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AFF

 

aff

Dans le cartulaire de Redon, l’Aff est d’abord appelé « flumen Avus », mais également « Aeff flumen » et même EFF. Ensuite, l’orthographe devient Afft, puis Apht en 1830.

Depuis déjà très longtemps, les bateaux remontaient à Glénac puis vers La Gacilly. On sait, par exemple, que les Vikings, avec leurs bateaux à fond plat, remontèrent jusqu’à La Gacilly, et même au-delà (le déversoir n’existant pas), dans un tout autre but que le commerce. Très tôt, la commodité des transports par l’eau est apparue parce que les chemins de terre étaient peu nombreux et aussi mal entretenus, voire dangereux.

Ces transports par eau ont considérablement favorisé les rapports entre les provinces d’Anjou et de Bretagne du fait de mariniers le plus souvent indépendants. On les trouve sur le lac de Grandlieu à vider de la chaux ou sur la Seiche près de Rennes à charger du minerai. Ils passent à Glénac vers La Gacilly pour des pommes ou à Brest pour des céréales. Ils embarquent des ardoises à Angers ou débarquent de l’épicerie à Dinan.

Source

L’Aff prend sa source dans la forêt de Paimpont avec deux branches principales.

  • l’une de ces branches est formée par la réunion de trois ruisseaux :
  • le premier vient du bois de Rauco, sur le penchant Sud du val Sans Retoury ;
  • Le deuxième est alimenté par les eaux des étangs d’En-Haut et de Châtenay, à 210m d’altitude.
  • le troisième prend sa source au pied de la chapelle templière Saint-Jean (route de Campénéac à Paimpont).

La chapelle templière

Un filet d’eau sort du rocher sur lequel est bâtie cette chapelle, s’en va dans une fondrière qui donne naissance à un petit ru : c’est ainsi que naît l’Aff

BASSIN

Avec ses affluents, l’Aff couvre une superficie hydrographique d’environ 1000 km². Ce bassin englobe les territoires de 39 communes d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Il est à signaler, et beaucoup de Glénacois ne s’en doutent même pas, que l’eau qui passe au bas du cimetière arrive non seulement de la forêt de Paimpont, mais également des environs de Rennes avec les ruisseaux de Guignen, par exemple, et aussi de la banlieue de Ploërmel. Cette rivière sert de limite territoriale entre les départements d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan sur la presque totalité de son parcours, sauf pour la butte de la Croix Guillemaud (93m) en Comblessac, l’enclave de Trémeleuc en Quelneuc, et surtout, l’enclave de Cournon.

Liste des 39 communes concernées par l’Aff et ses affluents :

Rive droite :

Beignon, Saint-Malo-de-Beignon, Guer, Ploërmel, Saint-Jean-de-Villenars, Campénéac, Augan, Porcaro, Monteneuf, Réminiac, Tréal, Ruffiac, Saint-Nicolas-du-Tertre, Les Fougerêts, Carentoir, Quelneuc, la Chapelle-Gaceline, La Gacilly, et Glénac.

Rive Gauche:

Paimpont, Plélan-le-Grand, Maxent, Loutehel, Campel, Bovel, la Chapelle-Bouëxic, Guignen, Lohéac, Lieuron, Pipriac, Mernel, Maure-de-Bretagne, les Brulais, Comblessac, Saint-Séglin, Bruc-sur-Aff, Sixt-sur-Aff, Cournon, et Bains-sur-Oust

Parcours

L’Aff a une longueur d’ environ 50 km. C’est une rivière très sinueuse, car sa source est située à une altitude relativement basse (210m) et, en plus, après 7km de parcours, elle n’est plus qu’à 70m d’altitude au Pont-du-Secret, près des Forges de Paimpont. Comme à son confluent avec l’Oust, elle se trouve à 4m au-dessus du niveau de la mer, cela lui donne un dénivelé de 66m pour un parcours de 43km, soit une pente moyenne de 1,5m au kilomètre. Le confluent avec l’Oust est situé dans l’étang Hermelin (anciennement Humelin) au Sud du bourg de Glénac, non loin de l’île aux Pies. Jusqu’au XIXᵉ° siècle, le cours était souvent encombré de pieds d’arbres, mais surtout de pêcheries installées par les riverains, ce qui allait jusqu’à occasionner de fréquentes inondations sur ces bords.

