HISTOIRE |
Nos Ancêtres:Celtes - Gaulois - Romains
Les Celtes, originaires
du Moyen Danube, donnent naissance aux civilisations de l’âge de fer et
gagnent l’Armorique au Vème
siècle avant J.C. (habitat d’Inguinel).
C’est à cette époque également que commence l’exploitation des gisements de fer et d’étain tant convoités par les Méditerranéens. En effet, il ne faut pas croire que la conquête de l’Armorique par les armées de César fut une brutale intrusion d’une nouvelle culture dans les civilisations de l’Ouest de la Gaulle. De multiples indices apportent la preuve des nombreux contacts au cours des siècles qui précèdent cette conquête entre l’Ouest gaulois et le monde méditerranéen. Dès la fin de l’Age de Bronze (vers 800 ans av. J.C.), des contacts avaient été établis entre les rives de la Manche et celles de la Méditerranée. Pour pouvoir expédier ce fer vers l’Italie, des voies de communication existaient déjà et en particulier celle de Coz-Yaudet (près de Lannion) à Nantes passant sur les communes : de Ruffiac, Les Fougerêts, Peillac et Allaire; donc très près de Glénac, se continuant de Nantes vers Narbonne. C’était la route principale venant des îles Cassitérides et allant vers Rome. Cette voie fut peu à peu délaissée pour une autre passant par Saint-Brieuc, Corseul et rejoignant la voie Saint-Servan-Rieux puis Nantes ou Guérande ; elle passait à Renac ,à Sixt-sur-Aff, et Bains-sur-Oust donc, elle aussi, très près de Glénac. Cette voie sert encore de limite communale entre Sixt-sur-Aff et Renac et aussi entre Sixt-sur-Aff et Bains-sur-Oust.
D’autre part, (5) des voies secondaires se rattachaient à cette voie principale. C’est ainsi qu’une voie partait des mines de fer de Trobert en Renac. Ce village de Trobert semble être le nœud de tout un ancien réseau de ces chemins qui desservaient les nombreuses exploitations de minerai de fer. L’un de ces chemins, venant de Renac, passait très près des exploitations métallifères de Roche-Creuse près du Binon en Bains-sur-Oust puis par les mines de Sourdéac en Glénac, près du gisement se trouvant au pied des rochers de Roussimel où apparaissent les ruines d’une construction qui devait être une fonderie importante si l’on en juge par l’accumulation de scories ferrugineuses dans les champs voisins ; il continuait en passant à côté des mines des Taillis où une petite colline porte le nom de Butte des Forges, continuait en direction de l’Ouest pour peut-être desservir le gisement du champ de la Gourgandaie entre l’ancienne et la nouvelle chapelle Saint-Jugon puis passait au Nord des Fougerêts et au Nord de Saint-Martin-sur-Oust. Il devait vraisemblablement se poursuivre jusqu’au Roc-Saint-André où le fer abondait également. D’ailleurs E. Cheval, dans son Histoire de Renac, déclare qu’en 1536, un chemin très ancien reliait le Pont de Renac au Port-Corbin sur l’Oust en Bains-sur-Oust pour les transports du grand marché de Renac, marché cité dès le IX° siècle, vers le pays vannetais.
Voici l’itinéraire détaillé de cette voie pré-romaine :
passe au Pont de Renac et au Nord du Pont d’Apé pour prendre la ligne de crête. | |
passe à Launay. | |
se confond avec la route qui passe à Boué d’Hors. | |
traverse la route de Sixt-sur-Aff à Redon à 54m. d'altitude | |
continue vers le Fréchet, la Grée du Bléheu, les Touches et Benette plus communément appelée la Ferme Neuve. | |
traverse la route de La Gacilly à Redon aux Pierres Moncelles. | |
passe légèrement au-dessous du village du Port-Corbin. | |
traverse la rivière au Passage. | |
passe au château et au village de Sourdéac, puis à la Chaussée, à la Croix du Verger, à la Croix de la Lune où elle coupe la route de La Gacilly à Glénac. | |
passe au Sud de Launay puis au Nord de la Bouie et au Sud des Noées où elle coupe la route de La Gacilly à Saint-Vincent-sur-Oust. | |
passe le Guay et aboutit à Saint-Jacob. |
Ensuite la trace est plus difficile à suivre. Continuait-elle vers le Pont des Romains, l’ancien nom du Pont d’Oust ? Possible. Beaucoup de commentaires pourraient être faits sur cette voie comme, par exemple, un village de la Chaussée sur ce chemin ; sans doute que cette voie fut récupérée par la suite par les Romains car ce terme de « chaussée » est typique des voies romaines. Pourquoi une Croix de la Lune ? Que signifie cette appellation ? Lune est plutôt un terme druidique. Pourquoi cette croix ne figure-t-elle pas sur certaines cartes, I.G.N. en particulier *
D’après l’abbé Chérel, ancien recteur de La Gacilly, sur la route de Saint-Vincent-sur-Oust, après Graslia, et avant la Forêt-Neuve, sur la lande à droite de cette route, non loin du lieu appelé les Communs de Glénac, il existe « une série de petits tumuli placés à des distances inégales et, dans leur prolongement, un grand menhir tombé. Ces tumuli présentent, à leur partie centrale, une excavation de deux mètres de diamètre environ entourée de pierres d’un mètre de hauteur piquées debout et formant une ligne continue. Cette situation se remarque, d’une façon très nette, au moins pour trois d’entre eux. » La végétation a envahi ces tumuli et ne permet plus de distinguer correctement ces monuments anciens.
Dans la Forêt-Neuve, M. MONNIER a récemment repéré au même endroit (entre 500 m et 1 km au sud-ouest de la ferme de Graslia en la Gacilly, au toponyme d'ailleurs révélateur), un important ensemble d'une douzaine de tumuli. Leur sauvegarde a pu être assurée grâce à la compréhension des Ets Y. Rocher, propriétaires du terrain.
À Glénac,(34)les campagnes de prospections récentes viennent de révéler l’existence d’une vaste nécropole tumulaire, probablement plus importante que le site de Corjoux en St-Just, riche de 20 à 30 monuments et de plusieurs alignements. Certains tertres ont été fouillés anciennement, révélant la structure de la chambre funéraire qu’ils recouvrent
Nécropole tumulaire à Glénac |
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Pour bien comprendre l’histoire de la Bataille des Marais, il faut remonter jusqu’à Clovis. Celui-ci unifia le royaume franc et l’étendit à toute la Gaule hormis la Bretagne et quelques autres provinces. Il épousa Clotilde dont il eut quatre fils qui, à sa mort, se partagèrent le royaume franc :
Ø Thierry récupéra la région de Reims ;
Ø Clodomir eut la région d’Orléans ;
Ø Childebert se retrouva à Paris ;
Ø Clotaire Ier s’installa dans la région de Soissons.
Mais ce dernier récupéra l’héritage de ses frères et régna seul de 558 à 561. Lui, aussi, eut quatre fils qui se repartagèrent le royaume à sa mort :
ü Caribert hérita de Paris ;
ü Gontran s’installa dans la région d’Orléans ;
ü Sigebert se retrouva avec la région de Reims;
ü Chilpéric I er eut la région de Soissons.
Des guerres sans merci éclatèrent entre Sigebert et Chilpéric d’une part et entre Sigebert et Gontran de l’autre.
Né vers 525, il est le second fils de Clotaire I er; à la mort de son père en 561, il devient roi de Bourgogne et d’Orléans jusqu’en 591. En 587, le traité d’Andelot entre Brunehaut et Gontran, délimita les possessions de ce dernier avec celles de son neveu, Childebert II. Ce traité accordait, aux Leudes fidèles, l’entière possession de leurs biens. Les leudes étaient le nom donné, au temps des Mérovingiens, aux hommes libres qui avaient prêté serment de fidélité au roi. Gontran fut canonisé, il est fêté le 28 mars.
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Gontran, roi de Bourgogne, devant Childebert II |
C’est le troisième fils de Clotaire Ier. Après avoir hérité de la région de Soissons à la mort de son père, il deviendra, par la suite, roi d’Austrasie qui était la partie orientale du royaume franc c’est-à-dire ce qui allait devenir la Lorraine, l’Alsace, la Sarre et même une partie de la Saxe. Il épouse Brunehaut en 566 ; elle était la fille d’Athénalgide, le roi des Wisigoths d’Espagne et la sœur de Galswinthe. Pendant des années, il luttera contre ses frères Gontran et Chilpéric. Il fut assassiné par ordre de Frédégonde alors qu’il venait de s’emparer de Paris.
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Né à Soissons, il est le 4ème fils de Clotaire Ier ; en 561, il devient roi de Neustrie , qui était la partie occidentale du royaume franc de Clovis. Elle avait pour frontière : au nord, la Manche ; à l’est, l’Austrasie ; au sud, l’Aquitaine et à l’ouest, la Bretagne ; d’ailleurs Neustrie est un mot signifiant royaume de l’ouest.
Il se maria trois fois :
Ú Androvère dont la servante fut Frédégonde qui deviendra la maîtresse de Chilpéric et par la suite puis sa femme ;
Ú Galswinthe, fille d’Athénalgide le roi des Wisigoths d’Espagne et sœur de Brunehaut, la future femme de Sigebert ;
Ú Frédégonde qui fit étrangler ou étrangla Galswinthe pour pouvoir épouser Chilpéric Ier; elle eut pour Brunehaut une haine implacable.
Débauché, vicieux, tyrannique, Chilpéric Ier voua une haine profonde à son frère Sigebert ; celui-ci étant marié à Brunehaut, Chilpéric épousa par dépit Galswinthe, la sœur de Brunehaut qu’il étrangla ou fit étrangler par Frédégonde ; il épousa ensuite cette dernière. Il fut assassiné mystérieusement dans sa ville de Chelles en 584.
Fille d’Athénalgide, roi des Wisigoths d’Espagne et sœur de Galswinthe l’épouse de Chilpéric Ier, en 566, elle épousera Sigebert, le roi d’Austrasie puis Mérovée, le fils de Chilpéric Ier. Cette femme est célèbre par sa rivalité tragique avec Frédégonde ; elle engagea, avec cette dernière, une lutte féroce qui ensanglanta l’Austrasie et la Neustrie. Trahie par ses leudes, elle fut livrée par les Grands d’Austrasie à Clotaire II, le fils de sa rivale ; celui-ci, après l’avoir fait promener nue sur un chameau à travers toute l’armée, la fit attacher par les cheveux et par une jambe à la queue d’un cheval emballé qui lui brisa les os pendant sa course. (613)
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Brunehaut |
Mort de Brunehaut |
Ancienne servante d’Androvère, la première femme de Chilpéric Ier, elle en devint la maîtresse puis il l’épousa après avoir étranglé sa deuxième femme
Ce meurtre fut le prélude des crimes qui marquèrent la rivalité de Frédégonde et de Brunehaut, sœur de Galswinthe. Frédégonde ne recula devant aucun obstacle pour arriver au trône. Ainsi, elle fit assassiner son beau-frère et mis à mort Prétextat, l’archevêque de Rouen.
A la mort de Chilpéric Ier, leur fils Clotaire II étant encore très jeune, elle gouverna la Neustrie. C’est à ce moment qu’elle fut la femme victorieuse de la bataille des Marais de Glénac.
Le crime ne paie pas, a-t-on coutume de dire. Dans le cas de Frédégonde, l’histoire infirme cet axiome sécurisant. Ayant affermi sa régence sur la terreur, elle mourut sereinement dans son lit, non sans avoir fait jurer à son fils Clotaire II d’assouvir sa vengeance contre l’ennemie intime Brunehaut, ce bon fils tint parole seize ans plus tard.
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Chilpéric Ier étranglant sa femme, Galswinthe |
Frédégonde |
Il était le gendre de Félix, évêque de Nantes, gouverneur, pour le roi, d’Angers, de Rennes, de Nantes. Il quitta Frédégonde pour s’attacher au roi Gontran qui le nomma commandant d’une partie de son armée des Francs et qui fut envoyée par lui contre le roi Waroc’h.
Il commandait l’autre partie de l’armée des Francs envoyée par le roi Gontran contre Waroc’h avec qui il fut soupçonné d’intelligence après avoir été gagné par Frédégonde ; il fut disgracié et reçu ordre de ne plus paraitre à la cour.
Fils de Maclio, le bouillant Waroc’h II dont la personnalité était telle qu'elle conféra au petit royaume vannetais le nom de son dernier grand monarque, Bro Waroc, devenu par la suite Broëroc, puis Broërec.
Si l'on se rapporte aux récents travaux de Jean Delumeau, Waroc’h mériterait mieux que son image romantique de condottiere celtique accréditée par le "Barzaz Breiz " du vicomte Hersart de la Villemarqué. Il aurait été, en effet, le chef d'une flotte relativement importante, ancrée dans le golfe du Morbihan et possesseur de grandes richesses en métal précieux .
La puissance que pouvaient lui assurer ces atouts expliquerait alors aisément cette soif de reconquête qu'il manifesta toute sa vie durant pour ramener à la Bretagne les territoires occupés par les Francs.
Histoire avant la Bataille des Marais
Date : 590
Lieu : Vallée de l’Oust.
Objet : Faire cesser les incursions de Waroc’h en Neustrie.
Personnages : Gontran- Frédégonde - Beppolène – Ebrachaire - Waroc’h
En 590,[2]Waroc’h et les Bretons sévissaient fortement autour des villes de Rennes et de Nantes.
Le roi Gontran ordonna de mener une armée contre eux. Il mit à sa tête les ducs Béppolène et Ebrachaire ; celui-ci, craignant que, si Béppolène remportait la victoire, il ne lui prit son gouvernement (sa charge), se prit d’inimitié pour lui. Pendant toute la route ils s’accablèrent de blasphèmes, d’injures et de malédictions. Par le chemin qu’ils parcoururent, ils multiplièrent les incendies, les meurtres, les pillages et autres forfaits. Cependant ils arrivèrent à la Vilaine ; on pense qu’après avoir pillé Lohéac, Maure et Carentoir, ils se dirigèrent vers l’Oust. Là, ayant détruit les cabanes d’alentour, ils établirent des ponts et ainsi passa toute l’armée. Les chefs francs divisés sur la tactique à suivre se séparèrent. L’Oust semble marqué ici, quelque part entre Glénac et Peillac, une limite de l’influence du clergé breton, au sud et des prêtres d’origine gallo-romaine au nord, en conformité avec l’étude d’Erwan Vallérie sur les limites des paroisses.
Un renseignement précieux provient des clercs favorables aux Francs. En effet « un certain prêtre rejoignit alors Beppolène disant : ‘‘ si tu me suis, je te mènerai jusqu'à Waroc’h et je te montrerai les Bretons rassemblés en un seul point ’’. Au VI eme siècle signalons ce prêtre (37) gallo-romain qui servit de guide au chef franc Beppolen et le conduisit par des chemins détournés, pour surprendre les Bretons unis aux Baїocanes-Saxon(du pays de Bayeux) sous le commandement de Waroch. L’armée franque traversa le territoire de la paroisse actuelle, en se défilant. Son guide connaissait bien le pays.
Entre Glénac et Peillac, la vallée est large et très marécageuse et l’effet de la marée y parvenait alors. Un gué, le plus en aval sur la rivière, permettait le passage. Des camps de terre fortifiés très anciens dont il subsiste certaines traces à La Chaumaille, Limur en Peillac et à Cranhac dominent l’emplacement du gué. Il est possible que c’était là qu’étaient rassemblés les Bretons. Bien que Grégoire de Tours écrive certainement sous la dictée d’un membre des troupes franques qui sont repassées par Tours après leur déroute, il a pu y avoir une légère inversion dans le témoignage : Beppolène a peut-être obtenu le renseignement du prêtre espion avant de passer l’Oust et décidé de bâtir un pont plutôt que d’utiliser le gué, afin de prendre Waroc’h à revers.
L’armée de Waroc’h fut renforcée par des alliés envoyés par Frédégonde car elle ordonna aux Saxons de Bayeux d’aller au secours de Waroc’h. Ces auxiliaires eurent les cheveux coupés à la manière des Bretons (ce qui était un usage romain) et les vêtements arrangés de même. Toute cette armée s’est portée au-devant de l’ennemi et campe donc non loin, sur le plateau.
Elle se sent en force, mais les Francs vont bénéficier du renseignement de l’espion Beppolène ; arrivant avec ceux qui ont voulu le suivre, un combat s’engagea sans doute sur le territoire de Peillac, pendant deux jours, Beppolène tua beaucoup de Bretons et de Saxons. Le troisième jour, les francs furent repoussés vers le mortier, ce dédale « de voies étroites et de marais, dans lesquels ils furent tués davantage par la boue que par le glaive. »
L’issue de cette grande bataille est une victoire pour les Bretons, assez fins stratèges pour surmonter l’effet de surprise initial et refouler les Francs sur un terrain qui leur était défavorable.
Ebrachaire, l’autre général, gagné sans doute par Frédégonde, demeura dans l’inaction, sans s’approcher de son collègue et conclut une paix avec Waroc’h. La forte troupe d’Ebrachaire est intacte et se déplace. Grégoire de Tours nous le signale : " Ebrachaire, cependant, atteignit la ville de Vannes. L’évêque Regalis avait envoyé à sa rencontre ses clercs avec des croix, chantant des psaumes ; ils le conduisirent jusqu'à la ville. Il apparaît que les vétustes remparts gallo-romains de Vannes n’en font pas une cité close ; la moindre garnison aurait empêché les fidèles de l’évêque d’en sortir".
Waroc'h s’occupe alors de mettre à l’abri les coffres où dorment tant d’objets de valeur accumulés et les fait embarquer. « Plusieurs rapportaient ainsi à ce moment là que Waroc'h, voulant fuir dans les îles avec des navires chargés d’or et d’argent et de ses autres biens, comme les navires avaient gagné la haute mer, le vent s’était levé. Les navires submergés, les Bretons avaient perdu les richesses qu’ils y avaient mises. » Les îles, ce sont Vindilis, Siata et Arica (Belle-Isle, Houat et Hoedic). Dans ces parages, il est difficile d’être surpris loin d’un abri par l’une de ces tempêtes d’été qui surviennent parfois, surtout au point de perdre une flottille entière. Plus vraisemblablement, une des barques se sera éventrée lors d’un accostage périlleux. Tout porte à croire que Waroc’h en tirera parti pour faire admettre qu’il est dans l’impossibilité de verser un tribut. Il regagne le continent, emportant seulement le coffre bien garni qui servira à apaiser Ebrachaire.
Pendant ce temps l’armée bretonne, en retour de l’Oust, s’est approchée de Vannes, sans doute dirigée par Canao, fils de Waroc’h. Ebrachaire ne tient pas à subir le sort de Beppolène et se prépare à bâcler un armistice. « Cependant Waroc’h, venant à Ebrachaire, demanda la paix et il donna des otages avec beaucoup de présents, promettant de n’aller jamais contre le bien du roi Gontran ». La commission privée d’Ebrachaire figure parmi les présents. Il s’empresse de l’installer sur une mule bâtée prenant place dans la petite armée qu’il a sélectionnée, avec l’aide de son sbire Wilachaire, en vue d’un retour rapide vers ses terres.
