ACCUEIL- Source- Affluents- Aff Canalisée- Port-Corbin- Pré-Naval- Bateaux- Marchandises

 

 

-

 

Dans le cartulaire de Redon, l’Aff est d’abord appelé « flumen Avus » mais également « Aeff flumen » et même EFF. Ensuite l’orthographe devient Afft, puis Apht en 1830

Depuis déjà très longtemps, les bateaux remontaient à Glénac puis vers La Gacilly. On sait, par exemple, que les Vikings, avec leurs bateaux à fond plat, remontèrent jusqu’à La Gacilly, et même au-delà (le déversoir n’existant pas), dans un tout autre but que le commerce. Très tôt, la commodité des transports par l’eau est apparue parce que les chemins de terre étaient peu nombreux et aussi mal entretenus voire dangereux.

Ces transports par eau ont considérablement favorisés les rapports entre les provinces d’Anjou et de Bretagne par le fait de mariniers le plus souvent indépendants. On les trouve sur le lac de Grandlieu à vider de la chaux ou sur la Seiche près de Rennes à charger du minerai. Ils passent à Glénac vers La Gacilly pour des pommes ou à Brest pour des céréales. Ils embarquent des ardoises à Angers ou débarquent de l’épicerie à Dinan

 

 

 

 

 

SOURCE

L’Aff prend sa source dans la forêt de Paimpont avec deux branches principales


l’une de ces branches est formée par la réunion de trois ruisseaux :


l’autre branche vient de l’étang du Pas du Houx à 152m d’altitude et passe ensuite par l’étang des Forges

 

 

 

BASSIN

Avec ses affluents, l’Aff couvre une superficie hydrographique de 1.OOOkm² environ. Ce bassin englobe les territoires de 39 communes d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Il est à signaler et beaucoup de Glénacois ne s’en doutent même pas que l’eau qui passe au bas du cimetière, arrive non seulement de la Forêt de Paimpont mais également des environs de Rennes avec les ruisseaux de Guignen par exemple et aussi de la banlieue de Ploërmel. Cette rivière sert de limite territoriale entre les départements d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan sur la presque totalité de son parcours sauf pour la butte de la Croix Guillemaud (93m) en Comblessac, l’enclave de Trémeleuc en Quelneuc, et surtout l’enclave de Cournon.

Liste des 39 communes concernées par l’Aff et ses affluents :

Rive Droite

Beignon, Saint-Malo-de-Beignon, Guer, Ploërmel, Saint-Jean-de-Villenars, Campénéac, Augan, Porcaro, Monteneuf, Réminiac, Tréal, Ruffiac, Saint-Nicolas-du-Tertre, Les Fougerêts, Carentoir, Quelneuc, la Chapelle-Gaceline, La Gacilly, et Glénac.

Rive Gauche

Paimpont, Plélan-le-Grand, Maxent, Loutehel, Campel, Bovel, la Chapelle-Bouëxic, Guignen, Lohéac, Lieuron, Pipriac, Mernel, Maure-de-Bretagne, les Brulais, Comblessac, Saint-Séglin, Bruc-sur-Aff, Sixt-sur-Aff, Cournon, et Bains-sur-Oust

 

Parcours

L’Aff a une longueur de 50km environ. C’est une rivière très sinueuse car sa source est située à une altitude relativement basse (210m) et, en plus, après 7km de parcours, elle n’est plus qu’à 70m d’altitude au Pont-du-Secret, près des Forges de Paimpont. Comme à son confluent avec l’Oust, elle se trouve à 4m au-dessus du niveau de la mer, cela lui donne un dénivelé de 66m pour un parcours de 43km, soit une pente moyenne de 1,5m au kilomètre.

Son confluent avec l’Oust est situé dans l’étang Hermelin (anciennement Humelin) au Sud du bourg de Glénac, non loin de l’Ile aux Pies. Jusqu’au XIX° siècle, le cours était souvent encombré de pieds d’arbres mais surtout de pêcheries installées par les riverains ce qui allait jusqu’à occasionner de fréquentes inondations sur ces bords.