Affluents

  1. Le Combs Appelé
    • autrefois la Combe (qui veut dire vallée), il a sa source dans les étangs du château du Val au Nord de Campel. C’est la rivière des communes de Campel, la Chapelle-Bouëxic, Guignen, Maure, Lohéac, Saint-Séglin et Pipriac. C’est l’affluent le plus important de l’Aff quant à sa longueur (30 km), à son débit et à son bassin. Le confluent avec l’Aff, un peu en amont du pont de la Chouannière, est situé au lieu-dit les Trois-Rivières à la limite des trois communes de Quelneuc, Saint-Séglin et Bruc-sur-Aff.
    • Certains de ses affluents portent des noms évocateurs comme le ruisseau des Grasses Noëes, le ruisseau de Feintenet, le ruisseau de Gabouille, le ruisseau du Cassouer, le ruisseau de la Fontaine de Trouée. Vers 1840, il faisait tourner quatre moulins à blé et un à foulon.
    • Il prend sa source à l’entrée sud-ouest de la forêt de Paimpont ; l’une des branches naît près du Val sans Retour (de l’autre côté de la colline, il y a une des sources de l’Aff) ; l’autre branche alimente, presque à sa naissance, le plan d’eau qui entoure le château de Trécesson
  2. L'Oyon
    • ll prend sa source à l’entrée sud-ouest de la forêt de Paimpont ; l’une des branches naît près du Val sans Retour (de l’autre côté de la colline, il y a une des sources de l’Aff) ; l’autre branche alimente, presque à sa naissance, le plan d’eau qui entoure le château de Trécesson..
    • L’Oyon est la rivière de Campénéac, d’Augan, de Porcaro, du camp de Coëtquidan et surtout de Guer ; il s’appelait autrefois la rivière de la Croix Lucas.
  3. Le Rahun
    • C’est un nom celtique. A signaler que le Rahun passe à Huno et, dans ces deux mots, il y a la syllabe « HUN ». Est-ce un nom de famille ?
    • Cet affluent a deux sources principales :
    • L’une au Nord de Réminiac, à 84m d’altitude, près du bois de la Minière de la Grée de Callac et non loin des ruines d’une chapelle dédiée à Sainte Zéphirine (Ste Leuphérine du cartulaire de Redon ?) ;
    • L’autre, au bourg de Monteneuf, à partir d’un petit étang, dans les bois de la Voltais.
    • Sur un parcours de 18km, il arrose Monteneuf, Réminiac, la Bourdonnaye, Tréal où, dans un document de 1830, il est appelé « fleuve de Rahon » quand il passe au Vieux Bourg. Il draine également les eaux de Ruffiac, Saint-Nicolas-du-Tertre et Carentoir.
    • Dans Carentoir, l’un de ses principaux affluents, le Beauché alimente deux plans d’eau dans sa partie haute et porte ensuite le nom de Caurel (anciennement Cauril) dans sa partie basse. Ce ruisseau Caurel est souvent cité dans le cartulaire de Redon. Il a sa source dans les « duénées » des Vignes près de Couëtu. À cet endroit et d’après une tradition, il y aurait eu une villa romaine (la voie romaine nommée voie Ahès n’est pas loin) ; cette villa se serait effondrée et aurait disparu dans les fondrières.
    • Sur Carentoir, le Rahun a donné son nom à plusieurs pièces de terre : une petite châtaigneraie, au bas du domaine du Bourget, s’appelle Rahun, de même qu’une petite pâture près du village de la Boussardaie. Sur La Gacilly, il reçoit sur sa droite les eaux du ruisseau de Sigré ou de Roselière ou encore de Ruselière du nom de la fontaine où il naît près de la ferme de Sigré . Il reçoit aussi les eaux de la fontaine de Fondemay, devenue une des stations de pompage de Carentoir, tout près de Haudiart. Ce ruisseau de Sigré forme la limite entre La Gacilly et Carentoir jusqu’à son confluent avec le Rahun après le pont du Bouillon de Guiho, près du Palis Percé.