Au cours des négociations, l’évêque Regalis, avec ses clercs et les habitants de sa ville, firent les mêmes serments, disant : ‘‘ Nous ne sommes en rien coupables envers notre seigneur roi et jamais, par orgueil, nous n’avons été contre son bien, mais, placés dans la captivité des Bretons, nous avons été soumis à un joug très sévère ’’. La paix faite entre Ebrachaire et Waroc’h, celui-ci dit : ‘‘ Partez maintenant et annoncez que je prendrai soin d’accomplir de bon gré tout ce que m’a ordonné le roi. Afin que vous ajoutiez foi plus entière à cela, je vous donnerai mon neveu en otage ’’. Et ainsi fit-il et la guerre s’arrêta.
Ebrachaire s’éloigne, abandonnant une partie de ses troupes. Privés des éléments les plus valeureux de ce qui restait de l’armée franque, encombrés des civils fuyant avec eux, ces guerriers délaissés organisent mal leur retraite. Prenant au plus court, ils butent sur la basse Vilaine qu’ils commencent à franchir, mais les hommes valides, les moins valides et les pauvres qui étaient avec ceux-ci, tous ne purent passer à la fois. Comme ils se trouvaient sur les bords du fleuve Vilaine, Waroc’h, oublieux des serments et des otages qu’il avait donnés, envoya Canao, son fils, avec une armée et, ayant pris les hommes qu’il avait trouvé sur le rivage, il les lia. Il tua ceux qui résistaient. Certains qui voulurent passer avec des chevaux, furent jetés dans la mer par le cours torrentueux.
La première moitié du XVème siècle fut plutôt calme du côté de La Gacilly et de Glénac, la rivalité entre la France et Charles-Quint n’ayant pas eu de répercussions guerrières importantes en Bretagne. A l’inverse, la seconde moitié de ce siècle fut beaucoup plus mouvementée que la première avec les guerres de Religion et surtout la guerre de la Ligue avec Henri III d’un côté et, de l’autre, Henri de Guise et le duc de Mercoeur, gouverneur de la province. Entre 1589 et 1598, la Bretagne fut touchée par les troubles de la Ligue ; c’était une confédération du parti catholique, fondé par le duc de Guise, en 1576, dans le dessin apparent de défendre la religion catholique contre les Calvinistes mais en réalité pour renverser Henri III et placer les de Guises, chef des ligueurs, sur le trône de France. Henri IV comprit qu’en adjurant le Calvinisme, il mettrait fin à la Ligue.
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Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur |
Sébastien de Luxembourg, [3]duc de Penthièvre, est gouverneur de la Bretagne en 1564. Participant à la bataille de Saint-Jean d'Angely en 1568, il fut blessé et mourut de ses blessures. Son corps fut porté dans l'église des Cordeliers de Guingamp. Il avait épousé Marie de Beaucaire. Ils eurent Marie de Luxembourg (Lamballe 15-10-1562 - Paris 6-9-1623). En 1579, celle-ci épousa Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur, issu de la deuxième branche des Lorraine-Vaudemont, famille ducale de Lorraine et, de ce fait, apparenté aux de Guise.
Sœur de la reine de France, Marie de Luxembourg était duchesse de Penthièvre, descendante de Charles de Blois, l’ancien prétendant au siège ducal ; elle était donc héritière du duché breton ; ayant épousé le duc de Mercoeur, celui-ci aspirait au tître ducal s’attirant ainsi l’amitié des nobles et des roturiers. De plus, il avait une justification pour être nommé gouverneur de Bretagne en 1582, par son beau-frère, le roi de France Henri III. Ce dernier avait en effet épousé la sœur de Mercoeur, Louise de Vaudémont. Devenu chef de la Ligue après l'assassinat du duc de Guise en 1588, il eut pour lui la majeure partie de la province, bien que la Bretagne se sentit peu concernée par les mouvements de la Ligue et il ambitionne de restaurer l'ancien duché breton à son profit, faisant fi du pouvoir royal affaibli par les guerres de religion, soutenu par Philippe II d'Espagne soi disant contre les protestants mais surtout contre le roi. A la mort d'Henri III, assassiné le 2 août 1589, il devint alors roi de France mais les Ligueurs ne reconnurent pas son autorité car encore protestant à cette époque.
Mercœur était un catholique convaincu, ligueur radical et retors. Son ambition et sa conviction religieuse l'amenèrent bientôt à s'opposer ouvertement à Henri IV. S'ensuivit de 1589 à 1595, une guerre civile confuse en Bretagne. Les habitants de Blavet (ex Lorient), attachés à la cause royale, repoussèrent les sollicitations des Ligueurs. Le duc de Mercœur vint alors en personne attaquer Blavet. Ses troupes s'épuisèrent en vain sur le retranchement qui fermait l'isthme, de Locmalo au Driasker (la Vieille Tranchée). Toute la population participa héroïquement à la défense de la ville. Mercœur fit alors appel à l'Espagne qui cherchait à profiter des désordres en France avec l'espoir d'obtenir la couronne pour sa fille, arguant du fait qu'Isabelle était petite-fille de Henri II. Philippe II, roi d'Espagne, lui envoya un corps expéditionnaire de 6.000 hommes sous la conduite de don Juan de Aquila
En octobre 1590, les Espagnols débarquèrent à St-Nazaire, se dirigèrent, sur les conseils de Mercœur, vers Blavet et prirent Hennebont. C'est alors que trois ou quatre vaisseaux débarquèrent des soldats du parti de Mercœur dans la ville assiégée. Les habitants, taillés en pièces, sans considération d'âge ni de sexe, se trouvèrent dans l'impossibilité de fuir, n'ayant le choix qu'entre le fil de l'épée ou la noyade. Mercoeur fit incendier ce qui restait de la ville, seule la nouvelle église Saint-Pierre échappa aux flammes, puis il offrit la place ruinée aux Espagnols avec qui il avait partie liée. Ces derniers devaient occuper le Blavet huit ans durant.
Il remporta la victoire de Craon sur les troupes d'Henri IV (mai 1592). En 1595, Charles de Cossé-Brissac fut nommé par le roi, lieutenant-général, puis Gouverneur de Bretagne et reçut mission de soumettre Mercœur, celui-ci peu à peu se trouva acculé et dut faire sa soumission à Henri IV. Il négocia sa reddition contre une forte somme et le mariage de sa fille Françoise avec César, duc de Vendôme, bâtard d'Henri IV, qui deviendra gouverneur de Bretagne.
Mercœur, désireux de mettre sa vie au service de la religion, partit en octobre 1599 combattre les Turcs qui menaçaient d’envahir l’Europe. Nommé généralissime, il ne put vaincre les Ottomans mais assiégea et prit d’assaut Albe Royale sur la Ranzia. Atteint de la fièvre pourpre, il mourut à Nuremberg, ville protestante, en 1602. Son corps fut ramené en France et inhumé en Lorraine et, selon le vœu du défunt, son cœur fut remis aux capucins de Nantes. Tandis que François de Sales prononçait une vibrante oraison funèbre, en grand apparat, à Notre-Dame de Paris, les protestants, par la voix d’Aubigné, remarquaient que :
«
Malheureux aux guerres contre les réformés,
Mercœur avait combattu les infidèles avec un boheur non pareil ».
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Jean VI d'Aumont · |
Jean VI d'Aumont, baron d’Estrabonne, comte de Châteauroux, fit ses premières armes en Piémont comme capitaine de cavalerie sous le maréchal de Brissac. La franchise et l’ardeur de son caractère ainsi que sa prestance le firent surnommer « Le franc Gaulois ».
Il fut blessé et fait prisonnier à la journée de Saint-Quentin et prit ensuite une part active à la guerre civile contre les Huguenots. Il était aux batailles de Saint-Quentin le 10 août 1557, de Dreux le 19 décembre 1562, Moncontour le 3 septembre 1569, au siège de La Rochelle, à la prise de Fontenay-le-Comte le 1er juin 1587, de Mesle et de Lusignan. Le roi le récompensa en le faisant chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 1er janvier 1579 et Maréchal de France le 23 décembre de la même année. À la mort d'Henri III, il fut l’un des premiers à se ranger auprès d'Henri IV et à lui jurer fidélité.
Il reçut, du nouveau roi, le gouvernement de la Champagne. Il lutta avec vigueur contre la Ligue catholique à la bataille d'Arques en septembre 1589 notamment et se montra si vaillant à la bataille d'Ivry le 14 mars 1590 que le roi lui dit, au soir de cette victoire : " Il est juste que vous soyez du festin, après m’avoir si bien servi à mes noces."
Il fut envoyé par Henri IV pour rétablir ses affaires dans le Maine après la défaite de ses armes à Craon le 23 mai 1592. Il prit Mayenne le 15 août puis, en 1593, fut pourvu du gouvernement de Bretagne et se consacra à soumettre cette province et à surveiller le Maine.
C'est de là qu'il entama avec quelques Lavallois, Guillaume Le Clerc de Crannes surtout, des négociations qui lui livrèrent la ville où il entra sans résistance le 27 avril 1594. Ayant mis le siège devant le château de Comper, près de Rennes, il fut grièvement blessé par une mousquetade et mourut des suites de ses blessures le 19 août 1595 à l’âge de soixante-treize ans.
Date 1594
Lieu Sourdéac
Objet Guerre de la Ligue
Personnages Mercoeur-Aumont
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Château de Sourdéac |
La Gacilly et ses environs furent mêlés de très près à ces luttes parce que Jean de Couëdor, seigneur de La Gacilly et des Bouëxières, (futur château de La Bourdonnaye en Carentoir) prit le parti du duc de Mercoeur. Il paya d’ailleurs chèrement son adhésion à ce mouvement catholique romain, son château de Couëtion en Ruffiac fut saccagé et une partie des archives familiales brûlées en 1595 par les troupes se réclamant du roi Henri IV. Bien qu’habitant Paris, il transforma son château des Basses-Bouëxières en garnison de ligueurs. C’est pourquoi maints faits d’armes se sont déroulés autour de La Gacilly ; ils devaient avoir raison du château. Le ligueur Jean de Couëdor devient seigneur de La Gacilly en 1581. Or, dans son château des Basses-Bouëxières, il installa une garnison de ligueurs sous le commandement du capitaine Blaise. Ses troupes attaquèrent sans cesse les armées royales aidées en cela par des amis espagnols. En 1593, Mercoeur convoqua les Etats à Vannes, René Rolland et Claude de la Landelle, sieurs de la Graë en Peillac se rendirent sans doute à cette convocation (4). Les environs de Redon furent particulièrement troublés à cause de la résistance de Talhouët, gouverneur de cette ville qui s’était déclaré pour Mercoeur. C’est la raison pour laquelle le maréchal d’Aumont, commandant des armées royales, est envoyé dans la région. En février 1594 les ligueurs de Mercoeur prennent le château de Comper appartenant à Paul de Coligny, seigneur de Montfort, puis ils descendent sur Redon en passant au manoir de Sourdéac et y commettent de nombreux dégâts. Une troupe d’Anglais, qu’ils traînaient à leur suite comme auxiliaires, s’écarte des bannières du prince et vient rôder sous les murs du château gacilien.
SEIGNEURIES DE GLENAC
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Ø 1379 Ce château appartenait à Robert de la Motte marié à Mahaud de Rieux, seigneur de Bossac en Pipriac. Au nombre des propriétaires de Sourdéac, figurent François de la Feuillée, époux de Cyprienne de Rohan, dame du Gué de Lisle et leur fille Renée de la Feuillée qui épousa François de Rieux, sire d’Assérac.
Ø 1427 - A la réformation est citée la Frairie de Sourdéac. " Le Haut de Sordeac. L’hébergement et manoir de Sordeac entien appartenant à Guillaume de la Motte ouquel il demoure et y a métaierie entienne et exemple ".
Ø En 1448, l’hostel de Sourdeac appartient au sire de la Roche d’Iré et de Boczac." Et à présent, n’y a point de météer, et enciennement ont accoustumé d’y sauver météer."
C'était jadis le siège de la principale seigneurie de la paroisse, seigneurie qui avait haute justice et basse justice
Ø 1531- La terre fut acquise par Jean de Rieux, troisième fils du maréchal de Bretagne, Jean IV tuteur de la Duchesse Anne. Jean de Rieux édifia le château actuel vers 1544-1550.L'inventaire du patrimoine le date de la première moitié du XVIe siècle.
Ø 1536 - A la réformation, il appartient aux filles de Jean de Rieux.
La seigneurie de Sourdéac fut le théâtre d'une rencontre entre les troupes royales commandées par le maréchal d'Aumont et les troupes de la Ligue, en 1594. (voir bataille de Sourdéac)
Ø 1597 - La terre est érigée en marquisat.
La tour octogonale du XVe siècle, à quatre étages, bâtie en grand et moyen appareil et amortie en ardoises, a une porte en anse de panier et accolade à chou et crochets avec pilastres à pinacles et des fenêtres géminées à accolade. A l'origine, c'était une tour d'angle. (Le retour en équerre a été détruit et remplacé au XIX e siècle par une aile en prolongement de la partie ancienne.)
Selon une tradition locale, elle aurait été démolie pour échapper à un fisc " dévorant ".
Or, à consulter la liste des successeurs de Sourdéac, on tombe en arrêt devant la mention de Louis de Rieux mort en 1719 « sans hoir », pression juridique que les notaires seuls ont retenue pour dire sans « héritage », ce qui suppose une fin de vie sans le sou !
Ø En 1761, le château était complètement dévasté.
Par la suite, elle resta propriété des Rieux-Sourdéac jusqu'en 1713 (date où cette branche s'est éteinte).
La(35) famille de Rieux comptait parmi les plus anciennes du duché de Bretagne. En 1710, René Louis de Rieux, persuadé de l'origine royale de sa famille, n'hésita pas à présenter à Louis XIV un « Mémoire avec généalogie de la maison de Rieux », dans lequel il démontrait la parenté de Rieux, non seulement avec la Maison de France, mais avec la plupart des autres maisons régnantes d'Europe. Les seigneurs de Rieux étaient considérés comme des princes de sang et cadets de Bretagne. L'attitude incohérente de Jean IV de Rieux-Rochefort, tuteur d'Anne de Bretagne, amena une première désaffection des sires de Rieux envers leur fief des bords de la Vilaine. Le château subit des dommages en représailles de la révolte de ce maréchal de Bretagne de Claude de Rieux et son épouse Suzanne de Bourbon ne réside plus au château de Rieux à partir de 1532. Désormais les Rieux préfèrent Rochefort en Terre, la Forêt-Neuve (Glénac) ainsi que Sourdéac. Ils vivront à Ancenis et, bientôt, iront s'installer à Paris
Le chef de cette branche de la famille de Rieux, qui n'a eu que trois degrés, c'est :
fils du maréchal de Rieux, Jean IV du nom, et d'Isabelle de Brosse. Sans être ecclésiastique, il fut à 18 ans abbé commendataire de l'abbaye de Prières fondée en 1252 par Jean Ier duc de Bretagne, située dans la paroisse de Billiers au diocèse de Vannes et dont le revenu annuel était de 30.000 francs. II y succédait à M. de Hangest et se démit en 1533 en faveur de Guillaume Cor. Il eut le goût sinon la manie des bénéfices ecclésiastiques. II se fit nommer évêque de Saint-Brieuc, le 6 septembre 1525 et administra cet évêché pendant 20 ans sans être prêtre ; il avait comme auxiliaire et comme suppléant dans la direction de son diocèse, Geoffroy, évêque de Tibériade en 1544, il donna sa démission de Saint-Brieuc et, en 1545, il succédait au Cardinal de Ferrare sur le siège de Tréguier. Enfin son frère lui ayant donné en partage la seigneurie de Châteauneuf et une partie de celle de Rieux, il se démit définitivement de ses fonctions d'évêque, sortit de la cléricature et se maria en 1548 avec Béatrice de Jonchères, dame de la Perrière en Anjou. II acheta alors la seigneurie de Sourdéac en Glénac. Il eut deux fils :
Guy Ier de Rieux-Châteauneuf.
Il épousa :
Anne de Chastel, fille de Claude de Chastel et de Claude d'Acigné, vicomtesse de la Bellière
Puis Madeleine d'Espiney-Duretal
Il acheta en 1589, le 31 mars, la seigneurie du Plesnix-Bertrand, au diocèse de Saint-Malo, de Charlotte de Montgomméry, douairière de Beaufort.
De son mariage avec Anne de Chastel, Guy Ier eut une fille :
Elle épousa Guy de Scépeaux, IIIeme du nom, duc de Beaupréau, comte de Chemillé, vicomte de la Hardouinaye, de Miniac, baron de Mortagne, du Chastel, de Beaumanoir, seigneur de Bain, Mausson, etc., chevalier de l'Ordre du roi, capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances du roi ; il présida aux Etats de Bretagne tenus à Nantes en 1579 et fut tué en 1597, à la tête d'un corps de troupes qu'il commandait en Poitou, pour le service de Henri IV, contre la Ligue.
Marie survécut à son mari et eut pour fille unique :
Jeanne, duchesse de Beaupréau et de Chemillé, héritière des autres terres de sa branche ; Jeanne se maria :
à Henri Montmorency, fils de Henri, pair et connétable de France, et de Louise Budos.
à Henri de Gondi, le 15 mai 1610,duc de Retz, pair de France, mort en 1659, fils de Charles et de Antoinette d’Orléans-Longueville, de ce mariage naquirent :
Catherine qui fut mariée en 1633 à Pierre de Gondi, elle mourut en 1679 sans postérité ;
Marguerite mariée, en 1645, à Louis Cossé, duc de Brissac, qui en eut :
Marie, épouse de François de Neufville, duc de Villeroy, maréchal de France.
De son mariage avec Madeleine d’Espiney-Duretal, Guy Ier eut plusieurs enfants :
Elle épousa Pierre de Rohan, prince de Guémené, sénéchal d'Anjou et de la Flèche, comte de Montauban, seigneur du Verger, baron de Mortier-Croulle, fils de Louis de Rohan, Vl eme du nom, prince de Guémené, comte de Montbazon, baron de Marigny et de Lanvaux, seigneur de Montauban et de Léonore de Rohan, dame de Gié et du Veger, sa première femme, Pierre de Rohan avait été pourvu en 1620 d'une compagnie de 100 hommes d'armes par Henri IV qui, en récompense de ses services, lui fit une pension de 30.000 livres.
Elle mourut sans postérité.
Elle épousa Jean de Rieux, seigneur la Feuillée, comte de Largoêt, marquis d'Assérac.
Seigneur de Châteauneuf, qui épousa Anne du Chastellier ; dame d'Estres, fille de Vincent, vicomte de Pommerit, baron de Marcé, seigneur de Lesneven et de Miniac, et de Madeleine de Villiers du Hommet. Il mourut sans postérité connue. Sa veuve se remaria à Philippe de Montauban, baron de Grenouville, vicomte du Bois-de la-Roche, de Quéneville, Sens et Binio, chambellan de France dont la fille Catherine épousa René de Volvire, baron de Ruffec.
Comte de Châteauneuf, vicomte de Donges, chevalier des Ordres du roi et capitaine de 50 hommes d'armes de ses ordonnances, il épousa, vers 1630, Catherine de Rosmadec, dame de la Hunaudaie. Elle était la sœur consanguine de René de Rieux qui se noya dans le Tibre ; elle avait épousé le cousin germain du deuxième mari de sa mère.
