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Flore : Milieux Aquatiques des Marais

 

Les Milieux Aquatiques

II s'agit du réseau hydrographique du marais, qui se compose typiquement d'une douve périphérique en pied de coteau et de fossés transverses et longitudinaux, débouchant dans des étiers (anciens chenaux de marée) eux-mêmes reliés à la Vilaine. Parfois, de petits cours d'eau issus du coteau viennent se jeter dans la douve périphérique ou directement dans les fossés. Leurs eaux, plus acides et plus pauvres en bases, sont de caractère suffisamment différent pour engendrer des variations notables de la flore. Les apports d'azote, voire de phosphore, peuvent être la cause d'un enrichissement excessif des eaux du marais, créant un déséquilibre sur lequel nous reviendrons.

C'est dans ces milieux en eau et au niveau de leurs berges que se trouve l'univers des plantes aquatiques ou palustres.

Lorsque le niveau d'eau baisse, dans les parties envasées :

Grenouillette

Lorsque l'eau devient plus pauvre en éléments minéraux et plus acide, on trouve :

des colonies de millepertuis des marais (Hypericum elodes = Elodes palustris] aux belles fleurs jaunes contrastant avec un feuillage vert-gris. Cette espèce a comme autre caractéristique de dégager une odeur poivrée proche du cumin ou de la chicorée torréfiée lorsqu'on la piétine (action non recommandable mais qui parfois suffit à la découvrir). Elle est souvent accompagnée d’un potamot à feuilles de polygonum (Potamogeton Polygonifolius) pour former une association caractéristique.

Potamot

Sur les berges se développent les hélophytes

  1. Scirpe des marais (Eleocharis palustris),
  2. Grande glycérie (Glyceria maxima), Gaux roseau (Phalaris arundinacea),
  3. Vrai roseau (Phragmites australis],
  4. Massette (Typha latifolia ou, moins fréquente,
  5. Typha angustifolia)
  6. Et une ombellifère exubérante, l'oenanthe safranée (Oenanthe crocata), typique des milieux inondables en régions atlantiques.

C'est à cette occasion qu'il faut mentionner l'intérêt de ces fossés en milieu subhalophile. Lorsque la présence du sel reste suffisante, des espèces halophytes facultatives particulièrement résistantes à la dessalure, subsistent, comme Scirpus maritimus, pouvant constituer des colonies denses. En pleine eau, on peut trouver aussi une plante à feuilles en lanières fines, plus fréquente dans ces eaux saumâtres, la zannichellie (Zannichellia palustris).

Roseau –

Enfin, joyau patrimonial de ces milieux aquatiques, le flûteau nageant (Luronium natans),

Fluteau Nageant

Espèce protégée au niveau national, mais aussi européen, dont on pourra observer quelques belles stations dans certains fossés des Marais de Vilaine. Lorsqu'il se porte bien, il peut être abondant sur des dizaines de mètres. Ailleurs, seuls quelques pieds sont visibles. Relativement discrète, cette espèce atteint son développement optimum dans des eaux faiblement ou moyennement minéralisées et craint un excès d'ombrage, ainsi que la concurrence des hélophytes et des autres hydrophytes. Voilà de quoi inciter à une vigilance toute particulière, tant en ce qui concerne l'entretien des berges et le curage périodique des fossés, que la qualité des eaux. Le curage doit être pratiqué avec circonspection, car il peut aussi faire disparaître la plante. Aussi doit-il être toujours partiel et modeste, suffisamment espacé dans le temps pour permettre la recolonisation du milieu par la plante. Laisser les plus belles stations en l'état, à moins que l'explosion végétale et l'envasement ne menacent de les faire disparaître.

Fleurs de la Boucle de Quinsignac.

Cet ancien méandre de la Vilaine, situé sur la commune de Rieux, a été recoupé lors de la rectification de la Vilaine, consécutive aux grands travaux des marais de l'Ouest contemporains du barrage d'Arzal. Il en subsiste un bas-fond allongé, ouvert sur la rivière côté aval par un exutoire pourvu d'un ouvrage hydraulique. Une végétation aquatique et palustre s'y développe, tout en étant partiellement pâturée.

Plus de 150 espèces végétales y ont été observées durant les années 2004 à 2006. Parmi les espèces d'intérêt patrimonial, on citera notre fameux

Scripe

Le butome n'est pas très fréquent dans les Marais de Vilaine, puisqu'à ce jour, seules quatre stations sont connues. Il est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées du Massif Armoricain. Les autres stations se situent sur les communes voisines (Saint-Nicolas-de-Redon, Fegréac, Théhillac), ce qui laisse soupçonner un ancien noyau de population dans tout ce secteur, probablement à la faveur des berges des anses envasées de la Vilaine, avant curage et rescindements.