    • Le Rahun a également comme affluent un ru nommé le Redo venant de la fontaine de la Haute Bardaie qui formait autrefois l’étang de la Roche Gestin entre la Villio et la Saudraie.
    • Autre affluent du Rahun sur La Gacilly, le Lobidy qui sortait d’un chemin creux entre le Chêne et Brozéas, traversait la prairie de la Villouët, séparait le Tay d’en Haut du Tay d’en Bas par un marécage, ce qui rendait impossible la communication entre les deux villages autrefois. Il formait aussi, à la hauteur de la Mandraie (anciennement la Monneraye) avant son confluent avec le Rahun, une sorte d’étang marécageux qui obligeait les habitants de la Mandraie à passer par le Tay et la Villouët pour se rendre à La Gacilly.
    • Après être grossi par les eaux du ruisseau de Sigré, le Rahun forme la limite entre La Gacilly et Carentoir puis la Chapelle-Gaceline où il reçoit le ruisseau de Fondelienne avant d’arriver à son confluent avec l’Aff près du Lieuvy.
  4. Le ruisseau de Mabio et/ou des Brelles
    • Il naît au pied des Landes de Couesmé, entre la Loirie et Saint-André, à 50m d’altitude. Tout près de sa source, il reçoit un petit affluent, le Bourdounouze qui vient du Gué de Couesmé, de la fontaine Bourdounouze (ou Bourdonneuse), longe les Landes de Couesmé dans le creux de la Vallée Bourdonneuse. Est-ce à cause du bruissement de l’eau ou de celui des insectes de la forêt, comme l’écrit l’abbé Chérel, qu’il a reçu cette appellation ?
    • Le ruisseau de Mabio longe ensuite toute la Forêt Noire où il forme la limite territoriale avec la commune des Fougerêts puis de Glénac jusqu’à l’étang de la Roquennerie. Cet étang, recréé il y a quelques années, a repris la place d’un ancien étang entouré de marécages qui furent asséchés à la fin du XIXᵉ° siècle.
    • Le ruisseau continue son parcours toujours le long de la Forêt Noire, reçoit les eaux du ru des Taillis en Glénac et de la fontaine de Courbe. Il arrive au lieu-dit la Bouillotte près du calvaire. Cet endroit est dénommé ainsi parce que, pendant de nombreuses années, un bouilleur de cru y avait installé son alambic pour y brûler du cidre et y faire de la « goutte ».
    • C’est tout près de ce lieu-dit que l’ancienne voie romaine venant de Renac et se dirigeant vers Saint-Jugon franchissait le ruisseau à un endroit où celui-ci forme un méandre et où, après y avoir eu un gué, il y fut installé un pont de bois en planches mal jointes. Ces planches étaient appelées « brelles » : ce n’étaient en fait que des troncs d’arbres mal équarris. C’est la raison pour laquelle le ruisseau prit le nom de ruisseau des Brelles à partir de cet endroit. Il porta même le nom de ruisseau de l’Étang des Brelles pendant un certain temps.
    • Avant le dernier changement de lit de l’Aff qui passait alors plus au nord que maintenant par Trégaret et Villeneuve, ce ruisseau formait l’étang de la Bouère, longeait ensuite la butte du cimetière actuel et de l’ancien château et avait son confluent avec l’Aff non loin du gué qui franchissait la rivière au Bout-du-Pont
  5. La Rabe
    • C’est un ruisseau qui descendait le cas de Bel-Orient, l’ancien terrain de moto-cross, et allait se jeter, en ligne directe, dans l’Aff. Actuellement, il ne draine plus que les eaux de pluie. Sa vallée sert de limite entre La Gacilly et Glénac.