 

AFFLUENTS

 

1)Le Combs

Appelé autrefois la Combe (qui veut dire vallée), il a sa source dans les étangs du château du Val au Nord de Campel. C’est la rivière des communes de Campel, la Chapelle-Bouëxic, Guignen, Maure, Lohéac, Saint-Séglin et Pipriac. C’est l’affluent le plus important de l’Aff quant à sa longueur (30 km), à son débit et à son bassin. Son confluent avec l’Aff, un peu en amont du pont de la Chouannière, est situé au lieu-dit les Trois-Rivières à la limite des trois communes de Quelneuc, Saint-Séglin et Bruc-sur-Aff.

Certains de ses affluents portent des noms évocateurs comme le ruisseau des Grasses Noëes, le ruisseau de Feintenet, le ruisseau de Gabouille, le ruisseau du Cassouer, le ruisseau de la Fontaine de Trouée. Vers 1840, il faisait tourner quatre moulins à blé et un à foulon.

ll prend sa source à l’entrée sud-ouest de la forêt de Paimpont ; l’une des branches naît près du Val sans Retour (de l’autre côté de la colline, il y a une des sources de l’Aff) ; l’autre branche alimente, presque à sa naissance, le plan d’eau qui entoure le château de Trécesson

 

2)L'Oyon

ll prend sa source à l’entrée sud-ouest de la forêt de Paimpont ; l’une des branches naît près du Val sans Retour (de l’autre côté de la colline, il y a une des sources de l’Aff) ; l’autre branche alimente, presque à sa naissance, le plan d’eau qui entoure le château de Trécesson.

L’Oyon est la rivière de Campénéac, d’Augan, de Porcaro, du Camp de Coëtquidan et surtout de Guer ; il s’appelait autrefois la Rivière de la Croix Lucas

 

3)Le Rahun

C’est un nom celtique. A signaler que le Rahun passe à Huno et, dans ces deux mots, il y a la syllabe « HUN ». Est-ce un nom de famille ?

Cet affluent a deux sources principales :

L’une au Nord de Réminiac, à 84m d’altitude, près du bois de la Minière de la Grée de Callac et non loin des ruines d’une chapelle dédiée à Sainte Zéphirine (Ste Leuphérine du Cartulaire de Redon ?) ;

L’autre, au bourg de Monteneuf, à partir d’un petit étang, dans les bois de la Voltais.

Sur un parcours de 18km, il arrose Monteneuf, Réminiac, la Bourdonnaye, Tréal où, dans un document de 1830, il est appelé « fleuve de Rahon » quand il passe au Vieux Bourg. Il draine également les eaux de Ruffiac, Saint-Nicolas-du-Tertre et Carentoir.

Dans Carentoir, l’un de ses principaux affluents, le Beauché, alimente deux plans d’eau dans sa partie haute et porte ensuite le nom de Caurel (anciennement Cauril) dans sa partie basse. Ce ruisseau Caurel est souvent cité dans le Cartulaire de Redon. Il a sa source dans les « duénées » des Vignes près de Couëtu. A cet endroit et d’après une tradition, il y aurait eu une villa romaine (la voie romaine nommée voie Ahès n’est pas loin) ; cette villa se serait effondrée et aurait disparu dans les fondrières.

Sur Carentoir, le Rahun a donné son nom à plusieurs pièces de terre : une petite châtaigneraie, au bas du domaine du Bourget, s’appelle Rahun, de même qu’une petite pâture près du village de la Boussardaie.

Sur La Gacilly, il reçoit sur sa droite les eaux du ruisseau de Sigré ou de Roselière ou encore de Ruselière du nom de la fontaine où il naît près de la ferme de Sigré . Il reçoit aussi les eaux de la fontaine de Fondemay devenue une des stations de pompage de Carentoir, tout près de Haudiart. Ce ruisseau de Sigré forme la limite entre La Gacilly et Carentoir jusqu’à son confluent avec le Rahun après le pont du Bouillon de Guiho, près du Palis Percé.

Le Rahun a également comme affluent un ru nommé le Redo venant de la fontaine de la Haute Bardaie qui formait autrefois l’étang de la Roche Gestin entre la Villio et la Saudraie.

Autre affluent du Rahun sur La Gacilly, le Lobidy qui sortait d’un chemin creux entre le Chêne et Brozéas, traversait la prairie de la Villouët, séparait le Tay d’en Haut du Tay d’en Bas par un marécage ce qui rendait impossible la communication entre les deux villages autrefois. Il formait aussi, à la hauteur de la Mandraie (anciennement la Monneraye) avant son confluent avec le Rahun, une sorte d’étang marécageux qui obligeait les habitants de la Mandraie à passer par le Tay et la Villouët pour se rendre à La Gacilly.