Née en 1632, elle fut chantée, dès sa naissance, par le poète Malinjeaye. La poésie qui lui fut dédiée est intitulée « Le berceau d'amour à la naissance de demoiselle, fille de très haut et très puissant messire Guy de Rieux, comte de Châteauneuf et de très puissante dame Catherine de Rosmadec, par le sieur Malinjeaye à Paris, chez Jean Bassin 1633. » L'ode de Malinjeaye est médiocre. « II fait un tel mélange, dit de Palys, du zéphir de sa bouche, du cristal de ses yeux, de la neige de son corps, des roses et des lys de son teint, que tout est un mélange extrêmement fade, tel qu'il en résulte de la glace. »
Pélagie, héritière unique de la Hunaudaie, épousa son cousin Jean-Emmanuel de Rieux, en qui se continuait la race. Elle ne justifia pas les brillants pronostics de Malinjeaye, elle tourna même très mal. Les paysans de la Hunaudaie ont encore de détestables traditions sur la châtelaine Pélagie.
Second [5]fils de Jean, seigneur de Châteauneuf et de Béatrice de Jonchères, dame de La Perrière ; frère de Guy I° seigneur de Châteauneuf et petit-fils du maréchal de Bretagne, René devient seigneur de Sourdéac qui lui échut en partage et il devint ainsi le chef de la branche cadette de Châteauneuf dite de Sourdéac.
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René de Rieux II |
Il naquit en 1558. Il fut élevé parmi les pages de Charles IX et commença à porter les armes à 14 ans, en 1572. Il épousa ensuite Susanne de Saint-Melaine, dame de Bourg-l'Evêque. Ensuite, il prit part au siège de La Rochelle, aux guerres de Normandie, de Matignon, aux sièges de Saint-Lô, de Carentan et à la journée de Coutras en 1587.
En 1586, le roi Henri III lui confia une compagnie de chevaux légers et le nomma capitaine des soldats du seigneur de Bellegarde.
Ø Ouessant.
En 1589, il obtint de Roland de Neuville, évêque de Léon, l'île d'Ouessant.
Habitée dès la préhistoire, l'île d'Ouessant, du celte Uxisama, « la plus élévée », fut évangélisée au VIe siècle par Saint Pol-Aurélien, venu de Grande-Bretagne, qui débarqua à Porz-Pol. Il fonda un ermitage à l'emplacement de l'actuel bourg de Lampaul. En 1338, les Anglais ravagèrent l'île. La seigneurie fut érigée en marquisat en 1597 par Henri IV à l’aide de lettres patentes pour récompenser René de Rieux de sa fidélité, lettres dans lesquelles il l’appelait son cousin. René de Rieux de Sourdéac fit fortifier l'île.
Ø Guerre de la Ligue.
Il refusa d’entrer dans la Ligue et tint en Bretagne le parti du roi avec le maréchal d’Aumont. Il se déclara pour Henri IV qui le nomma gouverneur de Brest, en survivance de son frère Guy Ier de Châteauneuf et son lieutenant général en Bretagne.
A Camaret, la chapelle Notre-Dame de Rocamadour, construite en 1527, a sans doute été ruinée en 1597, année où, à deux reprises, des combats eurent lieu autour de cette chapelle entre les vaisseaux du brigand La Fontenelle et ceux du Gouverneur de Brest, René de Rieux de Sourdéac.
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Chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour (1527) CAMARET
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Un bastion face à la Sainte Ligue
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L’assaut du château enluminure, Chroniques de Jean Froissart, 1370-1400, Bibliothèque nationale de France. © Bibliothèque nationale de France.
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A[6]la fin du XVIe siècle, la forteresse se distingue très nettement de la ville.
Une séparation entre militaires et civils s’opère et les habitations de la ville close sont détruites. En 1592 le siège de la justice royale est transféré à Saint-Renan. Brest reste une petite ville. Le gouverneur, autorité suprême de Brest et représentant du roi, réside au château. Nommé à ce poste en 1552, le duc d’Étampes réadapte les défenses du château à travers la construction du bastion dit de Sourdéac (du nom du gouverneur qui en commanda l’achèvement). La tour Madeleine est transformée pour s’adapter à l’artillerie. La création de salles basses nécessite l’exhaussement du sol de la cour du donjon. De 1589 à 1598 les guerres de la Ligue sévissent. La place de Brest est ralliée à la cause royaliste.
A partir de 1591, René de Rieux fit de Brest le boulevard des Royaux ; il repoussa les attaques des Ligueurs, défit plusieurs fois les troupes de Mercoeur. De juin à novembre 1592, cinq à six mille ligueurs assiègent la ville, mais le gouverneur Sourdéac supporte ce siège et impose une trêve. En conséquence, la défense du château est de nouveau renforcée. Le bastion Sourdéac, construit entre 1560 et 1597, englobe et protège le donjon des ducs afin de le mettre à l'abri de l'artillerie. Sur le front sud-ouest, les tours Française et de Brest remplacent les tours médiévales. La tour Madeleine est chemisée afin de tripler l'épaisseur de ses murs. Elle perd ses créneaux et sa toiture au profit d'une terrasse à canons.
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CHÂTEAU DE BREST |
René de Rieux dirigea maintes expéditions et réduisit plusieurs places sous l’obéissance du roi.[7] .Celui-ci, après lui avoir conféré, le 2 janvier 1597, le collier de ses Ordres, avait créé, en 1604, au profit de la fille de René de Rieux, Marie, deux foires annuelles et un marché hebdomadaire à Recouvrance. Sourdéac suivit le roi Henri IV, en 1600, à la conquête de la Savoie. Maintenu dans son gouvernement par Marie de Médicis, près de qui, lui et ses enfants étaient en grande faveur, il semble l'avoir exercé jusqu'à sa mort, qui eut lieu à Assé, en Anjou, le 4 décembre 1628. Le marquis d’Ouessant est l’auteur de Mémoires inédits vantés par Challandier et suivis par l’historien Mathieu. Ces Mémoires ont été égarés.
Deux actes importants se passèrent sous son administration, depuis la mort d'Henri IV. Le premier est le règlement du 6 décembre 1618, conclu devant notaires, suivant l'usage du temps, entre le gouverneur et les habitants de Brest, acte détaillant les obligations auxquelles les contractants étaient respectivement tenus lors de l'installation des maires de Brest. Cet acte, qui permet de se faire une idée des franchises municipales dont la ville jouissait alors, est d'une forme trop pittoresque et, en même temps, d'une valeur trop significative au fond, pour que nous ne la reproduisions pas textuellement ici, d'après une copie que l'on doit à l'abbé Béchennec :
RÈGLEMENT et FORME des cérémonies qu'on observera dorénavant en élection et réception des Maires, suivant acte passé le 6 décembre 1618, au rapport de maître Théaud, notaire royal.
ü Entre haut et puissant seigneur, messire René de Rieux, seigneur de Sourdéac, marquis d'Ouessant, vicomte de la Boutteveillaye, Branfereuc, etc., chevalier des ordres du Roy, conseiller en ses conseils, gouverneur des ville et château de Brest
ü et les notables bourgeois de la communauté de Brest et de Recouvrance;
En suivent l'ordre et la forme que l'on observera dorénavant en l'élection et changement des maires de la ville de Brest et les anciens honneurs et devoirs dus au Roy ; et même pour le maintien et conservation des droits, privilèges, exemptions et immunités de la dite ville. Le tout fait et dressé, tant sur ce qui s'observait au passé, au rapport des plus anciens et notables bourgeois de la dite ville et de celle de Recouvrance, que par l'avis et mûre délibération du corps et général des dits habitants assemblés à cette fin, en présence et sous l'autorité de haut et puissant seigneur messire René de Rieux, seigneur de Sourdéac, marquis d'Ouessant, vicomte de la Boutteveillaye, Branfereuc, etc., chevalier des ordres du Roy, conseiller en ses conseils d'état et privé, capitaine de cinquante hommes d'armes de ses ordonnances, gouverneur des villes et château de Brest, et lieutenant-général pour Sa Majesté en Bretagne.
L'ancienne coutume de faire élection et création d'un nouveau maire en la dite ville de Brest, de trois ans en trois ans, sera continuée et inviolablement gardée et observée à l'avenir pour le maintien et conservation des honneurs et privilèges des dits habitants, compagnie de sa présence ou députer tel qu'il lui plaira pour assister à la dite élection, sous l'autorité du Roy et la sienne.
Le dit sieur gouverneur ou son délégué arrivé en l'église avec les dits députés, l'on commencera à procéder à la dite élection, et seront les voix et suffrages d'un chacun des habitants recueillis par l'un d'entre eux qui sera nommé à cette fin ; lequel hautement et publiquement les recevra et écrira en présence du dit sieur ou de son délégué et celui qui aura le plus de voix sera tenu pour élu, toutefois sous le bon plaisir.
René de Rieux avait épousé Suzane de Saint-Melaine, dame de Bourg-L’Évêque qui devait décéder à Brest le 22 mars 1616. Ils eurent plusieurs enfants :
Marquis de Sourdéac, baron de Bourg-l'Evêque, il succéda à son père comme gouverneur de la ville de Brest. II eut deux enfants :
Mariée en 1647 à Robert d'Esmalleville, seigneur de ce lieu, de Cailletot, baron de Fréville, conseiller du roi et gouverneur de Caudebec.
(voir article spécial ci-après)
C'est son fils, René-Louis, dit le comte de Rieux, qui présenta au roi Louis XIV, en 1710, un «mémoire avec généalogie de la maison de Rieux », démontrant la parenté de Rieux avec la maison de France et, par suite, avec la plupart des têtes couronnées d'Europe. Il mourut en février 1713, sans enfant de son mariage avec Anne-Elisabeth de Nivelle. En lui s'éteignit la race des Sourdéac. Il était l’arrière petit-fils de René de Rieux.
Religieuse, abbesse du couvent de la Joie situé dans la paroisse Saint Gilles près d'Hennebont fondé par la duchesse Blanche de Champagne, appelée aussi de Navarre, parce que son père, Thibaud IV, comte de Champagne, était encore roi de Navarre. Cette abbaye procurait 8.000 francs de revenu annuel à sa titulaire ; Thomasse de Rieux fut nommée par Henri I V en 1605 ; elle prêta serment de fidélité entre ses mains en 1618, abdiqua en 1626 et mourut en 1638.
Religieuse bénédictine du Calvaire, supérieure générale de son ordre, dite la Révérende Mère Madeleine de la Passion ; morte le 15 avril 1663.
Abbé du Relec, paroisse de Plounéour-Menez au diocèse de Léon, couvent fondé en 1132 par les seigneurs de Léon et dont le bénéfice ecclésiastique rapportait 11.000 francs à l'abbé. René fut aussi abbé d'Orbais et de Daoulas, conseiller du roi en tous ses conseils, grand maître de sa chapelle et de sa musique et maître de l'oratoire de la reine, et évêque de Léon en 1613, nommé par la reine régente Marie de Médicis. En cette qualité, il assista à l'assemblée du clergé de France tenue à Fontenay-le-Comte, en Poitou, l'année 1628.
L'évêque de Léon eut deux affaires bruyantes auxquelles le clergé de France prit une grande part. La première eut lieu en 1625. Le Pape Urbain VIII avait rendu un décret obligeant les Carmélites de Morlaix à se mettre sous la conduite des Pères de l'Oratoire au préjudice de l'évêque de Léon, Etienne Louytre, docteur en Sorbonne et doyen de Nantes ; il avait été nommé commissaire en cette occasion comme le subdélégué des cardinaux, protecteurs de l'abbaye de la Rochefoucauld et de la Valette pour exécuter le bref de sa Sainteté. Celui ci, en présence des résistances de l'évêque de Léon, rendit une sentence le 12 avril 1625, condamnant la rébellion des Carmélites et incidemment les menées de René de Rieux. Dans son zèle à remplir sa mission, le doyen de Nantes fulmina les foudres canoniques contre l'évêque de Léon, interdisant son église cathédrale et sa maison, le menaçant d'irrégularité et même le suspendant temporairement de ses fonctions épiscopales. Ce procédé odieux exercé contre René parvint aux oreilles des évêques de France ; réunis à Paris, ils rédigèrent ensemble une déclaration, le 18 juin 1625, jugeant de nul effet la sentence comminatoire du docteur Louytre, l'envoyèrent en guise de protestation à tous les évêques bretons et mirent fin à cette affaire à la plus grande satisfaction générale.
L'autre difficulté soulevée par René de Rieux est plus compromettante pour l'évêque de Léon et sa résolution exigea une durée plus longue et des soins plus délicats. Il fut accusé, par le Cardinal de Richelieu, d'avoir protégé la Reine Marie de Médicis dans sa retraite et de s'être réfugié avec elle en Flandre.Les divisions, survenues entre Louis XIII et sa mère, avaient remué la cour en 1632, pour y mettre du calme, sur les instances réitérées de la cour de France, le pape Urbain VIII accorda un bref en vertu duquel quelques évêques étaient chargés de faire le procès des personnes ecclésiastiques qui auraient attenté à la personne du roi et à la sécurité de l'État.
Accusé, René de Rieux comparut devant ses juges qui le déclarèrent privé de son évêché, malgré son innocence, le 31 mai 1635. René en appela à Urbain VIII, qui voulut bien lui accorder de nouveaux juges; mais la cour de France s'opposa à la révision de son procès. Les choses en restèrent là jusqu'en 1645. Le clergé, assemblé à Paris à cette date, entreprit la défense de M. de Rieux et présenta une supplique à la reine-régente, Anne d'Autriche, pour intercéder en sa faveur à Rome En même temps, le clergé français adressa à Sa Sainteté une lettre très respectueuse mais pleinement élogieuse pour l'évêque de Léon.
Le souverain Pontife, protecteur né de l'honneur qui est dû à l'épiscopat, acquiesça à la demande du clergé français, nomma le 13 décembre 1645 une nouvelle commission de prélats et d'évêques pour réviser soigneusement le procès et, le 6 décembre 1646, elle rendait un verdict infirmant et annulant celui du 31 mai 1635, et rétablissant M. de Rieux sur le siège épiscopal de Léon. Le prononcé de cette sentence causa une joie unanime au clergé français et son arrivée dans son diocèse fut saluée par les acclamations de son clergé et de ses diocésains en 1646. René avait soutenu sa disgrâce avec beaucoup de sérénité et de grandeur d'âme et cette conduite lui avait concilié de nombreuses sympathies. Il gouverna son église avec un zèle éclairé et le pieux évêque mourut dans son abbaye du Relec, le 8 mars 1651, âgé de 63 ans. Son corps fut transféré à Saint-Pol et inhumé dans la cathédrale.
On prétend qu'un autre Rieux aurait été abbé mitré de la célèbre abbaye de Landévennec, au diocèse de Quimper. Parmi les ruines amoncelées par le temps qui subsistent encore, des touristes ont vu sur une pierre le blason à moitié effacé des Rieux. Le catalogue des abbés de Landévennec ne donne pas son nom.
Mariée à Sébastien, marquis de Ploeuc et de Timeur dont il ne sortit qu'une postérité féminine. Elle se remaria à François du Fou, seigneur de Berde
Alexandre [8]de Rieux était un triste original. Tallemand des Réaux a dit de lui : « II se fait courir par ses paysans comme on court un cerf et dit que c'est pour faire exercice ». II n'y a pas meilleur serrurier au monde, ajoute Tallemand, il travaille de la main admirablement. II travaillait si bien que, de serrurier et de mécanicien, il devint machiniste et entrepreneur de spectacles. Il fit construire, dans son hôtel à Paris, une salle de spectacle où il représentait gratis les œuvres de Corneille.
En 1660, il commande à Pierre Corneille une pièce, La Toison d'or, pour célébrer le mariage de Louis XIV. Présentée d'abord à son château de Neufbourg (voir ci-après) avec la participation des comédiens du Marais, la pièce est transférée au Marais en 1661 avec toutes les machines et les décorations.
Le 16 avril 1661, il est parrain de Charlotte Lenoir, qui deviendra, en 1675, femme de Michel Baron et, en 1695, la belle-mère de Catherine Vondrebeck.
Le 12 décembre 1669, le marquis de Sourdéac, l’abbé Perrin et le financier Champeron louent le Jeu de Paume de Bécquet et dépensent des sommes considérables en y construisant une salle d'opéra inutilement, car ils en seront expulsés par le lieutenant de police. Leurs peines n'y sont pas pour rien : en 1672, la salle servira à Lully et , en 1710, sous la direction des entrepreneurs forains, elle deviendra la première salle qui porte le nom de l'Opéra-Comique
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Jeu de paume du Bel-Air (ou de Bécquet) - Rue de Vaugirard |
Le 8 octobre1670, il signe un bail pour la location du Jeu de Paume de la Bouteille qui deviendra la première salle de l'Opéra à Paris.
En mars 1671, il crée les machines pour la pastorale de Pomone en cinq actes, au Jeu de Paume de la Bouteille, la première représentation publique de l'Académie d'Opéra. Le texte est de l’abbé Perrin, la musique de Cambert, le marquis avait fait les machines et Saint-Evremond qui fut un des spectateurs, ajoute malicieusement : « Pomone est le premier opéra français qui ait paru sur notre théâtre ; M. de Sourdéac en fait les machines : c'est assez dire pour vous donner une grande idée de leur beauté. On voyait les machines avec surprise, les danses avec plaisir » . C'est ainsi que le chef de la branche de Sourdéac se ruinait noblement ou plutôt artistiquement.
ü Le 30 mai 1672, dépourvus du privilège de l'Opéra par Lully, Sourdéac et Champeron font appel au Parlement de Paris, mais sans effet.
ü Le 23 mai 1673, la troupe de Molière, mort le 17 février, s'unissant à celle du Marais sous le nom des Comédiens du roi, loue le Jeu de Paume de la Bouteille de Sourdéac et de Champeron quand l'ancienne salle de Molière, au Palais-Royal, passe à Lully. La troupe achète "le théâtre, orchestre, machines, mouvements, cordages, contre poids, peintures.", et les deux vendeurs deviennent membres de la troupe avec droit de voter aux délibérations.
ü Le 17 mars 1675, Circé emploie des sauteurs et des machines volantes. "Les machines sont de l'invention du Marquis de Sourdéac qui est incomparable en cela, " écrit Bayle. [9]
ü Mars 1675 : La Grille obtient un privilège pour la Troupe royale des Pygmées. Sourdéac s'y intéresse aussi, peut-être ?
ü En 1676, Le Théâtre de la Foire à Paris
Les Pygmées,[10] premier spectacle de La Troupe royale des Pygmées, paraît au Marais. C'est un opéra de marionnettes " des figures humaines de quatre pieds de haut, richement habillées, en très grand nombre qui vont réciter, marcher, actionner comme des personnes vivantes... sans qu'on les tienne suspendues ."
Le privilège, pour la troupe, fut accordé à La Grille, chanteur de la Musique de la Chambre du roi, en mars 1675. Les chansons rappellent celles de Pierre Perrin, fondateur de l'Académie d'Opéra en 1669. Les machines volantes et les décors rappellent l'œuvre du marquis de Sourdéac qui, avec La Grille, participait à l'entreprise de Perrin jusqu'au moment où Lully leur enleva le privilège de l'Opéra.
