légendaire. Il rentrait heureux et confiant dans la Providence. Et pourtant, quelle rude tâche l'attendait au retour .
  • Car, comment combler la large brèche faite à ses études ? comment aborder, après quelques mois seulement de rhétorique et sans une notion de philosophie, les multiples branches des sciences ecclésiastiques?
  • N'importe, il se mit à l'œuvre résolument. Et pendant quatre ans, on le vit, sans ostentation mais invariablement, quitter, au premier son de cloche, le groupe où il se trouvait pour aller prier à la chapelle et, au second son, se diriger rapidement vers sa cellule où il se livrait à un travail sans merci. Labeur opiniâtre que Dieu bénit et qui, rehaussé par une vie exemplaire, fut récompensé par l'admission au sous-diaconat, puis bientôt à la prêtrise qu'il reçut le 30 mars 1895.
  • Le mois suivant, il était nommé vicaire à Arzal.
  • Dans cette pieuse paroisse, il se fit vite apprécier. Sa piété sans apprêt mais si profonde, sa bonté relevée à l'occasion par une douce gaîté, sa charité discrète et, d'autre part, sa prédication simple mais doctrinale, pleine d'onction et de bon sens, toutes ces qualités lui gagnèrent le respect de tous et toutes les sympathies. Et tout de suite s'attacha à son nom cette réputation qui devait le suivre dans toute sa carrière sacerdotale, la réputation d'un saint.
  • II serait resté bien volontiers à Arzal, et la paroisse le regretta beaucoup et ne l’a pas oublié. Mais déjà, par suite peut-être d'un travail tout de même excessif, il s'aperçut que sa constitution d'apparence si vigoureuse était atteinte. Des symptômes alarmants se manifestèrent et il dut s'éloigner des brumes de la Vilaine
  • Envoyé à Beignon, alors que cette paroisse avait encore trois prêtres, il s'y montra, tout en se reposant, le même vicaire dévoué, de plus en plus surnaturel. Du reste, la quasi-sinécure ne devait pas se prolonger. Son confrère nommé recteur ne fut pas remplacé, et bientôt son recteur, le bon « Père josso », commença à ressentir les atteintes du mal qui devait lentement le conduire à la tombe. Elles se révélèrent par une grande difficulté qu'il éprouva soudain à supporter le jeûne et ainsi à chanter la grand'messe le dimanche. Il proposa à M. Boudard de la chanter régulièrement, alors que lui-même ferait toutes les instructions. Peut-être plus d'un vicaire eût-il estimé que c'était une aubaine. M. Boudard y vit, lui, le préjudice que pourrait lui causer pour plus tard cette interruption indéterminée dans la prédication. Et comme, cependant, le recteur insistait, ne voulant pas lui occasionner trop de fatigue, le vicaire se soumit, Mais il continua de préparer soigneusement, tous les quinze jours, son instruction et de l'apprendre comme s'il eût dû monter en chaire.
  • Pendant la guerre, nous le trouvons infirmier dans un hôpital de Brest, où tous, confrères, religieuses et soldats, le regardaient comme un saint.
  • Démobilisé en 1917, il fut aussitôt nommé, et c'est le titre qui lui restera, recteur de Réminiac. Il y fut pendant dix années un pasteur modèle, aimant sa paroisse qu'il ne quittait guère, et tout préoccupé de lui donner tous ses soins. Cette paroisse modeste était par cela même dans ses goûts. Mais elle est dépourvue d'écoles chrétiennes, et c'est ce qui lui était une grosse peine. Il aura tout fait du moins pour y suppléer dans la mesure du possible et tous ses soins prodigués aux petits enfants, ses exhortations à tous, si prenantes, de l'aveu même de ses paroissiens, ont porté leurs fruits. Une de ses dernières joies et non la moindre, car rien n'échappait à son zèle éclairé, aura été de diriger quelques enfants vers le petit séminaire. En toute sincérité, il pouvait se rendre le témoignage d'avoir bien rempli sa tâche.
  • Depuis quelque temps, sa santé s'altérait de plus en plus. Des crises de violentes douleurs à la poitrine lui donnaient le pressentiment que sa fin était proche. Et dans ses notes intimes on a trouvé celle-ci, la dernière, qu'il écrivit à la fin de sa retraite du mois d'août : « Mon Dieu, j'ai combattu le bon combat, je sens que ma course s'achève. Quand vous voudrez, mon Dieu, quand vous voudrez, je suis prêt .
  • Le mercredi 14 septembre, il partait pour affaire à la communauté de Saint-Méen et le lendemain, reprenait le chemin de la paroisse. A Augan, où il s'arrêta, il ne se sentait nullement indisposé et, aussitôt après dîner, il se mit en route. Parvenu à un kilomètre de Réminiac, il rencontra deux de ses paroissiens avec qui il causa, mais sans s'arrêter, disant qu'il avait des frissons.
  • Quelque temps après, on le trouvait à trois cents mètres de là étendu sur le bord de la route. II venait de mourir humblement comme il avait vécu, n'ayant comme tant d'autres que Dieu pour témoin de son dernier sacrifice.
  • Au jour de ses funérailles, l'église était comble. Et en entendant l'émouvante allocution de M. le Curé de Guer retraçant sa belle vie, prêtres et fidèles comprirent mieux encore que la paroisse de Réminiac venait de perdre un excellent recteur, le diocèse, un de ses plus saints prêtres.