les Cas

    • D’où provient ce nom ? Difficile à dire étant donné qu’il ne figure pas dans les dictionnaires ni dans les encyclopédies consultés.
    • Peut-on dire qu’il provient de cassure ? peut-être, car sa formation géologique est due au creusement d’une petite faille sur la pente d’un anticlinal, faille qui a été récupérée par un ruisseau, un ru ou tout simplement par le ruissellement des eaux de pluie. En cela, il se rapproche du talweg, mais dans des proportions moins importantes. Il semble bien que ce terme soit une « spécialité » gallo. En Haute-Bretagne, dans la zone romano-bretonne, le mot breton Ca qui s’écrit aussi Cad, Cat et même Cal ou Chal est très souvent utilisé avec un mot français pour indiquer un village ou un lieu-dit dans un grand nombre de communes ; ainsi, au Grand-Fougeray, il existe Sous Le Cas et le Cas du Haut ; à Pipriac, il y a les Cas ; à Brain-sur-Vilaine, le Ca du Renial ; un affluent du Combs porte le nom de Cassouer. Le Cas Rouge se retrouve aussi fréquemment surtout en Mayenne ; plus près de chez nous, il y a le lieu-dit du Carouge à Saint-Perreux. Malheureusement, des érudits linguistiques comme J. Loth avouent ne pas connaître la provenance et le sens de ce mot. Peut-on le rapprocher du mot gallo Cassière qui indique un creux permanent sur un chemin, souvent avec de la boue et même de l’eau. Possible, mais à prouver. Il existe un village de la Cassière à Guipry
    • Les principaux « cas » de Glénac: Cas de Bel-Orient : l’ancien terrain de moto-cross de La Gacilly, l’une des pentes se trouve sur la commune de La Gacilly, l’autre sur celle de Glénac. À l’extrémité se trouve le Cas des Landes, cas des Crapauds entre la Navetterie (La Gacilly) et les Taillis. Tous ces cas ont dû servir de lit à un ruisseau ou à un ru.

AFF CANALISÉE

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    • La canalisation
      • Difficultés de navigation sur l’Aff
      • La concurrence a toujours été vive entre les mariniers et il n’était pas toujours aisé de se créer une clientèle. Certains mariniers choisissaient des points de vente éloignés comme Châteauneuf-du-Faou ou bien des bourgades à l’accès difficile comme La Gacilly que tous appellent le « Bout du Monde » à cause des innombrables difficultés à surmonter pour y arriver.
      • La circulation sur l’Aff était difficile pour plusieurs raisons : la sècheresse, les crues, les glaces, l’encombrement de la rivière avec les paquets de chanvre et de lin, voire les pêcheries, l’absence de débarcadère jusqu’en 1878, la non-canalisation de la rivière jusqu’en 1884, mais aussi et surtout, la traversée des marais de Glénac.
      • 1845. Le Manque d’eau
      • Il perturba énormément l’acheminement des matériaux nécessaires à la construction de l'église de La Gacilly. C’est ainsi que les pierres blanches, venant de Crazanne en Charente-Maritime, qui arrivaient par navire à Redon furent débarquées sur le quai d’Aucfer au lieu d’être transférées directement sur des chalands pour La Gacilly ; le transport s’effectua alors par charrettes, d’où une perte de temps et un surcoût important. Cette année-là, le maire de La Gacilly, très désireux d’obtenir la régularisation du cours de cette rivière, constitue un petit dossier mettant en évidence l’influence que pourrait avoir l’Aff canalisé sur le commerce local. Dans son enquête, on peut lire que, de fin octobre 1844 au 30 juin 1845, quarante bateaux ont circulé de Glénac à La Gacilly, chargés de minerai pour les forges de Paimpont (la seconde partie du voyage, La Gacilly à Paimpont, de loin la plus longue, se faisant par charrette).
      • 1864 – Réunion du conseil municipal de Glénac
      • Le 20 novembre, le conseil municipal se réunit sous la présidence de M. de GOUYON, maire par intérim, le titulaire M. de Foucher étant malade.
      • Ordre du jour : avis à donner sur un sujet de canalisation du cours inférieur de la rivière de l’Aff, de La Gacilly à l’écluse de la Mâclais. Les élus de Glénac souscrivent totalement à cette initiative.
      • Cette délibération mérite d’être citée.
        • Considérant que cette canalisation serait très avantageuse pour le développement de l’agriculture, du commerce et de l’industrie de plusieurs cantons, tant du Morbihan que de l’Ille-et-Vilaine, et d’un intérêt général.
        • Considérant que pour la commune de Glénac ,en particulier cette canalisation serait inappréciable pour l’arrivage en toutes saisons des engrais calcaires, pour l’écoulement de ses denrées de toutes natures, bois, grains, cidres et pommes, que principalement pour les pommes il est très rare que l’Aff, dans l’état actuel, ait assez d’eau en octobre et novembre pour permettre de les exporter par bateau et qu’il en résulte souvent une perte considérable.
        • Considérant que l’exploitation du minerai, qui emploie par an plus de 50 ouvriers, serait portée à plus du double si le minerai pouvait être enlevé par bateau.
        • Considérant enfin que cette canalisation assainirait les marais, ferait disparaitre les fièvres intermittentes qui règnent dans la commune à la fin de l’été et rendrait à l’agriculture des terrains considérables qui pourraient faire de bonnes prairies Pour ces motifs, le conseil, à l’unanimité, émet le vœu que la canalisation de la partie inférieure de la rivière de l’Aff soit exécutée dans le plus bref délai.
  • 1875 La Sécheresse