Le thème des Pygmées rappelle le ballet dansé à Essaune, en 1656, pour la réception de la reine Christine de Suède dont Beauchamp, maître de ballet pour Perrin et ensuite pour Lully, a fait la chorégraphie. Perrin lui-même emploie l'image des Pygmées dans son ballet des faux Roys : la quatrième entrée de la IIe partie présente : « ... un petit garçon déguisé en nain, avec un bouclier et une grande épée, qui semble combattre contre les grues qui volent en l'air ».[11]
Sourdéac s'y intéresse aussi. On ne sait pas, mais, vu l'importance des décors et des machines volantes dans Les Pygmées et le fait que l'entreprise faisait opposition directe au privilège de Lully, c'est possible. Peut-être trouverons-nous une référence contemporaine à son intérêt dans cette épigramme collectionnée par Du Tralage :
Contre un simple pygmée et contre un myrmidon,
Qui l'aurait jamais crû, mais qui le pourra croire ?
La chose est pourtant vraye, en cette occasion
Alexandre le Grand a perdu la victoire.
" Alexandre " serait donc Alexandre de Rieux, marquis de Sourdéac et "la victoire" faisait peut-être allusion, après la chute de la troupe, à sa défaite par Lully en rappelant la chanson dans Les Pygmées qui a pour refrain, " Victoire! Victoire! Victoire ")
Décrite comme " tragédie enjouée, " la pièce est plutôt pastorale comique dans la manière de Pierre Perrin (fondateur de l'Opéra français), mort en 1675. Avec ses dix-neuf "chansons" et ses entrées dansées, on pourrait même dire que c'est un prototype de la comédie-musicale.
Les personnages sont représentés par des grandes marionnettes qu'on a vu dans le premier spectacle, Les Pygmées, avec, semblablement, un corps de ballet vivant et des sauteurs, peut-être les mêmes qu'on verra en 1678 présenter Les Forces de l'Amour et de la Magie, dont les thèmes et les techniques font écho aux Amours de Microton
Le Château du NEUBOURG.
Du XIIe au XIIIe siècle, il fut un des hauts lieux de l'histoire normande. Les ducs normands, plusieurs rois de France y séjournèrent. En novembre 1660, [12]Alexandre de Rieux, Marquis de Sourdéac et baron du Neubourg fit jouer par la troupe royale du Marais, l'Opéra « La Toison d'or » de Pierre Corneille et de Lully, le premier opéra de féeries qui ait été joué en France.
Peu avant 1789, le donjon, la chapelle St Barthélémy et les murs d'enceinte
furent démolis pour doter la ville d'une nouvelle place.
Seuls subsistent "La Maison Neufve", corps de logis à pans de bois du XVIIe
siècle, la salle des Préaux du XIIIe siècle et la tour de Madame du BOULEY.
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La Maison Neufve |
Dans le bas de la rue du Tour-De-Ville-Nord, on peut apercevoir dans plusieurs propriétés particulières les vestiges des murs d'enceinte du bourg
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Le Château |
Depuis quelques mois, le château est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Dès 1692, le Parlement avait décrété la vente des biens de Alexandre de Rieux dit Sourdéac, principalement Landivisiau, Neufbourg en Normandie, Kermelin, Coëtmur, l'lle-d'Ouessant, le Bourg-l'Evéque, etc. Il mourut en 1695.
L'histoire de la maison de Rieux [13] a duré autant que l'histoire de Bretagne elle-même. Et l'on y trouve des grands hommes à chaque génération. Tant qu'ils ont vécu et combattu sur le sol de la patrie bretonne, la sève vigoureuse de cette illustre race n'a rien perdu de sa fécondité Mais, hélas, il semble qu'il lui fallait la terre natale pour conserver sa vigueur. En effet, après la réunion de la Bretagne à la France et surtout lorsque, sous Louis XIII et Louis XIV, ils devinrent seigneurs de la cour, au lieu d'être presque des princes en Bretagne, la décadence commença ; les alliances sont dès lors moins brillantes et l'on voit poindre la gène, les emprunts, les saisies de ces admirables terres, véritables principautés où ils régnaient, traitant presque d'égal à égal avec leurs souverains et enfin les ventes et la ruine.
A partir de cette absorption par la France, ils doivent se contenter de vivre en simples seigneurs et ils deviennent, comme tout le monde, colonels de quelque régiment : on les voit se ruiner, comme le marquis de Sourdéac à fonder l'Opéra. Chaque branche s'éteint à son tour, jusqu'à ce qu'enfin le dernier du nom vint mourir tragiquement dans les marais d'Auray, (voir ci-dessous) comme si la terre bretonne eut été jalouse de recevoir et d'absorber les dernières gouttes de ce sang illustre qui, à la fin de sa grande race, lui revenait comme au sein de sa mère.
Le château de Rieux fut démoli ; déjà celui de Sourdéac était à peu près en ruines ; la Forêt-Neuve ne valait guère-mieux. Le duc de Lorraine vendit les terres du comté de Rieux, en 1662, à messire Louis François Cyr de Rieux dernier marquis de Sourdéac et dernier comte de Rieux, mourut en Angleterre, son fils unique, Louis, le dernier descendant des Rieux, pris à Quiberon, périt fusillé au champ des Martyrs en 1795
« Le dernier des Rieux » (14)comme les chroniqueurs qualifient le jeune Louis de Rieux, va être appelé par le destin à signer de son sang l'une des plus tristes pages de l'histoire bretonne.
Agé de 22 ans à la Révolution, il avait émigré avec son père en Suisse d'où il s'engagea comme lieutenant du corps expéditionnaire de Quiberon. Prisonnier, mis d'abord en sursis par une première commission militaire, il fut repris par une seconde, siégeant à Auray et condamné à mort le 28 avril 1795. On a dit, sans certitude aucune, que l'intervalle entre les deux procédures correspondait à une tentative occulte de sauver l'infortuné jeune homme contre une forte rançon proposée à l'intendant de la Forêt-Neuve, Auguste Joyaut de Couesnongle qui avait réussi, en quelques jours, à réunir les 20 000 livres en or fixées pour le succès du projet. Alors qu'il se hâtait vers Auray, Joyaut fut délesté de son trésor et Rieux passé par les armes. Joyaut, traînant son cheval fourbu , arrivait à Auray ; il faillit devenir fou et dès ce moment fut un chouan extrême.
Un extraordinaire hasard faillit néanmoins le sauver. Au moment précis de l'exécution dans le marais de Kerso, une seconde avant la salve meurtrière, il s'élançait dans les roseaux et il allait atteindre le Loch lorsqu'en se dégageant de la vase, il fut atteint du coup mortel qui l'avait épargné l'instant auparavant. Coup de feu, peut-être, mais une tradition constante affirme coup de faux asséné par un garçon meunier qui passait là, par une autre malchance tout aussi extraordinaire qui annulait le sort invraisemblable dont il venait de bénéficier. Invraisemblable, pas absolument unique : il arriva que des émigrés fussent seulement blessés, laissés pour morts dans les marécages où, la nuit tombée, s'aventuraient les femmes du manoir de Kerso : les filles de Philippe Lauzer, dont les maris pourvoyaient l'Ankou de la Révolution : Lucas Bourgerel, accusateur public près du tribunal criminel et Pierre Boullé, procureur général du département.
Leurs épouses avaient déjà sauvé François de Lancour-Lanjégu qui s'était évadé de la chapelle de la Congrégation et, dans une cachette de Kerso, il avait attendu le moment de fuir. Pareillement étaient-elles prêtes à secourir Louis de Rieux dont elles avaient suivi la tentative. Tout ce qu'elles purent, c'est recueillir son corps et lui donner dans leur jardin une sépulture décente, complétée plus tard d'un petit monument, tertre et colonne que le temps, néanmoins, a flétri.
Mais le souvenir de la tragique journée du 28 août 1795 demeure vivace au pays de Brech, comme celui du 29 septembre 1364 qui vit, en cette même vallée marécageuse, la défaite et la mort de Charles de Blois. Un semblable destin d'infortune a réuni, à quatre siècles et plus de distance, deux très grands noms de l'histoire bretonne : elle les conserve plus fidèlement que les brumes dissipées par le soleil sur les dramatiques marais de Kerso
Baptêmes concernant Sourdéac
Ø 4 Octobre 1600 , Baptême de Jacques Mabon, fils de maître François Mabon et de Jacquette Pellené , sieur et dame de la Cherbonnays, fermiers de la terre et de la Seigneurie de Sourdéac , parrain : maître Jacques Chesnaye, sieur de la Bouteveillays, marraine : Jeanne Rouxeau, femme de Maître Jean Moysan.
Ø 4 Juin 1606, Baptême de René Raoult, fils de nobles gens Jean Raoult et Françoise Le Prévost , sieur et dame du Val , parrain: messire René de Rieux, seigneur de Sourdéac et chevalier des Ordres du Roi, lieutenant pour Sa Majesté au pays bas de Bretagne , Conseiller en ses Conseils d’Etat et privé , Capitaine de cinquante hommes d’armes et ses ordonnances, etc. Marraine: haute et puissante dame Françoise de Sauzay dame douairière de la Muse , propriétaire du Plessis de Peillac , de la Hubaudière, etc.
Ø 31 Mai 1768 , Baptême de Claude Renée Louise Anne Guillart, née en 1767, fille de messire Charles Guillart , chevalier , seigneur des Aulnays et de dame Marie Anne Elisabeth Le Gouvello, parrain : messire René Pierre Couessin , chevalier, seigneur de Kerhaude, marraine : très haute et très puissante dame Claude Louise Jeanne Dilliers, comtesse de Rieux, marquise de Gié et de Sourdéac , veuve de très haut et très puissant seigneur Mgr Louis Auguste comte de Rieux, Baron de l’ancienne baronnie de la Hunauaudaye, etc.…lieutenant général des armées du Roi, ledit baptême administré dans la chapelle du château de « Rieux en Glénac ».
Secrétaire d'Etat, garde des sceaux sous Louis XIII, marquis de Plancy et de Guercheville, comte de Montbrison, vicomte de Semoine, baron de Saint-Just, du Bouchet et de Valgrand, seigneur du Plessis et de Fresne, commandeur des Ordres du roi.
Les (36)gloires de Rieux, si prospères au Moyen Age, étaient tombées en désuétude. Lorsque Henry de Guénégaud achète le Comté de Rieux, il demande et obtient de Louis XIV le rétablissement de quatre des anciennes foires qui se tenaient autres fois.
Il fonda le couvent des Camaldules de Roga en Saint-Congard en 1672.
En 1676, Henri du Guénégaud voulut vendre ses terres de Rieux pour 400.000 livres à un favori du roi Sobieski, mais le roi s'y opposa.
II mourut à Paris le 16 mars 1676, âgé de 67 ans.
II avait épousé, en 1642, Elisabeth de Choiseul, morte le 9 août 1677, fille puînée de Charles, marquis de Praslin, chevalier des ordres du roi et maréchal de France et de Claude de Cazillac.
De ce mariage naquit :
Marquis de Plancy, comte de Rieux, chevalier de Malte, mort le 22 mai 1722, sans enfant de Anne de Mérode, son épouse. Un acte du 3 mai 1686 contient une saisie complète des biens du comté de Rieux, sur messire Henri du Guénégaud. Le chevalier de Malte avait des dettes considérables ; il devait en particulier une somme de 173.800 livres 13 sols 6 deniers en principal, à un sieur Bougistre qui avait obtenu un arrêt du Parlement de Bretagne, en date du 16 janvier 1685, permettant des poursuites contre le comte de Rieux.
Après avoir rempli toutes les formalités usuelles, les agents de la loi se présentèrent, au nom du sieur Bougistre, le 3 mai 1686, au château de la Forêt-Neuve en Glénac. Ils y rencontrèrent le sieur Marchand, procurateur et homme d'affaires de messire du Guénégaud, sieur de Rieux. Celui-ci leur raconta que le château avait servi de résidence à son maître, mais que depuis quelque temps il avait quitté la province et qu'il n'avait ni or, ni argent à leur donner. Les agents mirent alors la saisie sur le mobilier du château, mais ils ne trouvèrent que quelques vieux meubles de bois et des tapisseries sans valeur. Ils mirent les scellés sur le château, les maisons fiefs, seigneuries de la Forêt-Neuve avec tous ses droits honorifiques de prééminence, juridiction de haute, moyenne et basse justice ; résolurent aussi de séquestrer les forêts,, bois de haute futaie et taillis, fuies et colombiers, garennes, métairies, tenues, moulins à vent et à eau, hommes et vassaux, étagers, rôles, rentes, redevances sans y rien excepter.
Le même jour, ils opérèrent une saisie semblable sur la propriété et château du Plessix-Limer en Rieux, ainsi que sur le château et les propriétés de la ville de Rieux.
Le lendemain, 4 mai, les mêmes agents reprirent leur course à travers le pays et se rendirent d'abord en la ville de Peillac et instrumentèrent sur les fiefs et seigneuries de Rieux à Peillac, et s'en. allèrent à Fégréac opérer une saisie sur les fiefs et seigneuries de Rieux à Fégréac. Les agents, au cours de leurs perquisitions domiciliaires, s'aperçurent avec déplaisir que messire du Guénégaud avait bien d’autres dettes que celle du sieur Bougistre au nom duquel ils agissaient. Ils prirent des précautions en conséquence pour parer à toute éventualité désagréable. Ils mirent des gardes pour veiller sur tous les biens saisis et déclarèrent qu'ils percevraient désormais les fruits et les récoltes en attendant la vente définitive des biens de messire du Guénégaud.
Toujours en vente, le comté de Rieux fut acheté en 1697 par Noël Danycan de l'Epine, riche armateur malouin dont la fille s'allia à Huchet de la Bédoyère et dont la famille resta près de cent ans propriétaire du comté
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« Mannequin monté sur un pivot, qui, lorsqu'on le frappait maladroitement avec la lance, tournait et assenait un coup sur le dos de celui qui l'avait frappé »
Le jeu de la Quintaine
Ù Le jeu est réservé aux jeunes hommes mariés dans l’année ; ils sont appelés quinteniers. Chaque jeune marié se saisit d’une gaule de bois d’aulne de sept pieds et demi de long (2,50 m environ) appelée quintaine (pour certains, c’est le poteau qui porte ce nom), monte à cheval et, en s’élançant, court en direction d’un poteau planté au milieu de la cour du château sur lequel il doit rompre la gaule, trois essais lui étant accordés. Dans certaines paroisses, ce sont trois perches qui sont données à chaque combattant et qui doivent être rompues. Si la quintaine n’est pas rompue après trois tentatives, une amende de 60 sols et 12 deniers doit être payée ; en 1639, d’après l’aveu de Gilles de Talhouët, l’amende était de 60 sols et un denier monnoye[29]. Dans certaines paroisses, à la place des 12 deniers, le perdant doit deux livres de cire à la fabrique de l’église paroissiale; la même amende était due par les mariés défaillants au dit jeu. Ces défaillances devinrent de plus en plus nombreuses et les participants se présentèrent ivres très souvent si bien que ce jeu tomba en désuétude à la fin du XVIIeme siècle.
Ù Le jeu de la Quintaine peut aussi avoir lieu sur l’eau, le poteau, dépassant la surface de l’eau de la hauteur d’un homme, le cheval fut remplacé par un chaland ; les jeunes mariés devaient construire une petite plate-forme à l’avant de la barque, conduire celle-ci pendant tout le déroulement du jeu et planter le poteau dans la rivière. Après vérification de la quintaine par le majordome du château, (l’intendant en fait qui prendra plus tard le nom de procureur fiscal et de sénéchal), le combattant se saisissait de sa perche, montait sur la plate-forme à l’avant de la barque, les rameurs lançaient alors celle-ci le plus vite qu’ils pouvaient en direction du poteau et, au passage, le jeune marié donnait de l’élan à sa perche pour essayer de frapper le poteau et de la rompre. Si un coup était donné trop haut ou trop bas, le combattant déséquilibré prenait un bain forcé sous les rires et les hourras de la foule amassée pour assister au spectacle.
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Honneurs à l'Eglise : le
seigneur Haut Justicier possédait les honneurs suivants (souvent objet de
querelles sans fin) :
- avoir un banc dans le cœur de l'église paroissiale ou dans le lieu le plus
éminent de l'église. Il était le seul à posséder un tel honneur ;
- précéder tous les habitants dans les processions et à l'offrande, avec sa
famille (femme et enfants);
- recevoir en premier le pain bénit et les cierges ;
- lors des aspersions d'eau bénite, le curé doit la lui donner séparément et
d'une manière distincte;
- le curé doit le recommander en sa qualité de Seigneur dans les prières du
prône;
- lorsque le seigneur vient à mourir, l'on peint à l'intérieur et à l'extérieur
de l'église, en signe de deuil, une bande de couleur noire appelée " litre " ou
" ceinture funèbre ". C'est un droit exclusif du seigneur Haut Justicier.
Autorisation des Danses Publiques : le seigneur Haut Justicier autorisait ou interdisait, à son gré, les danses publiques. Sur ce dernier point, il était énergiquement soutenu par le curé.
Publication du Ban des Vendanges.
L’époque de la vendange venue, les prud'hommes de la Communauté fixent la date à laquelle on peut commencer les vendanges. La date fixée, une fois publiée, personne ne peut vendanger plutôt, sauf le seigneur qui a 2 jours pour vendanger avant les autres, privilège qui lui donne des facilités de main d’œuvre. La publication est faite au nom du seigneur.
Droit de Château : Le seigneur Haut Justicier possède un château avec tours, créneaux, girouettes, pont-levis et autres marques de domination seigneuriale. Il est le seul qui peut autoriser les particuliers à décorer leurs maisons de ces marques.
Le château est une place d'honneur et de sûreté qui est propre aux seigneurs qui ont fief de dignité ; de sorte que le château est regardé comme le chef et principal manoir du fief où réside l'honneur et la marque de la domination du seigneur. Celui qui possède le château et principal manoir d'une terre et seigneurie est présumé avoir la juridiction, s'il n'apparaît du contraire.
Les vassaux et rentiers n'y peuvent bâtir d'autres châteaux et forteresses sans le consentement de leurs seigneurs. Cela est absolument certain à l'égard des tenanciers. A l'égard des vassaux, les arrêts leur ont quelquefois permis, pourvu qu'il ne parût pas que leur dessein fût, en bâtissant, d'insulter leurs seigneurs.
La concession d'un château comprend le territoire et la juridiction annexés au fief et au château au temps de la concession. Il en est de même des moulins et des autres dépendances annexées au château et domaine de celui qui dispose du château.
Les reliques, les livres de chapelles, les ornements et les tableaux des châteaux des grands seigneurs sont censés inhérents aux châteaux et par conséquent immeubles.
Les forains qui n'ont pas d'habitation mais quelques terres, ne sont point tenus de contribuer aux réparations du château du seigneur.
Droits de Guet et de Corvées.
Plusieurs seigneurs Haut Justicier dénombrent le droit qu'ils ont d'exiger des habitants l'obligation de faire le guet et monter la garde à leur château, en cas de guerre ou troubles. Ce droit s'accompagne de celui de garder les clefs de la ville et d'obliger les habitants à des corvées particulières pour la réparation des murailles de défense.
Droits divers : le Seigneur Haut Justicier a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le " salut ". La prise de possession de la Seigneurie par un nouveau seigneur donne lieu à un cérémonial.
Seul le seigneur Haut Justicier peut prendre le nom de " seigneur de ", en prenant le nom du village. Lorsqu'il y a plusieurs seigneurs Haut Justicier, le plus important prend le titre de " seigneur de...", les autres celui de " Coseigneur de..." ou " seigneur de... " la portion qui dépend d'eux.