Après être grossi par les eaux du ruisseau de Sigré, le Rahun forme la limite entre La Gacilly et Carentoir puis la Chapelle-Gaceline où il reçoit le ruisseau de Fondelienne avant d’arriver à son confluent avec l’Aff près du Lieuvy

 

 

4)Le Ruisseau de Mabio et/ou et des Brelles

Il naît au pied des Landes de Couesmé, entre la Loirie et Saint-André à 50m d’altitude. Tout près de sa source, il reçoit un petit affluent, le Bourdounouze qui vient du Gué de Couesmé, de la fontaine Bourdounouze (ou Bourdonneuse), longe les Landes de Couesmé dans le creux de la Vallée Bourdonneuse. Est-ce à cause du bruissement de l’eau ou de celui des insectes de la forêt, comme l’écrit l’abbé Chérel, qu’il a reçu cette appellation ?

Le ruisseau de Mabio longe ensuite toute la Forêt Noire où il forme la limite territoriale avec la commune des Fougerêts puis de Glénac jusqu’à l’étang de la Roquennerie. Cet étang, recréé il y a quelques années, a repris la place d’un ancien étang entouré de marécages qui furent asséchés à la fin du XIX° siècle.

Le ruisseau continue son parcours toujours le long de la Forêt Noire, reçoit les eaux du ru des Taillis en Glénac et de la fontaine de Courbe. Il arrive au lieu-dit la Bouillotte près du calvaire. Cet endroit est dénommé ainsi parce que, pendant de nombreuses années, un bouilleur de cru y avait installé son alambic pour y brûler du cidre et y faire de la « goutte ».

C’est tout près de ce lieu-dit que l’ancienne voie romaine venant de Renac et se dirigeant vers Saint-Jugon franchissait le ruisseau à un endroit où celui-ci forme un méandre et où, après y avoir eu un gué, il y fut installé un pont de bois en planches mal jointes. Ces planches étaient appelées « brelles » : ce n’étaient en fait que des troncs d’arbres mal équarris. C’est la raison pour laquelle le ruisseau prit le nom de ruisseau des Brelles à partir de cet endroit. Il porta même le nom de ruisseau de l’Étang des Brelles pendant un certain temps.

Avant le dernier changement de lit de l’Aff qui passait alors plus au nord que maintenant par Trégaret et Villeneuve, ce ruisseau formait l’étang de la Bouère, longeait ensuite la butte du cimetière actuel et de l’ancien château et avait son confluent avec l’Aff non loin du gué qui franchissait la rivière au Bout-du-Pont

 

 

5)La Rabe

C’est un ruisseau qui descendait le Cas de Bel-Orient, l’ancien terrain de moto-cross et allait se jeter, en ligne directe, dans l’Aff. Actuellement, il ne draine plus que les eaux de pluie. Sa vallée sert de limite entre La Gacilly et Glénac.

 

 

les Cas

D’où provient ce nom ? Difficile à dire étant donné qu’il ne figure pas dans les dictionnaires ni dans les encyclopédies consultés.

Peut-on dire qu’il provient de cassure ? peut-être, car sa formation géologique est due au creusement d’une petite faille sur la pente d’un anticlinal, faille qui a été récupérée par un ruisseau, un ru ou tout simplement par le ruissellement des eaux de pluie. En cela, il se rapproche du talweg mais dans des proportions moins importantes. Il semble bien que ce terme soit une « spécialité » gallo. En Haute Bretagne, dans la zone romano-bretonne, le mot breton Ca qui s’écrit aussi Cad, Cat et même Cal ou Chal est très souvent utilisé avec un mot français pour indiquer un village ou un lieu-dit dans un grand nombre de communes ; ainsi au Grand-Fougeray, il existe Sous Le Cas et le Cas du Haut ; à Pipriac, il y a les Cas ; à Brain-sur-Vilaine, le Ca du Renial ; un affluent du Combs porte le nom de Cassouer. Le Cas Rouge se retrouve aussi fréquemment surtout en Mayenne ; plus près de chez nous, il y a le lieu-dit du Carouge à Saint-Perreux. Malheureusement des érudits linguistiques comme J. Loth avouent ne pas connaître la provenance et le sens de ce mot. Peut-on le rapprocher du mot gallo Cassière qui indique un creux permanent sur un chemin, souvent avec de la boue et même de l’eau. Possible, mais à prouver. Il existe un village de la Cassière à Guipry