      • l’été est chaud et sec, les sources et les puits sont taris, les récoltes perdues. Les paysans refusant l’eau aux ouvriers, la Commission de la navigation demande aux curés de les rappeler à plus de charité chrétienne. L’eau de la rivière est sale et, bien sûr, imbuvable, le cidre est chaud dans le cruchon.
      • Avant la canalisation de la rivière, les crues perturbaient la navigation, mais la construction du pont de Pré-Naval n’arrangea pas l’affaire, bien au contraire.
    • Les Fortes Eaux
      • L’hiver, la traversée des marais de Glénac, longue de deux kilomètres, du Passage du Port-Corbin à l’écluse de la Maclais, relevait presque de l’exploit autrefois. Cette partie de l’Aff est en effet dépourvue de chemin de halage ; de plus, le marais est recouvert par les eaux au moins six mois dans l’année. Avant l’utilisation des automoteurs, les moyens normaux de traction ne pouvaient pas être utilisés : le halage à la bricole n’était pas possible ; avec l’arrivée de la traction animale, le marinier devait dételer le cheval au Passage ; le charretier et l’animal devaient faire le tour du marais par le pont de Bilaire, en bas de Branféré, et revenir à l’écluse de la Maclais.
      • La partie navigable de l’Aff appartenant au département du Morbihan est de 8,710 km.
      • Sur cette distance, la pente de la rivière est d’environ 0,119 m par kilomètre.
      • Le tirant d’eau varie de 0,95 m à 1,25m.
      • L’AFF n’est pas imposé au droit de navigation.
    • 1929 – La Crue de L'Aff

      • L’Aff subit actuellement une crue telle qu’aucune n’en a pas été enregistrée depuis de nombreuses années. À Glénac, direction La Gacilly, le chemin vicinal no 1 est coupé à la hauteur de la Planchette.