Joseph Boudard

	Première  Grand’messe du chanoine Joseph Boudard-

  • M. Joseph-Marie Boudard[83] né à Glénac le 16 avril 1883, ordonné prêtre le 6 juillet 1907, fut d’abord professeur à Paris, à Saint François Xavier et à Ploêrmel puis il fut nommé vicaire à Billiers le 26 février 1909 et vicaire à Allaire le 14 Février 1910.
  • Il fut fait chanoine honoraire. Il décéda en 1950. Un an après son décès, la Semaine Religieuse publia l’article suivant :
  • Un an passé du 22 février dernier que le chanoine Joseph Boudard est allé rendre compte au Divin Maitre de ses 67 années de vie dont 43 de sacerdoce.
  • Il fut humble, patient, obéissant ; il mourut pauvre. N’a-t-il pas vécu d’avance suivant les grandes lignes de l’encyclique « Menti nostrae » proposée par Pie XII aux méditations sacerdotales.

Abbé Eugène NOEL

Jubilé de l’Abbé NOEL -

  • Entouré [1]des abbés Guillemot, Boudard, Marchand, Royer, Lucas et Le Hur, et du diacre René Rouillé, originaires de la région, le Père Eugène Noël a célébré ses 51 ans de ministère presbytéral, devant une église comble.
  • Ordonné prêtre le 29 juin 1950, l'abbé Noël a connu différentes affectations. Aumônier national de la JEC à Paris en 1968, curé de paroisses urbaines, aumônier diocésain de l'action catholique des milieux indépendants... c'est sur la base de témoignages qu'il a bâti son homélie de jubilé. Et d'évoquer « ces milliers de visages rencontrés, visages dont j'ai entendu les cris d'espérance et de révolte ». Comme prêtre, j'ai cherché de mon mieux à écouter, à accompagner leur marche, à déblayer un terrain, à risquer une parole, à apaiser des cœurs, à découvrir avec eux la lumière de leur foi et leur capacité d'aimer... » Des témoignages ont été lus : celui de Pierre Le Grognec, sur l'importance de la prise de responsabilités des laïcs au sein de la société et de l'église. Celui de Gilles Kerner, membre des Ménestrels de l'espérance, un groupe musical d'animations, de veillées de prières et de célébrations religieuses de la région de Lorient. Celui de Marie-Laure Augry, s'excusant de ne pas participer à cette grande fête, sur son engagement dans la recherche de sa foi : « Nous étions sûrs d'une chose. Pour vivre notre foi, il nous fallait d'abord vivre, nous engager ; l'action nous semblait primordiale (...) Nous y avons appris l'écoute, le partage, l'acceptation des différences et le refus de l'indifférence. Nous avons donné un sens à notre vie ! »
  • Le 4ème témoignage a été celui des parents, par la voix d'Annick Perrigaud, à la recherche de Dieu, d'une foi approfondie, d'une éducation pour les enfants. Cela correspondait à la période de l'abbé Noël à Ploemeur.
  • Le Père Eugène Noël de conclure son homélie : « Au terme de ces 51 ans, je ne sais ce que j'ai donné. Beaucoup de temps certes, avec un agenda surchargé, ne pouvant nous consacrer suffisamment à notre première tâche : annoncer l'Évangile. Mais je sais ce que j'ai reçu beaucoup de joie, de lumière et d'amitié... c'est-à-dire, l'essentiel ! »