Les principaux « cas » de Glénac: Cas de Bel-Orient : l’ancien terrain de moto-cross de La Gacilly, l’une des pentes se trouve sur la commune de La Gacilly, l’autre sur celle de Glénac. A l’extrémité se trouve le Cas des Landes Cas des Crapauds entre la Navetterie (La Gacilly) et les Taillis. Tous ces cas ont dû servir de lit à un ruisseau ou à un ru.

 

AFF CANALISEE

 

La Canalisation

La concurrence a toujours été vive entre les mariniers et il n’était pas toujours aisé de se créer une clientèle. Certains mariniers choisissaient des points de vente éloignés comme Châteauneuf-du-Faou ou bien des bourgades à l’accès difficile comme La Gacilly que tous appellent le « Bout du Monde » à cause des innombrables difficultés à surmonter pour y arriver.

La circulation sur l’Aff était difficile pour plusieurs raisons : la sècheresse, les crues, les glaces, l’encombrement de la rivière avec les paquets de chanvre et de lin voire les pêcheries, l’absence de débarcadère jusqu’en 1878, la non-canalisation de la rivière jusqu’en 1884, mais aussi et surtout la traversée des marais de Glénac.

Il perturba énormément l’acheminement des matériaux nécessaires à la construction de l'église de La Gacilly. C’est ainsi que les pierres blanches, venant de Crazanne en Charente-Maritime, qui arrivaient par navire à Redon furent débarquées sur le quai d’Aucfer au lieu d’être transférées directement sur des chalands pour La Gacilly ; le transport s’effectua alors par charrettes d’où une perte de temps et un surcoût important.

Cette année-là, le maire de La Gacilly, très désireux d’obtenir la régularisation du cours de cette rivière, constitue un petit dossier mettant en évidence l’influence que pourrait avoir l’Aff canalisé sur le commerce local. Dans son enquête on peut lire que de fin octobre 1844 au 30 juin 1845, quarante bateaux ont circulé de Glénac à La Gacilly, chargés de minerai pour les forges de Paimpont (la seconde partie du voyage La Gacilly à Paimpont, de loin la plus longue, se faisant par charrette).

 

Le 20 novembre, le conseil municipal se réunit sous la présidence de Mr de GOUYON, maire par intérim, le titulaire Mr de Foucher étant malade

Ordre du jour : avis à donner sur un sujet de canalisation du cours inférieur de la rivière de l’Aff, de La Gacilly à l’écluse de la Mâclais. Les élus de Glénac souscrivent totalement à cette initiative

Cette délibération mérite d’être citée

Considérant que cette canalisation serait très avantageuse pour le développement de l’agriculture ; du commerce et de l’industrie de plusieurs cantons, tant du Morbihan que de l’Ille-et-Vilaine et d’un intérêt général

Considérant que pour la commune de Glénac ,en particulier cette canalisation serait inappréciable pour l’arrivage en toutes saisons des engrais calcaires, pour l’écoulement de ses denrées de toutes natures, bois, grains, cidres et pommes, que principalement pour les pommes il est très rare que l’Aff dans l’état actuel ait assez d’eau en octobre et novembre pour permettre de les exporter par bateau et qu’il en résulte souvent une perte considérable

Considérant que l’exploitation du minerai qui emploie par an plus de 50 ouvriers serait portée à plus du double si le minerai pouvait être enlevé par bateau

Considérant enfin que cette canalisation assainirait les marais, ferait disparaitre les fièvres intermittentes qui règnent dans la commune à la fin de l’été et rendrait à l’agriculture des terrains considérables qui pourrait faire de bonnes prairies Pour ces motifs, le conseil, à l’unanimité, émet le vœu que la canalisation de la partie inférieure de la rivière de l’Aff soit exécutée dans le plus bref délai

 

En 1875, l’été est chaud et sec, les sources et les puits sont taris, les récoltes perdues. Les paysans refusant l’eau aux ouvriers, la Commission de la navigation demande aux curés de les rappeler à plus de charité chrétienne. L’eau de la rivière est sale et, bien sûr, imbuvable, le cidre est chaud dans le cruchon.