Aménagement

    • 1842 – Projet de travaux sur L'Aff
      • Depuis longtemps, on s'occupe des études de la canalisation de l'Aff ; elles sont terminées. J'attends de jour en jour le projet qui consiste à couper le tour de Cournon, à ouvrir un nouveau lit à la rivière dans les francs-bords du mortier de Glénac et à construire une écluse à sas qui portera à 1,60 m l'étiage de l'Aff. Il sera bien de renouveler le vœu que vous avez émis dans votre session de 1840 en faveur d'une entreprise très utile pour les cantons de La Gacilly et de Guer, ainsi que pour ceux du département d'Ille-et-Vilaine qui les avoisinent.
      • 1879 – Demande d’une construction d’une écluse à l’embouchure de l’Aff M. le[6] ministre des Travaux publics faisait, par sa dépêche du 24 décembre 1879, connaître que :
        1. Il y avait lieu d'ajourner d'une manière indéterminée les travaux de canalisation de la partie supérieure de l'Aff, c'est-à-dire en amont de La Gacilly.
        2. Les ingénieurs étaient invités à étudier ce qui serait nécessaire pour achever la partie navigable (entre La Gacilly et le canal de Nantes à Brest), mais dans des conditions plus modestes que celles qui correspondent à une évaluation de dépenses de 320,000 Fr.
        3. Il ne paraissait pas nécessaire d'atteindre une largeur de plafond de 10 mètres uniformément (on réserverait des élargissements pour les parties les plus sinueuses), ni de porter le tirant d'eau à 1,62 m, surtout s'il devait en résulter la submersion de terrains.
        4. Les ingénieurs auraient d'ailleurs à indiquer dans quelles proportions il conviendrait de réclamer le concours des départements, des communes et des intéressés. L'agrandissement du port de La Gacilly paraît adopté en principe. Nous nous occupions, avec toute l'activité qui nous est permise, du travail réclamé par M. le Ministre, lorsque nous avons reçu en communication En date du 3 de ce mois, une lettre par laquelle M. le Préfet demande à M. l'Ingénieur en chef un rapport sur l'agrandissement du port de La Gacilly adopté en principe..
      • Nous nous occupions, avec toute l'activité qui nous est permise, du travail réclamé par M. le Ministre, lorsque nous avons reçu en communication
      • En date du 3 de ce mois, une lettre par laquelle M. le Préfet demande à M. l'Ingénieur en chef un rapport sur l'agrandissement du port de La Gacilly.
      • En date du 4, un extrait du registre des délibérations du Conseil général du Morbihan, lequel, en invoquant diverses raisons, a émis dans sa séance du 7 avril le vœu qu'il fût procédé à l'amélioration de la navigation de l'Aff, non plus partiellement, mais d'une manière définitive, et de telle sorte qu'il y ait assimilation avec le canal de Nantes à Brest
      • En date du 13 mai, une dépêche de M. le ministre des Travaux publics qui réclame l'avis des ingénieurs sur le vœu émis par le Conseil général.
      • Comme en réalité, il n'y a qu'une question à examiner, nous croyons pouvoir nous borner à une seule réponse ; mais vu l'importance, nous lui donnerons quelque développement sans craindre le reproche d'une répétition de ce que nous aurions dit antérieurement.
      • Les ouvrages autorisés consistent jusqu'à présent dans un lit de 5 mètres de largeur au plafond. Un tirant d'eau de 1 m, 10 au-dessus de l'étiage de la navigation du bief de Redon, sur le canal de Nantes à Brest, bief avec lequel il y a communication directe.
      • La création d'un débarcadère à La Gacilly
      • La dépense répartie sur plusieurs exercices s'est élevée à 67 825 Fr. 38, soit, pour une longueur de 8700 mètres, 7796 Fr. 01.

    L'étal des choses est en ce moment

      • Un chenal sinueux de 5 mètres de largeur qui, pendant plusieurs mois chaque année, disparaît quoiqu'il ait été balisé, sur deux kilomètres environ, dans ce qui est appelé Le Lac ou Mortier de Glénac.
      • Un lit quelquefois trop resserré qui, lorsque les eaux deviennent grandes, est cause de courants violents sur une partie du parcours et produit une surélévation très gênante au droit du port de La Gacilly. Un tirant d'eau, en plusieurs points inférieurs à celui prescrit ; parce qu'il n'a pas été complété, ou parce qu'il y a eu par les crues des apports qui n'ont pu être enlevés en temps et lieu, des crédits maintes fois réclamés pour un entretien n'ayant pas été accordé.
      • Des bateaux très souvent dirigés à la perche, ou ailleurs halés par des hommes obligés de franchir à chaque instant les nombreuses clôtures des propriétés. La nécessité d'une réduction dans le poids du chargement pour un trajet de huit kilomètres, quand sur le canal de Nantes à Brest, qu'il faut nécessairement emprunter quels que soient les points de départ ou de destination, le poids peut être au moins d'un tiers en plus.
      • Cependant, malgré cet état si défectueux sous tant de rapports, le tonnage transporté s'est progressivement accru de 1624 t en 1870 à 10,136 t en 1876 pour atteindre 16,768 t en 1879.
      • On conçoit dès lors l'insistance du Conseil général pour qu'il soit fait mieux. Prenant « ce qui se passe » en considération et comptant sur un développement de plus en plus prononcé, nous avions, le 26 juin 1879, regardé comme indispensable une canalisation complète, en rapport avec le canal de Nantes à Brest, soit un chenal convenablement rectifié, de 10 mètres de largeur au plafond, avec un tirant d'eau de 1,62 m , un chemin de halage et un agrandissement du port de La Gacilly dont la surface, 15 ares environ, est loin de pouvoir satisfaire aux besoins.
      • Les dépenses étaient évaluées comme il suit :
          • Acquisitions de terrains et dommages aux propriétés 30,000 Fr .
          • Déblais ordinaires 120 000 Fr.
          • Déblais sous l'eau 145.000 Fr.
          • Débarcadère de La Gacilly 8.000 Fr.
          • Construction d'aqueducs, ensablement du chemin de halage, plantations et dépenses imprévues 17.000 Fr TOTAL 320.000 Fr
          • Une augmentation du tirant d'eau peut être obtenue de deux manières.
          • Un approfondissement, ce que nous avions en vue dans les évaluations énoncées ci-dessus.
          • Un approfondissement, ce que nous avions en vue dans les évaluations énoncées ci-dessus.
          • Un relèvement du plan d'eau au moyen d'une écluse.
          • Ce que nous connaissons des localités nous permet d'affirmer qu'en choisissant un emplacement convenable, par exemple environ à 3 kilomètres en amont de l'embouchure de l'Aff ;
            1. La construction de l'écluse et des ouvrages accessoires ne donnerait lieu à aucune difficulté quelque peu sérieuse
            2. Les terrains supérieurs généralement élevés n'auraient point à en souffrir ; au contraire, paraîtrait-il, car nous avons dû, il y a quelques années, répondre à une plainte émanée de riverains qui prétendaient que leurs propriétés s'étaient asséchées et étaient devenues moins productives depuis le creusement du chenal