Le plus important des droits après étaient ceux de pêcheries et écluses sur la Vilaine, l'Out et l'Aff, droit de pêche prohibitive depuis Folleux en Béganne jusqu'au pont de Viel de Rays
Sourdéac avait le droit de péage, ponts et pêche prohibitive dans l'Oust et l'Aff et le droit d'obliger les pêcheurs à porter leur poisson au château pour que le seigneur en ait la préférence.
Au port et passage du Port-Corbin en Glénac, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie, et les prés en dépendant, sont séparés de Bains par les vestiges de l'ancien lit de la rivière à Cournon.
Le seigneur (ou plus exactement le juge seigneurial) peut juger toutes les affaires et prononcer toutes les peines, dont la peine capitale, celle-ci ne pouvant toutefois être exécutée qu'après confirmation par des juges royaux (appel obligatoire porté devant les parlements). La haute justice jouit de la plénitude de juridiction au civil comme au pénal.
Droits honorifiques du Seigneur Haut Justicier :
Les Fourches Patibulaires : ce sont des colonnes de pierres au haut desquelles il y a une traverse à laquelle les condamnés à la mort sont attachés pour être étranglés et après avoir été suppliciés, ils sont exposés à la vue des passants.
Il ne sert donc qu'aux supplices capitaux, dont les exécutions ne se faisaient autrefois que hors les villes. C'est pour cela qu'elles sont toujours plantées hors les bourgs, sur les terres de la seigneurie (dans les champs).
Seul le seigneur Haut Justicier a le droit d'avoir des fourches patibulaires (ou gibets), puisqu'il a le droit de condamner un criminel à mort. De là vient que celui qui met à exécution les jugements de condamnation à mort, est appelé " exécuteur de la Haute Justice ".
A l'égard du nombre des piliers des fourches patibulaires, il y en a à 2, à 3, à 4 ou à 6, selon le titre et la qualité des fiefs qui ont droit d'en avoir. Les simples seigneurs Hauts Justiciers n'ont ordinairement droit d'avoir que des fourches patibulaires à 2 piliers, s'ils ne sont fondés en titre ou possession immémoriale. Les fourches à 3 piliers n'appartiennent de droit qu'aux seigneurs châtelains ; celles à 4 piliers n'appartiennent qu'aux barons ou vicomtes ; celles à 6 piliers n'appartiennent qu'aux comtes. Mais après tout, ce droit est différent selon les différentes coutumes.
Les fourches patibulaires tombées doivent être rétablies dans l'an et jour de leur destruction ; après ce temps, il faut recourir au Prince pour les rétablir. Il en va de même d'ailleurs pour les piloris, échelles et poteaux à mettre carcan.
Il est à remarquer que les Seigneurs particuliers ne peuvent élever des potences dans les localités où le Roi a une portion de la Justice.
Le Pilori : c'est un poteau qu'un Haut Justicier fait élever en un carrefour pour marque de Sa Seigneurie, où sont ses armes et ordinairement un carcan. Il sert pour les punitions corporelles non capitales qui, de tout temps, ont pu être faites dans les villes ; c'est pourquoi il est toujours mis au principal carrefour ou endroit de la ville, bourg ou village de la Seigneurie.
Les seigneurs qui n'ont que la Justice Moyenne et Basse n'ont pas le droit d'avoir des poteaux ou piloris.
Le Carcan : c'est un poteau où l'on attache un criminel par le cou avec un anneau de fer dans une place publique et on l'expose ainsi à la risée des passants. Ce supplice emporte infamie. Il n'y a que les seigneurs Hauts Justiciers qui aient le droit d'avoir dans leurs terres un poteau à mettre carcan.
Le seigneur peut juger les rixes, injures et vols. Les délits ne peuvent être punis de mort. Pratiquement, la moyenne justice joue un rôle important au civil, notamment en matière de successions et de protection juridique des intérêts des mineurs : apposition de scellés, inventaire des biens des mineurs, nomination des tuteurs.
Le Moyen Justicier est un seigneur qui a le droit de Moyenne Justice, à cause de la foi et hommage et des droits qui lui sont dus par ses vassaux.
Voici les articles qui expliquent le pouvoir du Moyen Justicier ; et de quelles causes connaît le juge qui est préposé à une Moyenne Justice.
Il connaît en première instance de toutes actions civiles, réelles, personnelles et mixtes. Il a aussi la connaissance des droits et devoirs dus au Seigneur, avec le pouvoir de condamner ses sujets à l'amende de la Coutume.
En matière criminelle, il peut connaître des délits ou crimes légers, dont la peine ne puisse être tout au plus qu'une condamnation de 75 sols d'amende envers Justice. Si le crime commis en la terre du Moyen Justicier méritait plus grave peine, le procureur fiscal, appelé aussi procureur d'office, doit dénoncer le coupable au Haut-Justicier pour qu'il ait à en connaître.
Pour l'exercice de la Moyenne Justice, il doit avoir Siège, Juge, Procureur d'office, Greffier, Sergents, Prison au rez-de-chaussée, sûre et bien fermée.
Peut ledit Moyen Justicier prendre, ou faire prendre tous délinquants qu'il trouve en sa terre, les emprisonner, informer, tenir le prisonnier l'espace de 24 heures. A l'instant des 24 heures, si le crime mérite plus grave punition que de 60 sols parisis envers Justice, il est tenu de faire conduire le prisonnier au Haut-Justicier et y faire porter le procès, pour y être pourvu. Ainsi la connaissance des crimes dont la peine donne atteinte à l'honneur, n'appartient point au seigneur qui n'a que Moyenne et Basse Justice, mais seulement au juge du seigneur qui a la Haute Justice, auquel le vassal est obligé d'envoyer les délinquants dans les 24 heures qu'ils auront été constitués prisonniers.
Le juge du Moyen Justicier peut donc informer, même décréter les prévenus de crimes qui méritent plus grave punition que de 60 sols parisis envers Justice, et faire dans les 24 heures l'instruction jusqu'à sentence définitive exclusivement, et ensuite il doit transférer les prisonniers dans les prisons du Haut-Justicier; mais après les 24 heures, il ne peut plus en prendre connaissance, ni faire aucune instruction.
Si le Haut Justicier donne sentence contre un sujet du Moyen Justicier, ou autre dont il aura fait la capture et si celui-ci le fait mener aux prisons du Moyen Justicier, le dit Moyen Justicier prendra préalablement, sur l'amende ou confiscation, 60 sols parisis, avec les frais de la capture et autres semblables.
Celui qui a Moyenne Justice, peut créer et bailler tuteurs et curateurs et, pour cet effet, faire apposer scellés, faire inventaire des biens des mineurs auxquels il aura fait pourvoir de tuteurs, et non autrement.
Peut le Moyen Justicier faire mesurer, arpenter et borner entre ses sujets les chemins et voies publiques, élire messiers dans la saison, auxquels il fera taxe raisonnable, et condamner ses sujets en l'amende par faute de cens non payé aux justices où l'amende est due.
Droits utiles du Moyen Justicier
Le seigneur Moyen Justicier perçoit sa part des amendes. S'il ne possède pas de directe, il n'a aucun droit de chasse. Enfin, il peut orner sa maison des marques seigneuriales : tours, créneaux, girouettes et pont-levis, interdites à tout autre, sauf autorisation du seigneur Haut Justicier.
Droits honorifiques du Moyen Justicier
Il a droit au respect de ses justiciables qui lui doivent le " salut " et a toujours la préséance sur les Seigneurs Bas Justicier et Directe.
Le seigneur peut juger les affaires relatives aux droits dus au seigneur, cens, rentes, exhibitions de contrats et héritages sur son domaine. Il s'occupe aussi des délits et amendes de faibles valeurs (dégâts des bêtes, injures, amendes inférieures à 7 sols 6 deniers). Il doit posséder sergent et prison afin d'y enfermer tout délinquant avant de le mener au haut justicier.
Le Bas Justicier est un seigneur qui a droit de Basse Justice, que l'on appelle Justice Foncière ou Censuelle à cause du cens, et des charges et redevances annuelles qui lui sont dues.
Le juge préposé à une telle justice, connaît des droits dus au seigneur, cens et rentes, exhibitions de contrats, pour raison des héritages situés dans son territoire.
Il connaît encore de toutes matières personnelles entre les sujets du seigneur, jusqu'à la somme de 60 sols parisis.
Enfin, il connaît de la police, du dégât des bêtes, d'injures légères et autres délits, dont l'amende ne pourrait être que de 10 sols parisis et au-dessous.
Lorsque le délit requiert une plus grande amende, il doit en avertir le Haut Justicier et alors le Bas Justicier prendra sur l'amende adjugée jusqu'à 6 sols parisis.
Il peut prendre en sa terre tous les délinquants et pour cet effet avoir maire, sergent et prison ; à la charge toutefois de faire incontinent après la capture, mener le prisonnier au Haut-Justicier, avec l'information, sans pouvoir décréter.
Peut aussi le Bas Justicier mesurer et mettre bornes entre ses sujets, de leur consentement; connaître de la censive et condamner ses sujets à l'amende, par faute de cens non-payé.
Le Bas Justicier peut demander renvoi au Haut Justicier des causes et matières qui sont de sa compétence.
On comprend facilement qu'avec la dépréciation constante de l'argent, les droits du seigneur Bas Justicier avaient fini par devenir complètement illusoires. Mais l'amour des titres a toujours été si grand que l'on ne cessait d'usurper celui-là.
Droits utiles du Bas Justicier
Le seigneur Bas Justicier perçoit sa part des amendes. S'il ne possède pas de directe, il n'a aucun droit de chasse. Enfin, il peut orner sa maison des marques seigneuriales : tours, créneaux, girouettes et pont-levis, interdites à tout autre, sauf autorisation du Seigneur Haut Justicier.
Droits honorifiques du Bas Justicier
Il a droit au respect de ses justiciables, qui lui doivent le " salut " et a toujours la préséance sur le seigneur Directe.
L’Immense territoire de Rieux a subi de notables modifications dans son arrondissement au cours des âges, en sorte qu’il est difficile, faute de documents, de donner exactement aux diverses périodes de la féodalité ses délimitations précises. C’est un des plus anciens fiefs de Bretagne, il est au moins le contemporain du Comté de Porhoët, on en trouve des traces dans le Cartulaire de Redon dès l’an 867.
Un acte de l’année 1430 [15] permet de reconstituer le fief seigneurial des sires de Rieux à cette époque.
« Premier, le chasteau et forteresse de Rieux avec ses clostures, fossés et doves, jardins, coullombiers, viviers, et autres appartenances desquels chasteau et forteresse les habitants et demeurants de simple estat, hommes dudit sire de Rieux tant en proche que arrière-fief ,les paroisses de Rieux, Béganne, Allaire, Fégréac, Peillac, Saint Jacut, Saint Viet, Glénac, Les Fougerêts,Saint Martin, Saint Congard et Saint Gravé débutent le guet et garde et le curage et réparation des doves quand besouyn en est »
Dans le courant du XVème siècle, l’enclave féodale des Rieux s’était encore considérablement accrue. Un pouliné manuscrit, découvert à la Bibliothèque nationale par Aurélien de Courson, nous aide à la rétablir. Ce manuscrit, édité en langue latine, relate la note des bénéfices du Comté de Rieux avec le chiffre de la taxe qui fut imposée à chacun de ces bénéfices de la même année
o Le monastère la Trinité et couvent de Rieux,taxés X livres.
o La chapellenie de Saint Antoine desservi dans l’église de Rieux, XV sols
o La chapellenie de Rieux, X sols
o La chapellenie fondée par Annette de Reysat, desservie dans même église, XVI sols
o Le Prieur de Rieux, XXII livres
o Le recteur de Rieux ,XX livres
o Le recteur de Béganne ,XV livres
o Le recteur d’Allaire, XX livres
o La chapellenie de Saint Jacques, desservie dans l’église d’Allaire, VII livres
o La chapellenie de Calléon, desservie dans la même église d’Allaire, XVI sols
o Le recteur de Peillac, X livres
o Le recteur de Glénac et de Cournon, II Livres, X sols.
o La chapellenie de Sourdéac desservie dans l’église de Glénac, L sol
o Le recteur de Saint Vincent et de Ressac (St Perreux) VI livres X sols
o Le recteur de Saint Martin, X livres
o Le recteur des Fougerêts, I livre, X sols,
o Le recteur de ST Gravé, C sols
o La chapellenie de l’Hôpital desservie dans l’église de Saint Gravée (sancta Gravida, vierge enceinte, XX sols)
o La chapellenie de la Haye, desservie dans la même église de Saint- Gravé, XII sols
o La chapellenie du Brossay, dans la même église, XX sols
o Le recteur de Moullac (Molac), XV livres
o La chapellenie de Sainte Catherine, desservie dans l’église de Moullac, XV sols
o Le recteur de Saint Gongard, VI livres
o La chapellenie fondée par missire Guillaume de la Pommeraye, desservie dans l’église de Saint Congard, X sols.
o Le recteur de Pleucadeuc, X livres
o La chapellenie des quatre évangélistes, XI sols
o Le recteur de Malestroit et de Missiriac, VI livres
o La chapellenie de Saint Yves, dans la même église, C sols
o Le prieur des abbayes de la Magdeleine et de la Montjée, XII Livres
o La chapellenie de Saint André, desservie dans l’église de Malestroit, LX sols
o Le recteur de Saint Laurent, LX sols
o La chapellenie de Sernen, dans l’église de Saint Laurent, IV livres
o La Prieure de Prisiac, X sols
Ce manuscrit est de 1516 ; il a été renouvelé en 1626 et 1648.
Les aveux, rendus par la seigneurie de Rieux,16] le confirment pleinement. Ils s’accordent à partager le grand fief de Rieux en deux parties :
au sud de la Vilaine, les paroisses de Fégréac et d’Assérac, |
au nord de la même rivière, les paroisses de Rieux et Saint-Jean-des-Marais, sa trêve de Béganne, d’Allaire et de Saint-Gorgon, sa trêve de Saint-Jacut, de Saint-Vincent et Saint- Perreux, sa trêve de Peillac, de Glénac, Les Fougerêts, Saint-Martin et Saint-Gravé. |
Ils mentionnent également que la seigneurie de Rieux partageait, avec celle de Malestroit, les paroisses de Pleucadeuc et de Saint-Congard. Elle possédait aussi des pièces de terre en Malansac dont le reste du territoire relevait de la seigneurie de Rochefort
Le Comté de Rieux, à cause de son immense étendue, avait été divisé en trois sièges de juridictions temporelles : Rieux à Rieux, Rieux à Peillac et Rieux à Fégréac. Cette juridiction était considérée comme supérieure et relevait directement de la sénéchaussée de Ploërmel, cependant les terres de Fégréac et d’Assérac étaient du ressort du Présidial de Nantes.
Parmi tous les aveux rendus par les sieurs de Rieux à la sénéchaussée de Ploërmel(17] nous en citerons un presque en entier, à cause de son importance. Il contient des renseignements fort curieux et très intéressants et donne la relation détaillée de tous les droits féodaux des sires de Rieux.
Au XVII ° siècle cet aveu fut rendu au roi par messire Henri du Guénégaud de Cozillac, seigneur-marquis de Plancy, comte de Rieux, et passé par et devant M. Dollier, conseiller du Roi et commissaire député, par arrêt du Conseil d’État, pour la réformation des domaines dans le ressort de la Cour royale de Ploërmel, et par-devant écuyer François seigneur de Lézonnet, sénéchal de Ploërmel en date du .
1 Avril 1681 Le comté de Rieux, dit-il, relève « en franc et noble fief du roi de France à titre d’hommage et de rachat » et possède des domaines et droits féodaux fort nombreux.
Premier, les châteaux et ville de Rieux, situés sur le nord de la rivière de la Vilaine, auprès de la ville de Redon, château ancien, forteresse, bâti en pierre sur un rocher et une butte de terre, élevé en forme de triangle, revêtu de portes et entrées à ponts, cours, douves à l’entour et autres marques de forteresse et fortification, places et jardins, viviers, colombiers et autres appartenances en dehors, contenant le tout ensemble 2 journaux et demi.
Lequel château est maintenant ruineux et non en état, à cause de son antiquité et faute d’habitation des propriétaires.
v Il a droit et privilège de capitainerie et il appartient au seigneur d’instituer les capitaines et gardes. Les capitaines ont droit de prendre 4 parts de vin (mesure de Rieux) sur chaque navire ou bateau chargé de vin, montant ou descendant la rivière près du château.
v Il a aussi droit de guet s’il était en bon état et sur toutes les paroisses du Comté ainsi que celui de coutume ou patronage sur les marchandises descendant et montant la Vilaine au lieu et place des anciens ponts, si les ponts étaient en bon état.
v Il a droit de péage sur les marchandises, vaisseaux et bateaux avec pouvoir de les arrêter au port et havre de Rieux. Ainsi que le droit de bris sur la rivière dans l’étendue du comté.
v Celui de pêche avec toutes sortes d’engins, celui d’écluses, attache au moulin sur la Vilaine et l’Oust, avec l’obligation de lui donner du poisson ainsi qu’aux habitants de Rieux à juste prix,
v celui d’apporter le sceau du château et l’obligation de venir prendre l’apposition de ce sceau sous peine de confiscation de marchandises et chevaux.
Il y a dans la ville de Rieux une abbaye de religieux Trinitaires dont ledit seigneur est fondateur et augmentateur, auquel deux voix appartiennent pour l’élection du ministre. Dans la même ville est située la chapelle Saint-Antoine, desservie au dit lieu, un prieuré du dit Rieux, desservi dans l’église de ladite ville.
La chapellenie d’Assérac dépend du même château et elle est desservie dans l’église collégiale de Nantes, aussi la chapellenie de Saint-Roch, près de Rochefort, desservie au lieu où elle est située. Ledit seigneur est fondateur et présentateur de ces chapellenies et y a droit de prééminence et obéissance.
Il en est ainsi pour l’Abbaye de Rieux; le même seigneur a des prééminences honorifiques, enfeus et lisières prohibitifs dans les églises de Rieux, Allaire, Béganne et trêves qui en dépendent.
De plus, il a droit de haute, moyenne et basse justice dans l’étendue de toutes les paroisses qui composent le comté, avec connaissance de tous les cas civils et criminels, prisons, fourches patibulaires élevées, ceps, colliers pour la punition des criminels, droits de déshérences, bâtardises, police, droit d’obliger les seigneurs de Beaulieu et de Villeneuve, en Rieux, de garder les prisonniers condamnés jusqu’à ce qu’ils soient remis en les mains de l’exécuteur de la Haute Justice.
Il a, dans la ville de Rieux, les halles, l’auditoire, les prisons et un terrain d’environ trois journaux au midi des halles pour faire les foires et marchés.
Dans la même ville, il y a un four banal prohibitif, avec pouvoir d’obliger les habitants à y venir cuire leur pain le mercredi de chaque semaine, il a droit de tenir le marché et c’est un jour d’audience de la juridiction.
Il donne cinq foires chaque année, le mercredi de la semaine de la Passion, le mercredi d’avant la Pentecôte, le mercredi d’avant la Mi-Aout, le six octobre, foires des Milleries et, à cette foire, les seigneurs de Beaulieu, de Villeneuve, de la Bousselaye et de la Lande, en Rieux, du Vaudequis, en Allaire et les religieux de Rieux doivent chacun un homme noble armé de haut-bergeron, brigandine, épée, dague et cotte de mailles, pour empêcher le désordre et remettre à la justice les malfaiteurs. Lesdits hommes armés sont obligés de prêter serment devant les juges du dit seigneur, bien se comporter et agir en ladite foire, faire payer la coutume, mais rien au-dessus sous peine d’amendes et de concussion. Le seigneur de la Bousselaye est obligé, tous les ans, de fournir une boîte de fer ou de fort bois pour y mettre les deniers reçus par la coutume. La cinquième foire a lieu le trois novembre.