Avant la canalisation de la rivière, les crues perturbaient la navigation, mais la construction du pont de Pré-Naval n’arrangea pas l’affaire bien au contraire

 

L’hiver, la traversée des marais de Glénac, longue de deux kilomètres, du Passage du Port-Corbin à l’écluse de la Maclais, relevait presque de l’exploit autrefois. Cette partie de l’Aff est en effet dépourvue de chemin de halage ; de plus, le marais est recouvert par les eaux au moins six mois dans l’année. Avant l’utilisation des automoteurs, les moyens normaux de traction ne pouvaient pas être utilisés : le halage à la bricole n’était pas possible ; avec l’arrivée de la traction animale, le marinier devait dételer le cheval au Passage ; le charretier et l’animal devaient faire le tour du marais par le pont de Bilaire, en bas de Branféré, et revenir à l’écluse de la Maclais.

La partie navigable de l’Aff appartenant au département du Morbihan est de 8,710 km.

Sur cette distance, la pente de la rivière est de 0m119 environ par kilomètre.

Le tirant d’eau varie de 0m95 à 1m25.

L’ AFF n’est pas imposé au droit de navigation

 

L’Aff subit actuellement une crue telle qui n’en a pas été enregistrée depuis de nombreuses années À Glénac direction La Gacilly le chemin vicinal no 1 est coupé à la hauteur de la Planchette

 

Aménagement

Depuis longtemps, on s'occupe des études de la canalisation de l'Aff ; elles sont terminées. J'attends de jour en jour le projet qui consiste à couper le tour de Cournon, à ouvrir un nouveau lit à la rivière dans les francs-bords du mortier de Glénac et à construire une écluse à sas qui portera à 1,60 m l'étiage de l'Aff. Il sera bien de renouveler le vœu que vous avez émis dans votre session de 1840, en faveur d'une entreprise très-utile pour les cantons de La Gacilly et de Guer, ainsi que pour ceux du département d'Ille-et-Vilaine qui les avoisinent

1879-Demande d’une Construction d’une Ecluse à l’Embouchure de l’Aff M.le[6]Ministre des travaux publics faisait, par sa dépêche du 24 décembre 1879, connaître que :

1° Il y avait lieu d'ajourner d'une manière indéterminée les travaux de canalisation de la partie supérieure de l'Aff, c'est-à-dire en amont de La Gacilly.

2° Les ingénieurs étaient invités à étudier ce qui serait nécessaire pour achever la partie navigable (entre La Gacilly et le canal de Nantes à Brest), mais dans des conditions plus modestes que celles qui correspondent à une évaluation de dépenses de 320,000 fr.

3° Il ne paraissait pas nécessaire d'atteindre une largeur de plafond de 10 mètres uniformément (on réserverait des élargissements pour les parties les plus sinueuses), ni de porter le tirant d'eau à lm, 62, surtout s'il devait en résulter la submersion de terrains.

4° Les ingénieurs auraient d'ailleurs à indiquer dans quelles proportions il conviendrait de réclamer le concours des départements, des communes et des intéressés. L'agrandissement du port de La Gacilly paraît adopté en principe.

Nous nous occupions, avec toute l'activité qui nous est permise, du travail réclamé par M. le Ministre, lorsque nous avons reçu en communication

En date du 3 de ce mois, une lettre par laquelle M. le Préfet demande à M. l'Ingénieur en chef un rapport sur l'agrandissement du port de La Gacilly.

En date du 4, un extrait du registre des délibérations du Conseil général du Morbihan, lequel, en invoquant diverses raisons, a émis dans sa séance du 7 avril, le vœu qu'il fut procédé à l'amélioration de la navigation de l'Aff, non plus partiellement, mais d'une manière définitive, et de telle sorte qu'il y ait assimilation avec le canal de Nantes à Brest. .

En date du 13 mai, une dépêche de M. le Ministre des Travaux publics qui réclame l'avis des ingénieurs sur le vœu émis par le Conseil général.

Comme en réalité, il n'y a qu'une question à examiner, nous croyons pouvoir nous borner à une seule réponse ; mais vu l'importance, nous lui donnerons quelque développement sans craindre le reproche d'une répétition de ce que nous aurions dit antérieurement.