        Revenant à la dépêche de M. le ministre des Travaux publics, en date du 24 décembre 1879.

      • Chacun le sait, des ouvrages exécutés à diverses reprises pour y apporter successivement des perfectionnements sont toujours beaucoup plus coûteux que lorsqu'on fait bien dès le début. Ainsi, en ce qui regarde l'Aff, les améliorations déjà réalisées eussent certainement été moins dispendieuses si on avait opéré dans les conditions déjà admises par M. le Ministre. Puis on réaliserait de notables économies si l'on procédait avec ensemble à l'exécution de travaux d'une utilité réelle, qui ne cesseront d'être réclamés et qui ne pourront se faire attendre longtemps.
      • M. le Ministre a demandé que les ingénieurs fissent connaître dans quelle proportion il conviendrait de faire concourir les départements, les communes et les intéressés.
      • On se rappellera sans aucun doute le résultat des démarches pour obtenir les premières subventions. Si nos souvenirs sont fidèles, une seule commune, celle de La Gacilly, s'est engagée pour 2500 Fr. et sur le refus des autres, les départements du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine, pour 10,000 Fr. chacun. Il n'y a eu aucune subvention particulière.
      • Il nous semble douteux que l'on doive compter sur plus, au moins de la part des communes et des intéressés. On serait d'ailleurs d'autant moins en droit de l'espérer que, si l'on se borne encore à des améliorations partielles, les vœux légitimes des populations n'auraient pas reçu satisfaction.

En résumé, nous pensons qu'il y a lieu :

      1. De faire droit à la demande du Conseil général. Une canalisation de la partie de la rivière de l'Aff au-dessous de La Gacilly, dans les conditions du canal de Nantes à Brest, comme largeur de chenal et de tirant d'eau.
      2. De prier M. le ministre des Travaux publics de prescrire des études dans ce sens.
      3. l'augmentation du tirant d'eau en aval de La Gacilly, soit par un approfondissement du lit, soit mieux, par la construction d'une écluse accompagnée d'un barrage. La réalisation de cette troisième partie du programme implique des dépenses élevées, même en renonçant à l'écluse, parce que les déblais sous l'eau sont on ne peut plus difficiles à exécuter dans le lit de l'Aff à cause de la présence de troncs d'arbres et de bancs que la drague est, dit-on, impuissante à entamer. Il n'est pas possible de se rendre compte de la situation sans une étude assez complète.
      • Cette étude est commencée et se poursuit par les soins de M. l'Ingénieur de l'arrondissement de Ploërmel, dans les limites du temps dont peut disposer le personnel restreint de cet arrondissement.
      • Les dépenses de ces études sont prélevées sur le crédit de 8,000 Fr. qui a été alloué pour l'exécution des travaux d'amélioration de l'Aff approuvée par décision ministérielle du 12 novembre 1877. En résumé, nous pensons que la navigation de l'Aff ne pourra être convenablement améliorée que par un ensemble de travaux dont la dépense maximum ne paraît pas susceptible d'être déterminée ou limitée a priori.

    Notre service poursuit en ce moment les études nécessaires pour éclairer l'administration.