Ledit seigneur a les droits de louage, terrage, étalage, mesure de grains dans ladite ville de Rieux et autres paroisses du comté, et la mesure de Rieux est la même que le demé et le boisseau de Ploërmel. Il y a aussi la mesure de vin pour le comté, à l’usage de ceux qui vendent en détail et elle doit avoir la marque du seigneur sous peine de confiscation et brisement, amende, et il appartient au dit seigneur de fixer les prix des vins et des cidres pour le détail, le crû.
Le même seigneur possède les droits de fief, usage, pacage sur les noës et communs de Rieux avec pouvoir d’abattre et prendre les bois pour l’entretien de son château, de l’auditoire, des halles et moulins. Item, la forêt de Rieux, située entre ladite ville de Rieux et le bourg d’Allaire, contenant environ 100 journaux de terre, le surplus ayant été donné et afféagé au ministre des religieux de Rieux et à plusieurs particuliers.
De plus, dans le pré de Cran, ledit seigneur possède la part dite des 4 quarts de Rieux, le pré Dargantin contenant 4 journaux, les prés de Roru, le pré du Bon-Enfant, le pré des Hommées, Jumelles, etc.
Dans la paroisse d’Allaire, le domaine contenant plusieurs prairies (les parcs de Bocquéreuc) .Le rôle noble d’Allaire qui se monte à 10 livres, 4 sols 2 deniers, 14 boisseaux d’avoine et 7 poules
Dans Béganne, le domaine de Béganne, contenant le moulin de l’étang et celui de Remoud, plusieurs prairies, champs et le rôle de Rieux contenant 7 frairies et donnant chaque année 52 livres 11 sols 7 deniers, 4 boisseaux d’avoine. Deux paires de frairies sont :
Ø celles de la ville de Rieux qui se paie par les religieux et Gilles du Maz seigneur de la Boulaye,
Ø celles de Saint-Gildas de la Porterie d’Aucquefer et de Saint-Jean des Marais, de Trévolo
Le rôle noble de Béganne montant chaque année à la somme de 10 livres, 5 sols, 4 deniers.
Dans ces paroisses, le seigneur a droit à un sergent pour ramasser le rôle et ledit sergent, l’année de son office, est exempté de fouage
Tous ceux dont les noms suivent doivent au seigneur devoir de rachat, hommage
à cause de leurs héritages :
.En Rieux,
Missire noble et discret frère Nicolas Alix ministre du couvent à cause du fief de Comenan
Messire de la Bourdonnaye, chevalier, seigneur, vicomte, à cause du fief de Comenan
Écuyer Gilles du Matz, seigneur de la Boulaye, pour ses métairies,
Écuyer César Gouret, pour la maison de Villeneuve,
Écuyer Olivier de La Haye, seigneur de Lézallet et Beaulieu,
Écuyer Daniel du Moulin, seigneur du Lavoir, à cause du fief de Ressac (St-Perreux)
Ecuyer Jean Beschard,
Demoiselle Charlotte Davy, dame du Brossais, pour la métairie noble du Haindreuf
En Allaire
Les héritiers de feu messire René Pépin pour la maison noble du Deill,
Le Vicomte de Couétion
Écuyer Gabriel de Kervérien, pour le manoir du Vaudequip
Écuyer Louis Lambart, pour la maison noble du Plessix – Rivault
En Béganne,
Mademoiselle Péronnelle Fournier, dame de Trégoët, pour le manoir de Trégoët,
Jacques Butault, pour le fief du Beysit,
Messire Gilles de Carné, seigneur de Bléhebon, pour la métairie de la Grée,
La seigneurie de Rieux a un membre à Peillac qui relève aussi du roi sous le ressort de la Cour de Ploërmel. Elle s’étend aux paroisses de Rieux, Glénac, Saint-Marin, les Fougerêts, Saint-Congard et Saint-Gravé.
En Glénac,
Le château de la Forêt-Neuve, contenant 60 pieds de long, ayant une salle basse, cave au-dessous, cuisine au bout, la chapelle, le tout avec jardin contenant 2 journaux.
ITEM, la Forêt-Neuve, contenant environ 100 journaux laquelle, ainsi que celle de Rieux dans la paroisse de Rieux, a, de toute antiquité, été gouvernée noblement par gardes et sous-gardes forestiers avec droit de justice, maîtrise des eaux dans toute leur étendue, avec droit prohibitif de chasse à toutes bêtes. Le tout appartenant au dit seigneur de Rieux avec droit d’écluse et pêche sur la rivière d’Oust et de l’Arz depuis les écluses de Drays jusqu’aux ponts de Rieux, les communs de la rivière d’Oust et de l’Aff en la paroisse de Glénac, de même en face du bourg de Glénac, auprès de la rivière, le seigneur de Rieux a un pilier de Quintaine, armorié des armes de la seigneurie, où tous les nouveaux mariés de la paroisse sont tenus de courir et rompre, avec une lance de bois, le pilier et les habitants doivent fournir des chalands et les conduire pour lesdits nouveaux mariés le jour de Saint-Léon, patron de la paroisse.
Dans la ville et paroisse de Peillac,
Est la grande halle et cohue bâtie de maçonneries, piliers de tailles, avec droit de cohue et étalage de tous bouchers, boulangers et marchands avec rue et place vague au bout vers l’Orient où est située une potence patibulaire pour l’exécution des criminels et, sur cette halle, est situé le parquet, l’auditoire pour l’exercice de la justice. De plus, les chemins et rues du bourg au dit seigneur depuis les bornes des grandes pierres qui servent à la castigation publique des criminels condamnés par la juridiction, ainsi que la place Carrée, hors de la ville, située dans la pièce de terre nommée le Carré, au levant, où l'on dépose les cadavres. Le dit seigneur a droit de dîmes sur plusieurs héritages de la paroisse à la onzième gerbe, les bois taillis et landes hounailles, contenant 140 cordes.
En la paroisse de saint Vincent,
La prée de Rieux en domaine propre, vers la trêve de Saint Perreux, contenant 40 journaux, prée située entre les deux rivières et en partie aux marais de Borro, passage et port de Saint-Perreux. De plus le droit de dîme au douzième sur les mulons de foin fanés et desséchés, sur les prés de la Ville-Drage de 6 journaux appartenant aux religieux de l’abbaye Saint -Sauveur de Redon, autant sur la prée aux Moines appartenant en partie aux mêmes religieux et aux habitants de Renac renfermant environ 100 hommées ( journées) de fauchage, sur la prée aux Prêtres, 12 hommées , sur la prée Guérin , 10 hommées, sur les autres prées, 80 hommées. Le seigneur prélève son douzième sur tous les foins avant qu’on ne puisse les enlever sous peine d’amende et les propriétaires et fermiers sont tenus à passer ceux du dit seigneur sur la rivière d’Oust et mettre en lieu commode et honnête. Les mêmes habitants de Saint-Vincent sont tenus de donner au dit seigneur 10 sols pour pâturer et passager leurs bestiaux sur les communs de Bouraize et le mortier de Borro. S’ils ne les payent, le sergent peut attaquer ceux des habitants que bon lui semble.
En la paroisse de Saint-Jacut,
le dit seigneur à la dîme à la onzième gerbe sur toute la paroisse.
En la paroisse de Saint-Congard,
En domaine propre, les bois et landes de Comper avec leurs gardes nobles, contenant 80 journaux, de même les bois dits de Rieux, contenant 60 journaux de terre vague, de même les bois taillis et landes de la Touche Orjo, contenant 190 journaux, item les landes à frost, noës, rochers, broussailles descendant de Landaus aux Noës Beslée, terre de Bégassons, moulins de Fenette ou Bignac contenant 200 journaux environ.
ITEM, les grées, rochers, landes, bruyères de Roga, contenant 600 journaux ( 150 journaux donnés aux religieux de Roga y compris celles données aux religieux Camaldules pour leur fondation, lesquelles terres sont spécifiées nobles et le seigneur de Rieux avouant et ses successeurs pourront les vendre quand bon leur semble et y faire payer les droits de passage et de pâturage sur le rapport de ses gardes forestiers). Item, les prés Delesnes situés sur la rivière d’Oust, contenant 6 hommées.
En la paroisse de Saint-Martin-sur-Oust,
Dépendant de la Seigneurie de Rieux ou Tresnenan ruineuses. En icelles maisons, étaient logés les fouleurs des moulins à foulon et drap (les castos) et lesdits moulins ruineux et autres moulins à grains sur ladite rivière, avec leurs pêcheries, bordeaux, écluses entre Saint-Martin et Saint-Congard tout en domaine propre, de même que les bois taillis, landes, bruyères appelés Bidoret, avec leurs issues et dépendances, gardes nobles et forestiers, droit de passage et de pâturage sous peine d’amende.
De plus les rôles de rentes seigneuriales en blé, avoine, poules, chapons et deniers qui suivent :
1. Rôle de Glénac et des Fougerêts
Montant à 45 livres 18 sols 9 deniers, 8 minos d’avoine, 8 poules (dont une est contestée par le seigneur de Sourdéac), 1 chapon, le tout payable à la Mi-Août et à Noël.
Dans ce rôle, il y a deux chapitres, le premier concerne la paroisse des Fougerêts, tenues et droits y attenant, concernant : écuyer Olivier Dubot seigneur de la Grignonnais, écuyer Charles Guillard seigneur du Pont d’Oust et écuyer Jean-Pélage Huchet seigneur de la Ville-Chauve.
Dans le second chapitre, les tenues de Glénac : messire Alexandre de Rieux seigneur de Sourdéac et noble homme Michel Boudet.
se montant à 19 livres, 10 sols, 1 denier, 7 demés d’avoine, 11 poules.
3. Rôle de Saint-Martin, de Saint-Gravé et de Saint-Congard,
Montant à la somme de 28 livres, 8 sols, 27 minos d’avoine, 24 poules.
4. Rôle de Saint-Vincent et de Ressac,
Montant à la somme de 16 livres, 8 minos d’avoine, 8 poules.
5. Rôle de Saint -Jacut
Le dit seigneur a droit d’avoir un sergent receveur dans les paroisses de Saint-Martin, Peillac, Saint-Gravé, Saint-Congard, les Fougerêts qui, l’année de son service, ne paie pas de fouage.
Dans les mêmes paroisses sont dus, au dit seigneur, les droits de rachat, de prévôt, hommages par plusieurs tant nobles que roturiers. Ce sont les suivants :
En la paroisse des Fougerêts,
Messire Charles d’Yvignac, seigneur de Longueminaie, la Motte-Beaumanoir, Boutron, la Jouardais, pour la maison noble de la Jouardais,
Messire Olivier Dubot, seigneur de la Grignonnais et Talhouet, pour la maison noble de la Grignonnais,
Jean-Pelage Huchet, seigneur de Villeneuve,
Messire Joseph Bernard, chevalier, seigneur des Greffins, pour sa maison de la Boulaye,
Ecuyer Charles Guillard, seigneur du Pont d’Oust,
Noble homme Jean Burban, de la Ville Caro
Noble homme Michel Boudet, roturier de la Moirante et sénéchal de Rieux à Peillac,
Demoiselle Lucrèce de Kerpoisson, dame de la Houssaye,
Alain Hamon, recteur des Fougerêts, pour les presbytères ancien et nouveau de la paroisse avec appartenances et dépendance.
En Glénac,
Messire Alexandre de Rieux, seigneur de Sourdéac, à cause de son manoir noble de Sourdéac, la Bouteveillaie, Branferreuc, les chapellenies de Saint-Augustin, de Sainte- Marguerite et de Saint-Sébastien,
Messire Guillaume des Forges, seigneur de la Gaudinaie.
En Saint-Martin
Messire Laurent de Carné, seigneur de Castellan,
Demoiselle Suzanne Peschard, dame douairière de Castellan,
Écuyer Jean Hudello, seigneur du Plessis,
Noble et discret missire Grégoire Lefèbre, recteur de Saint-Martin, pour ses propriétés propres,
Demoiselle Anne de Sérent, dame du dit lieu,
Messire Laurent de la Houssaye, pour sa métairie de la Touche-Ronde.
En Peillac,
Louis Brullen, seigneur du Plessis et Boisbic,
Messire César Gouret, chevalier, seigneur de Cranhac,
Écuyer Charles Pioger, pour sa métairie de la Froirie,
Messire Jacques de la Landelle, pour sa métairie de la Gras,
La maison presbytérale, à présent vacante par la mort du recteur.
En Saint-Vincent,
Demoiselle de Launay, veuve d’écuyer Olivier de la Haye, seigneur de Launay et du Cormier
Demoiselle Jeanne Morcadé de Bilaire,
Écuyer Guy Aubin, seigneur de la Fontaine,
Missire Julien Macé, recteur de Saint-Vincent, pour sa maison presbytérale et métairie avec les dépendances d’icelles
En Saint -Jacut,
Écuyer Jacques Butault, seigneur de la Châtaigneraie en Marzan, à cause de sa maison noble du Beysit,
Écuyer Clément Gouro et Anne de Bodéan, sa compagne, pour la Boulaye et Bodéan,
Missire Yves Perdrel, recteur de Saint-Jacut, à cause de sa maison presbytérale, pour prix et dépendances.
En Saint-Gravé,
Écuyer Daniel du Moulin, seigneur du Lavoir et du Brossais, à cause de sa maison, manoir, parc fermé, métairies, prés, retenues et dépendances nobles du Brossais, de la Rivière , des Gressais, de Troino et autres dépendances nobles des dites lieux , fiefs rôles, dîmes, moulins à vent et à eau du gué de Lépine, du Quiban pareillement en dépendant et s’étendant aux paroisses de Saint-Gravé, Peillac, Saint-Vincent ,Saint-Jacut, Malansac, Saint-Congard.
Messire Henri Hernoult, seigneur du Boishéroucert, conseiller du Roi, juge et magistrat criminel de la sénéchaussée de Rennes, seigneur de Cancoët et Canquémard, à cause de ses métairies, manoirs, maisons nobles de Cancouët, de la Gogeraie, de Peaudeplot, du Delers et de Canquémard avec leurs fiefs, dîmes, moulins à vent et à eau et à dîmes s’étendant en la dite paroisse de Saint-Gravé et celle de Peillac avec leurs appartenances et leurs dépendances.
Les héritiers du feu Charles de Théhillac et sa compagne, seigneur et demoiselle de la Lande, à cause des maisons, métairies, appartenances et dépendances nobles du haut et bas Montret, moulin de Canquémard et fiefs en dépendant.
Demoiselle Suzanne Le Héno, dame de Guoribert, à cause du port et passage du Gueslin,
Vénérable et discret missire Pierre Guillaume, prêtre, à cause de la chapellenie de Saint- Denys, maisons à étages, appartenances et dépendances de la dite chapellenie en Saint Gravé,
Le prieur de Saint-Jean de la Bande, pour ce qu’il a de dépendances à Saint Gravé,
Clément Gouro et demoiselle Anne de Bodéan, sa compagne de Saint-Jacut, pour la plus grande partie de la métairie noble de la Saulaie,
Jean du Fresche, possesseur de la métairie noble du Cota,
Les héritiers de feu noble homme François Le Gal, seigneur de la Haye, à cause d’une partie des dépendances de la Haye,
Plusieurs pièces de terres possédées autrefois par Daniélo.
En Saint Congard,
Missire Grégoire Le Fèbre, recteur de Saint-Martin, pour les maisons et dépendances nobles de Bellée,
Gilles de Bégasson, pour la terre du même nom,
Gilles Guihard, seigneur du Verger, pour ses terres de Foheno,
Noble homme Barthélémi Guérin, seigneur de Foheno,
Église, chapelles et ermitage de ROGA et autres terres en dépendant fondés par le seigneur du comté de Rieux et gouvernés par les Révérends Pères religieux Camaldules, à devoir de prières et oraisons journalières pour le salut, santé et prospérité des fondateurs et repos des âmes de leurs prédécesseurs .
La Chapelle de comper, terres et bois taillis en dépendant, aux dites paroisses de Saint-Congard et Saint-Gravé, que possèdent les abbayes et couvent de Paimpont par donation des anciens Seigneurerie de Rieux pour l’augmentation de la dite abbaye,
Les héritiers de feu Jean de la Rohère, écuyer, pour les dépendances de la maison noble de la Provostaye,
Missire Julien Tastard, recteur de Saint-Congard, à cause de sa maison presbytérale, dépendances et appartenances d’icelle.
Le dit seigneur de Rieux déclare avoir, dans toute l’étendue de la seigneurie de Rieux, à Peillac et paroisses qui en dépendent, haute moyenne justice, laquelle justice il fait exercer tous les vendredis de chaque semaine en la ville de Peillac
Le dit seigneur a droit, dans les juridictions de Rieux à Rieux et de Rieux à Peillac, de menées, de demander congé et renvoi pour lui, ses hommes et ses vassaux par son procureur ordinaire en les dites cours et sans être tenu d’y assister en personne, ni par son procureur fiscal , si bon lui semble, avec cette prérogative dans les deux cours de la seigneurie d’être appelé à la menée et plaids généraux immédiatement après le comté de Porhoët et la vicomté de Rohan, et de faire tenir ses plaids généraux quatre fois l’an aux jours et lieu accoutumés et alternativement après le Baron de Malestroit , comme aussi le droit de faire tenir marché à Peillac tous les vendredis de chaque semaine, jours ordinaires des audiences de ses officiers.
Il a aussi le droit de tenir deux foires par an et, à ces foires comme aux marchés, droit de coutume, aulnage, étalage, droit de police sur les marchands, débitants de vin et de cidre, et mesure de grain.
Il a droit de présentation et nomination sur toutes les chapelles et chapellenies situées dans ses fiefs dont lui et ses auteurs sont fondateurs, spécialement sur celle de Saint-Jacob desservie au lieu où elle est située.
Le dit Seigneur a droit de prééminence, honneurs et prérogatives appartenant au seigneur supérieur et fondateur, dans les églises au nombre de huit villes et paroisses, tenues en dépendant.
Au dit seigneur Comte appartient la terre et seigneurie du Plessix-Limur, située proche Rieux, appelée la Poterie, dans la paroisse de Rieux, avec son droit de haute, moyenne et basse justice, four banal et autres droits. Laquelle terre et seigneurie du Plessix-Limur a été réunie au comté de Rieux par retrait féodal qui en a été fait par messire du Guénégaud, père du seigneur avouant sur messire de Couétion, conseiller en la cour, qui l’avait acquise par décret judiciel, à la barre de nos seigneurs des Requêtes du Palais. D’abord la maison, et manoir noble du Plessix consistant en deux corps de logis couverts d’ardoises où sont cuisines, salles basses, offices, caves, chambres hautes, antichambres, latrines, cabinet et pavillon, grenier au-dessus, cuisines, boulangerie, la chapelle, jardin d’un journal garni de tourelles, lauriers fuies, grand bois, taillis. La dite maison du Plessix a droit de recevoir 16 sols et 2 pots de chaque potier marié, des veufs 8 sols, des autres 1 pot par chaque année, 2 corvées l’une à battre et l’autre à faucher sur chaque homme.