 

Un lit de 5 mètres de largeur au plafond. Un tirant d'eau de 1 m, 10 au-dessus de l'étiage de la navigation du bief de Redon, sur le canal de Nantes à Brest, bief avec lequel il y a communication directe.

 

La dépense répartie sur plusieurs exercices s'est élevée à 67,825 fr. 38, soit pour une longueur de 8700 mètres 7796 fr. 01

 

Un chenal sinueux de 5 mètres de largeur qui, pendant plusieurs mois chaque année, disparaît quoiqu'il ait été balisé, sur deux kilomètres environ, dans ce qui est appelé Le Lac ou Mortier de Glénac.

Un lit quelquefois trop resserré qui, lorsque les eaux deviennent grandes, est cause de courants violents sur une partie du parcours, et produit une surélévation très gênante au droit du port de La Gacilly. Un tirant d'eau, en plusieurs points inférieurs à celui prescrit ; parce qu'il n'a pas été complété, ou parce qu'il y a eu par les crues, des apports qui n'ont pu être enlevés en temps et lieu, des crédits maintes fois réclamés pour un entretien n'ayant pas été accordé.

Des bateaux très souvent dirigés à la perche, ou ailleurs halés par des hommes obligés de franchir à chaque instant les nombreuses clôtures des propriétés. La nécessité d'une réduction dans le poids du chargement, pour un trajet de huit kilomètres, quand sur le canal de Nantes à Brest, qu'il faut nécessairement emprunter quels que soient les points de départ ou de destination, le poids peut être au moins d'un tiers en plus.

Cependant, malgré cet état si défectueux sous tant de rapports, le tonnage transporté s'est progressivement accru de 1624 t en 1870 à 10, 136 t en 1876 pour atteindre 16,768 t en 1879.

On conçoit dès lors l'insistance du Conseil général pour qu'il soit fait mieux. Prenant « ce qui se passe en considération et comptant sur un développement de plus en plus prononcé, nous avions le 26 juin 1879, regardé comme indispensable une canalisation complète, en rapport avec le canal de Nantes à Brest, soit un chenal convenablement rectifié, de. 10 mètres de largeur au plafond, avec un tirant d'eau de 1m, 62 , un chemin de halage et un agrandissement du port de La Gacilly dont la surface, 15 ares environ, est loin de pouvoir satisfaire aux besoins.

Les dépenses étaient évaluées comme il suit :

Acquisitions de terrains et dommages aux propriétés 30,000 »

Déblais ordinaires 120.000 fr

Déblais sous l'eau 145.000 fr.

Débarcadère de La Gacilly 8.000 fr.

Construction d'aqueducs, ensablement du chemin de halage, plantations et dépenses imprévues 17.000 fr TOTAL 320.000 fr

Une augmentation du tirant d'eau peut être obtenue de deux manières

Un approfondissement, ce que nous avions en vue dans les évaluations énoncées ci-dessus.

Un relèvement du plan d'eau au moyen d'une écluse. Ce que nous connaissons des localités nous permet d'affirmer qu'en choisissant un emplacement convenable, par exemple environ à 3 kilomètres en amont de l'embouchure de l'Aff ;

1° La construction de l'écluse et des ouvrages accessoires ne donnerait, lieu à aucune difficulté quelque peu sérieuse.

2° Les terrains supérieurs généralement élevés n'auraient point à en souffrir ; au contraire paraîtrait-il, car nous avons dû, il y a quelques années, répondre à une plainte émanée de riverains qui prétendaient que leurs propriétés s'étaient asséchées et étaient devenues moins productives depuis le creusement du chenal.

Revenant à la dépêche de M. le. Ministre des Travaux publics, en date du 24 décembre 1879.

Chacun le sait, des ouvrages exécutés à diverses reprises pour y apporter successivement des perfectionnements sont toujours beaucoup plus coûteux que lorsqu'on fait bien dès le début. Ainsi, en ce qui regarde l'Aff, les améliorations déjà réalisées eussent certainement été moins dispendieuses si on avait opéré dans les conditions déjà admises par M. le Ministre. Puis on réaliserait de notables économies si l'on procédait avec ensemble à l'exécution de travaux d'une utilité réelle, qui ne cesseront d'être réclamés, et qui ne pourront se faire attendre longtemps.

M. le Ministre a demandé que les ingénieurs fissent connaître dans quelle proportion il conviendrait de faire concourir les départements, les communes et les intéressés.