Fleurs de la Vallée de l’Oust

Dans la vallée de l'Oust, se succèdent des compartiments paysagers assez divers qui ont chacun leurs caractéristiques biologiques. Près de Redon, en amont de la Goule d'eau (confluence de l'Oust et de la Vilaine), les prairies-roselières de fauche, dans lesquelles la grande glycérie et le faux roseau jouent un rôle prépondérant, succèdent aux grandes étendues de roselières et de prairies à hautes herbes, laissées à l'abandon. Quelques dépressions plus humides permettent le développement de formations de marécage (phragmitaie, roselière basse à scirpe des marais, cariçaie à grande laîche des rivages).

Puis c'est le Marais de Mussain (Ruisseau de Via), dans lequel on peut observer la présence de l'osmonde royale qui est aujourd'hui très envahi par la saulaie. Suivent le Marais de La Roche du Theil et le mortier de Saint-Vincent-sur-Oust, qui constituent deux digitations plus indépendantes de l'Oust, où alternent prairies pâturées, formations palustres (roselières, cariçaies) et zones en eau. L'élodée dense et la jussie, deux espèces de plantes envahissantes, y ont trouvé les conditions propices à leur développement

Scripe

Sur les divers ensembles prairiaux du secteur de Redon, une espèce de carex est particulièrement présente : il s'agit de la laîche aiguë (Carex acuta), espèce gazonnante, mais haute. Quant à la plupart des espèces banales de prairies humides, on va également les retrouver dans ces marais.

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Nénuphar

Sur les divers ensembles prairiaux du secteur de Redon, une espèce de carex est particulièrement présente : il s'agit de la laîche aiguë (Carex acuta), espèce gazonnante, mais haute. Quant à la plupart des espèces banales de prairies humides, on va également les retrouver dans ces marais.

Lorsqu'on aborde le secteur de l'Île aux Pies et du Mortier de Glénac, le marais prend une toute autre dimension. À la confluence de l'Aff et de l'Oust, se forme une sorte de plan d'eau, qui est aujourd'hui menacé par l'envasement et sur lequel quelques herbiers de potamots {Potamogeton crispus, Potamogeton lucens) et d'importantes colonies de nénuphars (Nuphar luteum) se sont installées. Les plantes exotiques, comme la jussie et l'élodée dense, y sont aussi très proliférantes. En périphérie, de vastes roselières à faux roseau et grande glycérie se développent, auxquelles se mêlent les cariçaies à grandes laîches, parsemées d'une saulaie de plus en plus dense. Quelques prairies de bordure nous révèlent la présence de la discrète gratiole officinale (Gratiola officinalis], à petites fleurs mauves à l'aisselle des feuilles, rampante ou légèrement redressée. Cette plante est une espèce d'intérêt patrimonial, protégée au niveau national et en liste rouge des espèces menacées du Massif Armoricain ; préférant les prairies basses, très humides et pâturées, la gratiole ne délaisse pas pour autant les prairies hautes et abandonnées, comme on peut le voir sur Saint-Nicolas-de-Redon, par exemple.

Dernier compartiment traditionnellement rattaché à ce vaste territoire des marais de l'Oust, le secteur compris entre le Mortier et Peillac contraste avec les précédents par l'importance des cultures et des prairies artificielles, mais également par la raréfaction des milieux palustres et aquatiques, qui sont relégués aux rives de l'Oust, à quelques fossés et dépressions humides

. Malgré cet environnement, l'inventaire du Comité des Marais de 2003 a permis la localisation de 3 stations de flûteau nageant (Luronium natans), en amont du Pont d'Oust, sur la commune de Peillac. Deux de ces stations se trouvent dans des mares (abreuvoirs à bétail), quant à la troisième, elle correspond à une douve située en bordure de la route qui dessert le marais des Hommées. Ce marais des Hommées est d'ailleurs intéressant, car il renferme une roselière à jonc des tonneliers (Scirpus lacustris). Le jonc des tonneliers ou scirpe des lacs, autrefois plus répandu, s'est considérablement raréfié sur tout le territoire, probablement en raison des dégâts causés par les rats musqués et ragondins. Il ne subsiste qu'en quelques points des Marais de Vilaine et, en général, il ne s'agit que de petits peuplements, parfois réduits à quelques pieds. On peut le rencontrer par exemple en vallée de l’lsac. Ce scirpe était autrefois très utilisé pour la vannerie et pour maintenir les barriques en cerclage, cette tradition ayant été recensée sur la commune de La Chapelle-de-Brain (Marais de Gannedel).

 

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