Au même seigneur, appartient le passage d’Aucfer sur la rivière d’Oust avec chalands à rebords et de faire payer tous ceux qui passent suivant la coutume, excepté les Religieux de Rieux.
ü De plus droit d’avoine, deniers et perdrix sur les habitants de Rieux. Ce rôle monte à 75 livres, 16 sols par argent et par boisseaux, 8 perdrix, 3 chapons, 2 poules, 7 journées.
ü Au village de la Poterie, il y a tous les ans, de temps immémorial, une foire, le jour de la Saint- Jacques, le 3 mai, avec droit de coutume.
ü A la Poterie, il a maîtrise et communauté de Poterie et ne peut aucun potier qui est fils de maître, se faire recevoir que par l’agrément du seigneur et est obligé de prêter serment et payer les droits accoutumés.
ü Le dit seigneur a droit d’établir, tous les ans, six compteurs pour prendre garde si aucun potier fait plus grand nombre pots que ce qu’il a droit par jour, et s’ils contreviennent aux autres droits du seigneur et il peut établir un des dits compteurs pour bastonnier, lequel a soin des affaires de la communauté. Les potiers mariés ne peuvent faire chacun plus de trois douzaines et demie de pots par jour, les veufs ou veuves deux douzaines. Les potiers ne peuvent cuire leurs pots les vigiles de fêtes commandées, ni exposer leurs pots en vente les jours de dimanche. Les potiers ne peuvent faire de pots depuis le jour Saint-Nicolas, 6 décembre, jusqu’au 1° mars, sans la permission du dit seigneur avouant. Chaque potier marié doit au dit seigneur Comte 16 sols et 2 pots, les veufs ou veuves 8 sols et 1 pot chaque année payables le 2 mai sans assignation devant la chapelle de Saint-Jacques. De plus, chaque potier marié doit 2 journées d’août, les veufs ou veuves 1 journée.
Au même seigneur Comte, toujours à cause de sa seigneurie du Plessix, droit de présentation et nomination de la chapellenie du Haussot desservie en l’église de Rieux. Les seigneurs du Plessis ont fondé et doté, au couvent de Notre-Dame de Rieux, messes et services, notamment une messe tous les vendredis.
ü Au-dessous du grand bois du Plessix-Limur est la chapelle de Saint-Gildas où il y a deux assemblées par an : l’une au mois de janvier et l’autre au mois de mai et le seigneur est en possession immémoriale que les vins et les cidres qui s’y débitent, ne paient aucun droit. Il en est ainsi de la chapellenie Saint-Jacques des Potiers.
La présente déclaration faite par moi, Pierre Ozanneau, avocat au Parlement de Paris, intendant des affaires du dit seigneur avouant, en vertu de procuration expresse et présent devant les notaires royaux de Ploërmel, le 1 avril 1681.
Signé Ozanneau-Berthelotet Berrinet, notaires royaux.
Cet aveu ne mentionne que le rôle rentier noble du Comte de Rieux vers la fin du XVII° siècle. Les sires de Rieux prélevaient encore de nombreux impôts sur les roturiers vivant en leur comté. Leurs fermiers généraux, aidés de leurs procureurs fiscaux et de leurs sénéchaux, établissaient ces rôles, surveillaient la rentrée de ces redevances et en donnaient quittance. Cette sorte d’imposition, appelée taille ou redevance, qui pesait lourdement sur les paysans, était très productive. Nous avons retrouvé aux archives de la famille Noury du Groschêne en Allaire, les quittances de ces redevances payées aux comtes de Rieux pendant plus de deux siècles. Elles sont singulièrement suggestives.[18]
Un acte, très long [19] et très curieux, que j'emprunte à M. de Palys qui l'a analysé dans le bulletin de l'Association Bretonne (1902), cet acte donne l'état complet du domaine de Rieux à cette époque, auquel avait été joint, lors de la ruine des Sourdéac, le château de ce nom. Deux notaires de Ploërmel et Rochefort, accompagnés de M ° Minet, procureur de la marquise de Rieux, se rendent dans toutes les paroisses dépendant de la seigneurie, pour en prendre possession. Ceux-ci décrivent minutieusement l'état de chaque domaine et surtout les armoiries qui prouvent dans chaque église, chapelles et manoirs, la suprématie des seigneurs.
Nous voyons d'abord, par ce procès-verbal, que le comte de Rieux était le seigneur fondateur de seize paroisses, que nous avons déjà nommées ailleurs ; c'est un arrondissement superbe de territoires, bornés au sud-est par la Vilaine et, au nord-est, par la rivière d'Oust. Le château de la Forêt-Neuve, « maison de plaisance bâtie par les seigneurs de Rieux pour la commodité de la chasse », et la Forêt Neuve qu'on exploitait en 1761 ; la métairie des Noës en Glénac et celle de la Planchette, le Moulin-Neuf, l'auditoire à Glénac et le château de Sourdéac sans vitres ni fenêtres et le rez-de-chaussée servant d'étables, le pré Vert et le moulin en Cournon, les moulins de Soual et de Hunaud en Carentoir, la métairie de l'Abbaye en Glénac, celle de Branfereuc, le moulin de Choiseul, les étangs d'Hermelin, l'ancien château de la Bouteveillais, etc.
Les droits seigneuriaux étaient très considérables. Le Comte de Rieux était le seigneur fondateur de toutes ces paroisses. Le plus important des ces droits, après ceux de haute moyenne et basse justice, étaient ceux de pêcheries et écluses sur la Vilaine, l'Oust et l'Aff, droit de pêche prohibitive depuis Folleux en Béganne jusqu'au pont de Viel de Rays ; à Sourdéac le droit de péage, ponts et pêche prohibitive dans l'Oust et l'Aff et le droit d'obliger les pêcheurs à porter leur poisson au château pour que le seigneur en ait la préférence.
Au port et passage du Port-Corbin en Glénac, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie et les prés en dépendant sont séparés de Bains par les vestiges de l'ancien lit de la rivière à Cournon ; le droit de faire courir la quintaine, le jour de la Quasimodo, sur le bord de la rivière, au poteau que le seigneur de Sixt est obligé de fournir.
Enfin, j'arrive à la partie la plus intéressante de cette longue étude. Le notaire Dumay et le procureur Minet entrent religieusement dans chaque église ou chapelle relevant du comté, sans compter deux ou trois prieurés fondés par les sires de Rieux. II y avait seize églises paroissiales et vingt-trois chapelles. Chaque église de leurs alliances soit en sculpture, soit dans leurs vitraux, pas une qui n'ait son armorial presque complet. C'est toute. La Bretagne seigneuriale dont le souvenir était conservé dans ce pays.
Ø Paroisse des Fougerêts : chapelle Saint-Jacob, où sur le linteau de la porte d'entrée, était l'écusson mi-partie de Rieux et de Bretagne avec, de chaque côté, une tête de bélier.
Ø Paroisse de Glénac : chapelle Saint-Michel.
Ø Paroisse de Cournon: chapelle de la Croix.
Dans chaque cimetière existe un pilori fort ancien, avec un cep et collier de fer armorié de Rieux.
A la Forêt-Neuve, on retrouvait de beaux entourages tels que esplanade, allées, contrallées, rabines directes et de traverse, coulées, vallées, viviers et cette maison de plaisance avait encore grand air. Mais il n'y avait plus une vitre au premier étage. En revanche, à chaque lucarne du château (il y en avait six), on voyait un écusson différent des alliances de Rieux, Rochefort, Bretagne, Penthièvre, Ancenis, Rohan ;
v sur la première lucarne du château il y avait l'écusson écartelé aux 1 et 3 de Rieux, aux 2 et 4 de Rochefort, sur le tout d'Harcourt.
v Sur la deuxième, le même écusson au haut ; au-dessous, à droite, un écusson des armes d'Harcourt et à gauche, un autre, mi-partie des armes de Rieux et de Bretagne - Penthièvre (d'hermines à la bordure de gueules).
v La troisième lucarne a un grand écusson de Rieux et, au-dessous à droite, un écusson aux armes d'Ancenis (de gueules à 3 quintefeuilles d'hermines) et, à gauche, un écusson mi-partie de Rieux et de Rohan.
v La quatrième a un grand écusson de Rieux et, au-dessous à droite, un écu chargé des seuls besans de Rieux et, à gauche, un autre écu chargé des seuls vairés de Rochefort.
v La cinquième, le collier de l'Ordre du roi et, au-dessous, deux béliers affrontés chargés de besans sur le corps.
v La sixième a un grand écusson de Rieux.
Il ne reste plus rien de ces souvenirs détruits par la Révolution. Dans chaque chambre du château, le manteau de la cheminée était décoré d'un écusson en bois et, dans la dernière, un écu en bois pendant avec un cordon, le dit écu d'azur à 10 besans d'or, entouré du collier du Saint-Esprit. Le manteau d'une autre cheminée était décoré d'un écusson en bois des armes de France â couronne non fermée.
Dans l'église de Glenac
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Intérieur Eglise de Glénac |
Se trouvaient les armes de Quintin, jadis seigneurs de Sourdéac [20], et près de la balustrade « un tombeau de deux pieds et demi de large ; au-dedans de cette balustrade, une pierre tombale avec une inscription gothique que l’on n'a pu lire.
Dans le bourg de Glénac, on note encore l'existence d'insignes alors disparus depuis un siècle, mais dont la description mérite d'être conservée. « Lesdits sieurs Minet nous ayant « représenté le procès-verbal de prise de possession de 1671, « nous avons remarqué qu'il existait lors un vieux pilier de bois à la maison des sieurs et dame Kerboullard, vis à vis la grande passée du cimetière du côté du nord et un vieil écusson en relief semé de besans, dans lequel était un autre écusson de fer penché '(sic) avec cinq besans en sautoir que « les officiers et autres personnes présentes avaient dit être « l'étalon et la maille des filets de pêche dans toute l'étendue « de la seigneurie de Rieux ; et que la galerie de ladite « maison était le siège et le lieu dans lequel, de tout temps a immémorial, les juges et officiers des eaux, bois et forêts « dans ladite seigneurie avaient coutume de tenir leurs « assises et exercer ladite juridiction des eaux, bois et forêts. « Ce fait, nous nous sommes transportés sur le rivage vis-à -vis l'église de Glénac, terrain propre de ladite seigneurie de Rieux. Lesdits sieurs Minet nous ont fait remarquer un « poteau de bois aux armes de Rieux, que les gens présents «nous ont dit être l'endroit où les seigneurs de Rieux faisaient de tout temps immémorial courir la quintaine (voir explication) le jour de Saint Léon, patron de la paroisse, par les mariés « de l'année. »
En Carentoir, enfin, à la chapelle de Fondelienne qui existe encore, Dieu merci, sauvée par son isolement, il existe encore sur la jolie chaire du xve siècle, heureusement conservée, un écusson, identifié par M. l'abbé Leclair dans son histoire de Carentoir, qui a cru y voir celui de deux familles de petite noblesse du pays, Berruyer et Boisbrassu. Cet écusson, au dire des notaires de 1761, était celui de Rochefort et Bretagne, et la chapelle renfermait de plus l'écusson de Bretagne, Bourbon et Rieux
Nous voyons d'abord par ce procès verbal de 1780 que le comte de Rieux était seigneur fondateur de seize paroisses. Rieux, Allaire, Béganne, Saint-Gorgon, Fégréac où se trouvait avec Rieux et Peillac le siège de trois juridictions du comté ; Avessac, Saint-Jacut, Saint-Vincent, Saint-Perreux, Saint-Congard, Saint-Gravé, Saint-Martin, les Fougerêts, Glénac, Sourdéac, Cournon, c'est-à-dire un arrondissement superbe de territoires se touchant, bornés au Sud par la Vilaine, et à l'Est par la rivière d'Oust.
Le domaine proche se composait avec quelques manoirs en ruines, plutôt d'immenses prés ou peut-être marais que de fermes en culture[21] à Rieux, avec les ruines du château et son entourage. Il comprenait de vastes prairies aux marais de la Roche, à Roru, à Argandin, Lauvergnac en Cran, à Treffin ; le château en ruines du Plessix-Limur et les métairies de Clémevert, du Bas Plessix ; le moulin à eau de Cleret et à vent de Beauregard ; les prés en rivière de Béganne ; la forêt de Rieux entre Rieux et Allaire ; le pré de Pritel en Fegréac situé dans le pré de la Maréchaussée ; les prés de Saint-Perreux ; la prairie dite de Rieux ; les prés de l'Écluse, du Viel de Rays ; les prés du Hallée, Rouxel, du Pignon, de la Cobade entre les canaux de la rivière d'Oust ; le lieu du Pussoir près Malestroit ; la lande et le pré de la Bosse de Rieux en Saint-Congard ;
Le château de la Forêt Neuve, « maison de plaisance bâtie par les seigneurs de Rieux pour la commodité de la chasse » ; la Forêt Neuve qu'on exploitait en 1761 ; la métairie des Noës en Glenac et celle de la Planchette ; le Moulin Neuf ; l'auditoire à Glénac ; le château de Sourdéac très ruiné, sans vitres aux fenêtres et le rez-de-chaussée servant d'étables ; le pré Vert et le moulin en Cournon ; les moulins de Soual et de Hunaud en Carentoir ; la métairie de l'Abbaye en Glénac ; celle de Branfereuc ; le moulin de Choiseul ; les étangs d'Hermelin ; l'ancien château de la Bouteveillais etc.
Quant aux droits seigneuriaux, ils étaient, comme on le pense bien, très considérables. Le comte de Rieux était seigneur fondateur de toutes ces paroisses; une seule opposition fut faite pendant ce procès-verbal, au nom de la dame de Sansay, propriétaire du Plessis en Peillac, au sujet des églises de Peillac et Saint-Jacut, et une autre au sujet de celle de Saint-Gravé par le seigneur de Castellan, seigneur de Cancouët et Canquemard.
Les plus importants de ces droits, après ceux de haute, moyenne et basse justice tels qu'ils appartiennent à haut baron dans ses terres, étaient ceux de pêcheries et écluses sur la Vilaine, l'Oust et l'Aff, droit de pêche prohibitive depuis Folleux jusqu'au pont de Vieil de Rays,
A Sourdéac, le droit de péage, ponts, et pêche prohibitive dans l'Oust et l'Aff et le droit d'obliger les pêcheurs de ces rivières à porter leur poisson au château pour que le seigneur en ait la préférence. Ce droit n'était pas tyrannique comme on pourrait le croire à première vue : le pêcheur était sûr que son poisson ne resterait pas invendu et lui serait bien payé, mieux payé même que par les habitants du pays. Les rigueurs du Carême étaient faciles à accomplir par les seigneurs de Rieux.
Il y avait, en outre, tous les droits ordinaires de péages, bacs et ponts, foires et marchés à Béganne et Saint-Gorgon, le seigneur a le droit de faire jeter, chacun an le lendemain de Noël, une soule en cuir fournie par le dernier marié de la paroisse ; à Avessac, droit de faire tenir une fois l'an les plaids généraux et droit de police à l'assemblée qui se tient le jour de Saint-Pierre; à Peillac, droit d'amputation d'oreilles non autrement décrit dans toutes les paroisses , droits de ceps et potence, de justice à quatre piliers armoriés, connaissance des cas criminels et punition d'iceux, même par fustigation qui s'exerçait autrefois à Peillac depuis une pierre taillée à quatre pans et placée sur le bord du grand chemin au bout de la pièce du Cormir, vis-à-vis de la croix de la Borde, jusqu'à une autre pierre taillée de même façon et placée sous un ormeau au village du Prettable [22].
A Peillac, le seigneur du Plessix devait présenter par ses officiers à ceux de Rieux à Peillac, un pot et un plat pour étalonner les pots et les plats à la mesure de Rieux.
Au port et passage du Port-Corbin, la chaussée a été construite aux frais de la seigneurie et les prés en dépendant, sont séparés de Bains par les vestiges d'un ancien lit de la rivière à Cournon; enfin, on relate le droit de faire courir la Quintaine, le jour de Quasimodo, sur le bord de la rivière, au poteau que le seigneur de Sixt est obligé de fournir, lequel existait en 1761, mais sans armoiries.
Il y avait aussi le droit très étendu et très curieux que devaient aux seigneurs les potiers de Rieux. Un aveu de 1701 donne des détails circonstanciés sur cette véritable corporation de « chacuns frairiens, habitants et manants en cette frairie de la Poterie ». La frairie était comme vous le savez une délimitation territoriale formant comme une famille groupée pour la défense des intérêts temporels et religieux [23]. L'acte analysé [24] nous montre, selon leurs antiques coutumes, les membres de la frairie se réunissant chaque année, le 30 octobre, à la chapelle de la frairie dédiée à Saint-Jean pour rendre aveu au seigneur et s'occuper de leurs intérêts. Tous y sont nommés et l'on trouverait certes encore aux environs de Rieux, beaucoup de leurs descendants. Ces droits étaient attachés à la seigneurie du Plessix-Limur jointe au comté de Rieux depuis une époque ignorée.
Les habitants de la Poterie avaient le droit privatif de tirer sur les terres de la seigneurie, le sablon, lizes et terres propres à faire pots et s'ils trouvent quelque étranger non usant dudit métier d'ouvrage de poterie à en tirer, ils ont le droit de s'en saisir et de lui faire payer une amende.
En revanche, le seigneur de Rieux a le droit une fois pendant sa vie d'établir un nouveau potier, mais, sauf ce cas, aucun étranger ne sera reçu sans l'assentiment du seigneur et du général des potiers (conseil mi-municipal, mi-de fabrique qui veillait à la conservation des droits de la frairie), et nous montre les libérales institutions qui permettaient aux habitants, de défendre leurs droits. Et à son entrée, il devra payer un droit de 30 l. au seigneur, 30 l. au général, et 30 l. pour la chapelle.
Cette chapelle était l'objet de soins vigilants. A chaque fête de Noël, les potiers choisissent l'un d'eux qui, sous le titre d'abbé, doit faire fonction de gardien, la nettoyer, y apporter de l'eau pour faire de l'eau bénite et sonner les cloches à la mort de l'un d'eux pour avertir d'aller à l'enterrement s'il ne le fait pas amende de 60 sous et un denier.
En retour de leur droit sur la terre du seigneur, les potiers qui ne pouvaient travailler à leur ouvrage du 10 décembre au 1° mars sous peine de 60 sous et un denier d'amende, devaient au seigneur 16 sols et 2 pots par chaque mariage mais chaque veuf et femme veuve et chaque fille ne devait que 8 sols et un pot payable chaque année payable le 2 mai sans assignation devant la chapelle Saint-Jacques. On ne parle pas des jeunes garçons ; pourquoi étaient-ils dispensés de ce tribut ?
Pour assurer l'observation de ces règlements et percevoir cette quantité de pots, le comte de Rieux avait droit d'établir chaque année deux revoyeurs et quatre compteurs qui devaient s'assurer que chaque mariage ne faisait chaque jour que trois douzaines de pots et trois pots de plus par enfant, et « quand les enfants sauront faire pots, ils n'en pourront faire chacun que douze par jour », sous peine, si l'on dépasse cette quantité, de 60 sols et un denier d'amende. Il ne faut pas oublier que tout le corps des potiers devait au seigneur une livre de poivre chaque année. On voit que les vastes cuisines de la cour plénière de Rieux ne devaient pas manquer de vases pour cuire les plantureux repas qui s’y débitaient et que la maladresse habituelle des serviteurs et marmitons était si facilement réparable qu'ils pouvaient briser leur vaisselle sans trop de remords.