      • Vannes, le 15 juillet 1880 L'ingénieur en chef, DE FROISSY
      • 1879 : on parle toujours de l'amélioration de l'Aff.
      • Cette proposition, qui est l'objet du vœu déposé par l'honorable M. Évain et plusieurs de nos collègues, vous devez la prendre en sérieuse considération, et votre 2ᵉ commission vous propose de vous y associer de la manière la plus énergique.
      • « Messieurs » Dans votre session du 22 avril 1879, vous avez, sur la proposition de votre 2ᵉ commission, renouvelé avec instance le vœu que des crédits soient alloués par l'État en vue de rendre parfaitement navigable le lit de la rivière d'Aff sur tout son parcours
      • . MM. les ingénieurs des ponts et chaussées, dont la sollicitude pour l'achèvement de cet important travail ne s'est pas démentie, ont préparé des avant-projets en vue d'arriver à la réalisation de votre vœu. L'un de ces projets établit que, pour canaliser l'Aff entre La Gacilly et le Pont-du-Secret, une dépense de 5 500 000 Fr. paraît nécessaire. L'autre, qui a trait à l'achèvement des travaux commencés et déjà très avancés en aval de La Gacilly, ne comporterait, sauf la dépense d'une écluse que, pour notre part, nous jugeons indispensable, qu'une allocation de 320,000 Fr.
      • Nous appelons, messieurs, sur ce dernier projet toute votre sollicitude et toute votre bienveillante attention.
      • En effet, il ne s'agit plus ici d'un projet sommairement étudié, et dont ni les frais définitifs, ni les réels avantages ne peuvent se traduire en chiffres précis.
      • Commencé depuis douze ans, le travail d'approfondissement du chenal de l'Aff, entre La Gacilly et le canal de Nantes à Brest, est loin d'arriver à la navigabilité désirée. MM. les ingénieurs eux-mêmes reconnaissent que, aujourd'hui, « le chenal est tortueux, de 5 mètres de largeur à peine, et disparaît, quoique balisé, pendant plusieurs mois de l'année, sur une longueur de 2 kilomètres, dans le mortier de Glénac. » Le lit, quelquefois trop resserré, lorsque les eaux deviennent grandes, les retient en amont, notamment au droit du port de La Gacilly, à une hauteur très gênante, et est la cause de courants violents sur une partie du parcours. Le tirant d'eau n'est pas toujours de 1,10m.
      • Les bateaux sont dirigés à la perche ou hâlés par des hommes forcés de franchir à chaque instant les clôtures des propriétés riveraines, ce qui leur enlève toute force.
      • De tout quoi résulte la nécessité d'une réduction de plus d'un tiers dans le poids du chargement pour un trajet de 8 kilomètres, alors que sur le canal d'Oust, qu'il faut nécessairement suivre, il est bien supérieur, ce qui entraine une perte considérable pour les mariniers sur leur fret.
      • En réalité, messieurs, dans l'état actuel, le port de La Gacilly est inabordable aux bateaux pendant cinq mois par an. Et cependant, malgré tous les inconvénients constatés par le service des ponts et chaussées, le tonnage, qui était de 1.600 tonnes en 1870, est de 10.000 tonnes aujourd'hui. Et nous pouvons affirmer qu'il monterait à plus de 20.000 tonnes, si les bateaux pouvaient y aborder avec sécurité toute l'année, car le canal absorberait tous les transports par terre si longs et si dispendieux.
      • Il ressort des évaluations faites par nos ingénieurs les plus compétents que cette section de l'Aff, amenée à parfaite canalisation, n'aurait coûté que 50,000 Fr. par kilomètre, alors que la moyenne de semblables travaux donne un chiffre triple et quadruple pour des résultats bien inférieurs.
      • C'est pourquoi nous vous prions de réitérer plus instamment que jamais votre vœu pour le perfectionnement de la portion de l'Aff située en aval de La Gacilly. Nous vous prions aussi de vouloir bien appeler l'attention du Gouvernement sur l'opportunité de travaux de canalisation entre La Gacilly et Guer, travaux qui, d'après les études préliminaires, ne présenteraient pas d'insurmontables difficultés.
      • Louis Evain, E. Lorois, H. de la Bourdonnaye ; Comte du Bot. »
      • Les conclusions de ce rapport sont mises aux voix et adoptées.


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