  • À l'issue de la cérémonie, juste avant de sortir, le maire de Glénac s'est adressé au Père Eugène Noël, en des termes chaleureux qui ont été droit au cœur du prêtre revenu dans son village natal, à Tréhat. De même, l'Ambassadeur de France aux Seychelles, M. Marcel Surbiguet a parlé de l'amitié qui le liait à l'abbé Noël, à ce père qui, par quelques mots prononcés au moment où l'autre en a besoin, à ce sourire échangé, à ce silence inattendu vous donne le courage de poursuivre...
  • lointains ; à ces jeunes qui m'ont obligé si souvent à me remettre en cause ; à mes amis si nombreux qui m'ont entouré de confiance ; aux amis présents ou absents... je dis ma gratitude pour les joies de leur rencontre dans mon ministère de prêtre ; pour la vie, qu'avec le souffle de l'Esprit, ils ont fait jaillir en moi, et peut-être autour de moi. Ensemble, nous avons cherché à fleurir l'avenir.»
  • Le père Le Hur a invité l'assemblée au vin d'honneur, sous les accents des Ménestrels, ils deviennent chemin !
Sources
    • [31] Biographie Bretonne par KERVELRER René 1900
    • [32] Vie des paroisses par l’Abbé Luco
    • [33]Polymatique du Morbihan 1883
    • [34] Repertoire General de bio-bibliographie Bretonne par Louis Chauffer
    • [35] Biographie Bretonne par KERVELRER René 1900
    • [36] Arch. du Morb., E, suppl. 1121)
    • [37] Le Petit Breton 1888
    • [38] Révolution par M. de Gouyon
    • [39] Semaine religieuse1906
    • [40] Semaine Religieuse 1963
    • [41]Courrier de Bretagne -1868 Mars -11 mars
    • [42] Courrier de Bretagne -1868 Mars -18 mars
    • [43] Journal de Vannes 1869 Aout
    • [44]Courrier de Bretagne -1869 Mars
    • [45] Semaine Religieuse 1869 Aout
    • [46] Courrier de Bretagne -1871
    • [47] Courrier de Bretagne 1880
    • [48] Le courrier des campagnes 1880
    • [49] Semaine Religieuse 1884
    • [50] Le Petit Breton 1885 octobre 10
    • [51] Le courrier des Campagnes 1887 octobre 29
    • [52] Semaine Religieuse 1889 juin
    • [53] Semaine Religieuse 1890
    • [54] l'Arvor 1896
    • [55] La Semaine religieuse du diocèse de Vannes.1901 septembre 21
    • [56] l'Avenir du Morbihan 1905
    • [57] L’Arvor 1908 juillet 26
    • [58] l'Ouest Républicain 1930
    • [59] Semaine Religieuse 1932 [
    • 60] L’ouest Républicain 1936
    • [61] Le Nouvelliste de Vannes 1936
    • [62] Semaine Religieuse1939
    • [63] L’ouest Républicain1939
    • [64] Semaine Religieuse 1945
    • [65] Semaine Religieuse 1945
    • [66] Semaine Religieuse 1945
    • [67] Semaine Religieuse 1946
    • [68] Semaine Religieuse 1948
    • [69] Semaine Religieuse 1950
    • [70] Semaine Religieuse 1960
    • [71]Semaine Religieuse 1961
    • [72] Semaine Religieuse 1964
    • [73] Semaine Religieuse 1966
    • [74]Courrier de Bretagne -1869 Mars
    • [75]Journal du Morbihan 1873 aout
    • [76] Semaine Religieuse 1881
    • [77] Courrier de Bretagne 1885
    • [78] Semaine Religieuse 1935
    • [79] Semaine Religieuse 1935
    • [80] Le Courrier des Campagnes 1895

 

 



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