Enfin, voici la partie peut-être la plus intéressante et la plus archéologique de cette longue étude. Le notaire Dumay et le procureur Minet entrent religieusement dans chaque église ou chapelle relevant du comté, sans compter deux ou trois prieurés et deux couvents fondés par les seigneurs de Rieux. Comme je l'ai dit, il n'y avait pas moins de seize églises paroissiales et vingt-trois chapelles[25].
Tout le monde connaît les formalités de prise de possession scrupuleusement décrites à chaque fois. S'ils ne les ont pas omises, il a dû être très fatigant pour eux de circuiter chaque pièce de ces immenses marais, d'y pêcher, d'y couper du bois, d'ouvrir tous les appartements et d'y faire du feu. Comme dans chaque église, on fait sa prière et on le constate, sans médire de leur vertu, que c'était des oraisons jaculatoires; de même que la réfection prise dans chaque maison où l'on a bu et mangé, a dû être aussi un repas jaculatoire, sans quoi les forces de résistance de l'appétit d'un homme de loi ne lui eussent pas suffi à cette lourde besogne.
Sans suivre les notaires dans leurs longues descriptions qui, bien que très intéressantes, deviendraient monotones et nécessiteraient pour le bienveillant auditoire et pour l’auteur, les rafraîchissements et les réfections que prenaient ceux dont on suit les longues pérégrinations, chaque église ou chapelle était constellée d'écussons aux armes de Rieux ou de leurs alliances, soit en sculpture, soit dans les vitraux. Pas une qui n'ait son armorial presque complet, qui nous montre d'abord la quantité prodigieuse de vitraux peints qui ornaient nos églises et qui nous fait suivre la généalogie complète et les royales alliances de l'illustre maison. C'est toute la grande France chevaleresque dont le souvenir était ainsi conservé autour de votre ville de Redon.
Naturellement, la visite commença par Rieux : le Recteur se distingue des autres qui se contentent d'assister régulièrement à la prise de possession. François Abhamon témoigne ressentir toute la joie possible à l'entrée des hommes de loi et au même instant, s'étant revêtu d'un surplis, une étole et une chape, il fait sonner les cloches, et entonne le « Te Deum » dans sa joie de voir revenir dans son sanctuaire le nom de Rieux. Les autres recteurs sont plus calmes et plus indifférents. Les écussons qui décoraient l'église étaient aux vitres et aux murailles de Rieux, écartelés de Bretagne, de Rochefort et d'Harcourt. Disons en passant que la fabrique jouissait, de par les seigneurs de la Bousselaie, d'un droit assez important qui devait remonter à une certaine antiquité.
Le revenu de plusieurs pièces de terre de cette seigneurie devait être employé à l'achat de dix demées de froment pour le pain béni du jour de Pâques et le vin pour les communiants. [26]
Au couvent des Trinitaires, fondé d'abord dans le château, en 1345, par Jean de Rieux, puis transporté dans la ville et où vivaient encore cinq religieux en 1761, il existait deux monuments remarquables. C'était le lieu de sépulture des seigneurs. Outre les écussons aux vitres et aux murailles, il y avait du côté de l'évangile et à genoux sur un prie-Dieu, un jeune homme, représenté tel, armé de toutes les pièces, ayant un grand manteau d'azur semé de besans d'or et portant à côté date de 1541 et de l'autre côté dudit tabernacle une dame aussi à genoux, avec un grand manteau, avec une inscription antique, à côté de Madame de Rieux (sic) laquelle, par la date de 1541, ne peut être que Suzanne de Bourbon Roche-sur-Yon, mère du jeune seigneur de Rieux représenté de l'autre côté dont on vient de parler, qu'il y a de plus un tombeau à l'entrée du sanctuaire qui, suivant l'inscription gothique qui se lit sur ledit tombeau, est celui de Jean, sire de Rieux [27] et d'Isabelle de Clisson, fondateurs de ladite maison, lequel tombeau était ci-devant élevé et a été aplani pour la commodité du service divin.
Le sieur Minet, ayant représenté au sieur Ministre du couvent qu'étant venu à Rieux, par curiosité, du temps de Messire Janotin, son prédécesseur ministre, ledit sieur Janotin lui avait fait voir en ladite vitre du maître-autel un écusson aux armes mi-parties de Rieux et Clisson. Ledit Sieur Ministre actuel est convenu que ledit écusson était dans ladite vitre et a fait voir qu'il y est encore, mais caché par le retable qu'il y a fait faire et a promis le faire placer en évidence dans ladite vitre [28] .
Le château était, comme on le sait, depuis longtemps en ruines. Voici la description qu'en donne le procureur : « Situé sur le bord de la Vilaine, dans lequel nous sommes entrés par les ruines d'icelui, où avons remarqué que c'était anciennement une place forte en forme de triangle sur un rocher, de tout quoi, il ne reste plus en entier qu'une partie d'un vieux donjon tout à fait en ruines, avec une grande porte de pierre de taille, vers Occident, et une porte à côté avec des enclaves de herse, de pont-levis et un pan de murailles dans la douve pour recevoir lesdits pont-levis [29], et le surplus dudit château sont en ruines, sans aucun logement, couvertures ou boisages, lequel est entouré de vieilles douves et fossés dans lesquelles il est tombé plusieurs pans de murailles ».
A l'église d'Allaire, l'écusson de Rieux était accompagné d'un autre aux armes pleines de Rochefort que les Sires de Rieux faisaient mettre rapport (sic) à l'alliance avec Jeanne, héritière de Rochefort. (Ceci est le style de Minet.) Dans la chapelle de Saint-Eutrope, à Allaire, existait un souvenir plus glorieux encore: l'écusson mi-parti de Bretagne et d'Amboise qui sont les armes de la duchesse de Bretagne, Françoise d'Amboise, petite-fille de la maison de Rieux par sa mère, Marie de Rieux. Il serait heureux que cette chapelle eût conservé le souvenir de cette douce et pieuse figure.
A Béganne, les armes de Guénégaud, acquéreurs d'avec le duc d'Elboeuf, avaient remplacé celles de Rieux, mais de vieux titres présentés par les notaires prouvaient qu'autrefois, sur des carreaux de bois, les armes de Lorraine mi-parti de Vendôme, existaient près la vitre du grand autel et Rieux et Rochefort en alliance; un autre mi-parti Rieux et Bretagne, plus un vieil écusson chargé de besans en relief et un bélier au-dessous, allusion à la devise « à tout heurt Rieux », et non pas comme dit Ogée, " à toute heure Rieux."
La visite des intersignes de l'abbaye de Redon est particulièrement intéressante parce qu'elle donne la description officielle de l'un de ces beaux vitraux où se trouvaient tant de portraits historiques et qui embellissaient si merveilleusement votre illustre église.
« Les sieurs Minet nous ont fait remarquer dans les rangs d'en bas du vitrage dudit chœur, du côté du Midi, trois grands panneaux de vitre en colonne, séparés chacun par des séparations de pierres de taille, lesquels trois vitrages ou panneaux en colonne sont de verre peint à l'ancienne façon et de couleur encore très vive, excepté environ les deux tiers de chacun desdits panneaux dont le milieu d'iceux ont été détruits et rétablis en verre blanc, et chacun desquels dans les endroits où existe encore le vieux verre, sont bordés d'azur parsemé de bezans d'or qui font le fonds et les pièces de la bannière de Rieux et, dans le bas du panneau du milieu, lesdits sieurs Minet nous auraient fait remarquer un crucifix et dans le bas du panneau qui est à côté vers la nef, un seigneur agenouillé devant ledit crucifix, armé de toutes pièces et sur ladite armure une cotte d'armes fort longue à l'antique couleur azur parsemée de besans d'or et derrière ledit seigneur plusieurs religieux à genoux. Devant ledit crucifix et dans le bas du panneau, vers le maître-autel, une dame à genoux sur un prie-Dieu, ayant sur la tête un cercle en forme de couronne, telle que les portaient autrefois les femmes et filles des seigneurs descendus des maisons souveraines et sur la cotte ajustée et traînante de ladite dame qui est couleur azur, sont des besans d'or parsemés.« De plus, avons remarqué que Hermengarde d'Anjou, femme d'Allain Ferjean (sic), duc de Bretagne, peinte dans le chœur de ladite église, avait sur la tête une couronne en forme de cercle, pareille à celle qu'ils venaient de nous faire remarquer sur la tête de la Dame de Rieux dont nous avons rapporté acte [30] »
Je ne signalerai pas dans chaque cimetière un pilori fort ancien avec un cep et collier de fer armorié de Rieux.
A Fégréac particulièrement, et sur l'accoudouer du chanceau réservé aux seigneurs de Rieux, leur écusson était accolé d'un autre chargé de fleurs de lis sans nombre [31].
Enfin , les procureurs arrivent au monastère des Camaldules de Roga, en Saint Congard, fondé en 1672, par les seigneurs de Guénégaud, qui pendant près de cent ans avaient possédé Rieux.
Il y a là une anomalie inexpliquée, car toute l'église est parsemée d'écussons aux armes des anciens seigneurs, Rieux et alliances, Rieux et Bourbon, Roche-sur-Yon, un autre mi-parti Léon et Rohan, accolé à celui de Rieux, ce qui paraît avec raison, disent les procureurs, être celles de Jeanne de Rohan, épouse en 1442, de François de Rieux. Les tirants de la voûte portent les mêmes insignes. Comment ne trouve-t-on pas dans ce couvent fondé par les Guénégaud, une seule fois leurs armoiries et, au contraire, les plus antiques alliances de Rieux. Faudrait-il croire que le couvent, fondé en 1672 par les nouveaux possesseurs, avait été installé dans une très ancienne église qu'on aurait donnée aux Camaldules, nouveaux venus ? Il n'y a pas d'autre moyen d'expliquer cette anomalie et alors quelle était cette ancienne église transformée pour une fondation moderne? Problème posé à ceux d'entre nous qui habitent le pays et le connaissent mieux que quiconque [32].
Aux Fougeretz «dans la grande vitre du maître-autel, sur le côté de l'évangile, est un écusson aux armes de Bretagne et, à côté d'icelui, en plein milieu de ladite vitre, est un autre écusson écartelé de Bourbon, de Bretagne, de Rohan, d'Harcourt, et sur le tout, de Rieux. » Ce splendide faisceau d'alliances méritait une mention spéciale.
A la Forêt-Neuve, on retrouvait traces de beaux entourages tels que, esplanade, déports à vannes, allées, contrallées, rabines directes et de traverse, couliées, vallées, viviers et cette maison de plaisance semblait avoir grand air. Mais il n'y avait plus une vitre dans tout le cours du premier étage ou même beaucoup de carrées de fenêtre étaient absentes. En revanche, à chaque lucarne du château (il y en avait six), on voyait un écusson différent des alliances de Rieux, Rochefort, Bretagne, Penthièvre, Ancenis, Rohan, Rochefort, permettant de suivre sur les murailles leur glorieuse généalogie. Au-dessous de l'écusson de Rieux se voyaient deux béliers affrontés, chargés de bezans sur tout le corps, et surtout on rencontrait une antique porte de bois à curieuse décoration. Elles étaient [33] doublées de limandes par-derrière, liées et attachées les unes aux autres par de grands clous écroués et dont les têtes représentaient des bezans. Cette ornementation originale nous rappelle les tours de Ranrouët en Herbignac où, à l'aide de gros boulets encastrés dans la maçonnerie extérieure, on a figuré les bezans des armoiries de Rieux de manière à en faire un écusson colossal. Dans une chambre de la Forêt-Neuve et malgré son état de ruine, le manteau d'une cheminée était décoré d'un écusson en bois des armes de France à couronne non fermée « ledit écusson fort ancien et qui nous a paru être de Charles VIII ou Louis XII. » Dans chaque chambre, le manteau de cheminée était décoré d'un écusson en bois et, dans la dernière, un écu en bois pendant avec un cordon, ledit écu d'azur à 10 bezans d'or, entouré du collier du Saint-Esprit
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[2] : Livre Histoire de Bretagne par Jean DELHOMMEAU.-Les Origines de la Bretagne par Léon FLEURIOT.
Les Charmes secrets du Pays de Vilaine
[3] MORICE, Dom Hyacinthe-« Mémoire pour servir de preuves » (9 mars 1591)- Preuves-Tome.-.GRÉGOIRE, Louis, Thèse de doctorat –« La Guerre de le Ligue » - Guéraud & Cie- Nantes –1856
[4] BSPM 1893 – Famille de la Landelle de la Graë – p. 41- R. de LAIGUE
[6] Musée National de la Marine une histoire, le château de Brest.
[7] Dom Morice, Preuves, Tome III, 1551, 1562, 1598, 1635, etc.).
[8] Revue Morbihanaise. Famille de Rieux par MERLET Pierre
[9] Voir MELESE (1934B) p. 161.
[10] Campardon, Les Spectacles de la foire...
[11] AULD (1986), vol. 3 pp. 74-75.
[12] http://www.le-neubourg.fr/page_plan.php
[13] Revue Morbihannaise Famille de Rieux par MERLET Pierre
[14] : Noblesse Bretonne par le comte de Laigue
[15] Archives du Morbihan, Sénéchaussée de Ploërmel, Comté de Rieux –Archives du Château du Plessis –Limur – Archives de saint Gravé – Archives du Notaire d’Allaire - Bulletin de l’Association bretonne 1904, deux études intéressantes de M. de Palys –
[16] Archives de la chambre des comptes à Nantes, années 1532 et 1542
[18] Revue Morbihanaise Comté de Rieux par MERLET Pierre
20] Sourdéac était entré dans la maison de Rieux par acquit de Jean de Rieux, d'abord abbé de Prières, puis évêque de Saint-Brieuc jusqu'en 1544, sans être dans les ordres, et enfin époux de Béatrix de Jonchères
[21] Bien que cette énumération soit assez aride, nous croyons devoir la donner cependant, pour que l'on puisse à la faveur de ces noms qui doivent exister encore, reconstituer et suivre l'étendue de ces immenses domaines.
[[22] On retrouve encore à la même place, me dit-on, au moins l'une de ces pierres.
[23] Cette excellente et fraternelle institution a été étudiée d'une manière complète par notre érudit confrère le marquis de l’Estourbeillon.
[24] Cet aveu provient encore des archives de M. la Borderie
[25] Pour faciliter les recherches de ceux qui auraient la curiosité de rechercher dans le pays même, les traces des seigneurs de Rieux, je mets ici la nomenclature de ces chapelles, probablement détruites en grande partie
En la paroisse de Rieux chapelles Saint-Antoine, Saint-Julien d'Auquefer -Saint-Gildas au Val, la chapelle de Tréfin et Saint-Jean de la Poterie
Paroisse de Béganne chapelle des Alliers, au port des Alliers et passage de Folleuc ; chapelles de Bon-Réconfort, de Bignac, de St Barnabé, de la Madeleine
Paroisse d'Allaire Saint-Eutrope, Capo. Sainte- Barbe, Saint-Joseph des Landes
Paroisse de Frégréac la Madeleine Saint-Armel, Saint-Joseph et la petite chapelle de Saint-Jacques de la Brorandais, près le pont de Rieux, en la frairie des Henrieux
Paroisse d'Avessac chapelle du prieuré d'Estival
Paroisse de Saint-Vincent ; Saint-Perreuc, actuellement paroisse
Paroisse de St Congard ; N-D de Lorette, chapelle de Kercamper
Paroisse de Pluherlin ; Saint Roch, prés de Rochefort
Paroisse des Fougerais ; chapelle de St Jacob où sur le linteau de la porte d'entrée, était l'écusson mi-parti Rieux de Bretagne et de chaque côté une tête de bélier
Paroisse de Glénac chapelle Saint-Michel
Paroisse de Cournon ; chapelle de la Croix
Paroisse de Carentoir ; chapelle de Fondelienne qui existe encore
[26 Mémoire pour Dame Angélique de Marnière de la Gaudinaye, appelante de sentence rendue dans la juridiction de Rieux, le 19 décembre1746; Rennes, imprimerie de la Veuve Garnier, in-folio, 6 pages, et répliques de Messire Charles Huchet, comte de la Bédoyère, procureur générât du Parlement de Bretagne, et Dame Marie-Anne Danycan son épouse. Signé Varin, avocat. Infolio, 9 pages
[ 27Mort en 1357, à Rieux
[28] M. le Recteur de Rieux auquel j'avais écrit pour savoir s’'il existait quelques restes de ces magnifiques monuments, n'ayant pas cru devoir me répondre, je les ai visités pendant le Congrès et j'ai eu la douleur de constater la ruine complète de l'église des Trinitaires remplacée par un carré de choux. Même dans l'intérêt de la propriété et du pays, on ne peut trop déplorer ce vandalisme révolutionnaire qui a privé cette paroisse de Rieux du petit bien-être que lui apporteraient certainement les visites des touristes, que de pareils monuments auraient attirés dans le pays, comme le font déjà les ruines du château
[29] Etat actuel la partie seule du vieux donjon très majestueuse est encore debout, ainsi que le pan de muraille de la douve destiné à recevoir les ponts-levis Il n'y a plus traces des deux portes, ni des enclaves de herse et de pont-levis. Très difficile à aborder à travers les épais taillis qui l'entourent, la noble ruine à l'air de vouloir voiler sa grandeur déchue sous les rameaux touffus des chênes qu'enlacent de tous cotés les ronces et les épines,
[30] D'après une intéressante étude de M. J. Trévédy, qui sait toujours creuser les questions jusqu'au fond et dont les déductions sont si sûres, et d'après les premières investigations de M. d'Espinay, ancien conseiller à la Cour d'Angers, qui a fourni à notre collègue les éléments de sa savante discussion, ces portraits d'Alain Fergent et d'Ermengarde d'Anjou, conservés à l'abbaye de Redon et publiés par Dom Lobineau et Dom Morice, seraient ceux du duc Pierre II et de Françoise d'Amboise. Le costume est celui du XVe siècle et non du XII, et il faut lire dans la brochure de M. Trévédy les arguments irréfutables qu'il ajoute à l'opinion du savant M. d'Espinay.
Portraits d'Alain Fergent et d'Ermengarde par M. d'Espinay et J. Trévédy.
Extrait du Bulletin de la Société archéologique du Finistère.)Tirage à part Quimper, Salaün, 1892.
[31] Je ne vois pas bien à quelle famille attribuer cet écusson fleur de lisé. A moins que ce ne soit celui de Jean, marquis d'Assérac, époux, vers 1575, de Philippe de Saint-Amadour, comtesse de Guignen, héritière des biens de l'antique maison de Guignen qui portait d'azur semé de fleurs de lis d'argent.
[32] D'après ce que veut bien m'écrire M. le comte de la Ruée, il n'y a plus rien à Roga que quelques pans de murs couverts de lierre. Rien ne reste de l’église du couvent. Celle de Saint-Congard est une nouvelle bâtisse qui date d'une dizaine d'années. Il n'existe plus rien à Saint-Martin aux Fougerais- Le souvenir de ces noms illustres eut été bon à conserver dans ce petit bourg perdu et inconnu qu'est le village de Fougerêts. (1000 habitants)
[33voir Seigneurie de la Forêt-Neuve
34-Des mégalithes et des hommes en pays de Redon-archives Anne Guillouche-Debray Glénac
35-La Boucelaye au pays de Redon par Georges Le Cler