On se rappellera sans aucun doute le résultat des démarches pour obtenir les premières subventions. Si nos souvenirs sont fidèles, une seule commune, celle de La Gacilly, s'est engagée pour 2500 fr. et sur le refus des autres, les départements du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine, pour 10,000 fr. chacun. Il n'y a eu aucune subvention particulière.

Il nous semble douteux que l'on doive compter sur plus, au moins de la part des communes et des intéressés. On serait d'ailleurs d'autant moins en droit de l'espérer que, si l'on se borne encore à des améliorations partielles, les vœux légitimes des populations n'auraient pas reçu satisfaction.

En résumé, nous pensons qu'il y a lieu :

1° De faire droit à la demande du Conseil général. Une canalisation de la partie de la rivière d'Aff au-dessous de La Gacilly, dans les conditions du canal de Nantes à Brest, comme largeur de chenal et de tirant d'eau.

2° De prier M. le Ministre des Travaux publics de prescrire des études dans ce sens.

3° l'augmentation du tirant d'eau en aval de La Gacilly soit par un approfondissement du lit soit mieux par la construction d'une écluse accompagnée d'un barrage. La réalisation de cette troisième partie du programme implique des dépenses élevées, même en renonçant à l'écluse, parce que les déblais sous l'eau sont on ne peut plus difficiles à exécuter dans le lit de l'Aff à cause de la présence de troncs d'arbres et de bancs que la drague est dit-on impuissante à entamer. Il n'est pas possible de se rendre compte de la situation sans une étude assez complète.

Cette étude est commencée et se poursuit par les soins de M. l'Ingénieur de l'arrondissement de Ploërmel, dans les limites du temps dont peut disposer le personnel restreint de cet arrondissement.

Les dépenses de ces études sont prélevées sur le crédit de 8,000 fr. qui a été alloué pour l'exécution des travaux d'amélioration de l'Aff approuvée par décision ministérielle du 12 novembre 1877. En résumé, nous pensons que la navigation de l'Aff ne pourra être convenablement améliorée que par un ensemble de travaux dont la dépense maximum ne paraît pas susceptible d'être déterminée ou limitée a priori.

Notre service poursuit en ce moment les études nécessaires pour éclairer l'administration. Vannes, le 15 juillet 1880

L'Ingénieur en chef, DE FROISSY

 

Cette proposition qui est l'objet du vœu déposé par l'honorable M. Évain et plusieurs de nos collègues, vous devez la prendre en sérieuse considération, et votre 2e commission vous propose de vous y associer de la manière la plus énergique.

« MESSIEURS» Dans votre session du 22 avril 1879, vous avez, sur la proposition de votre 2° commission, renouvelé avec instance le vœu que des crédits soient alloués par l'État en vue de rendre parfaitement navigable le lit de la rivière d'Aff sur tout son parcours.

MM. les Ingénieurs des ponts et chaussées, dont la sollicitude pour l'achèvement de cet important travail ne s'est pas démentie, ont préparé des avant-projets en vue d'arriver à la réalisation de votre vœu. L'un de ces projets établit que, pour canaliser l'Aff entre La Gacilly et le Pont-du-Secret, une dépense de 5500,000 fr. paraît nécessaire. L'autre, qui a trait à l'achèvement des travaux commencés et déjà très avancés en aval de La Gacilly, ne comporterait, sauf la dépense d'une écluse que, pour notre part, nous jugeons indispensable, qu'une allocation de 320,000 fr.

Nous appelons, Messieurs, sur ce dernier projet toute votre sollicitude et toute votre bienveillante attention.

En effet, il ne s'agit plus ici d'un projet sommairement étudié, et dont ni les frais définitifs, ni les réels avantages ne peuvent se traduire en chiffres précis.

Commencé depuis douze ans, le travail d'approfondissement du chenal de l'Aff, entre La Gacilly et le canal de Nantes à Brest, est loin d'arriver à la navigabilité désirée. MM.les Ingénieurs eux-mêmes reconnaissent que, aujourd'hui « le chenal est tortueux, de 5 mètres de largeur à » peine, et disparaît, quoique balisé, pendant plusieurs mois de l'année, sur une longueur de 2 kilomètres, dans le mortier de Glénac. » Le lit, quelquefois trop resserré, lorsque les eaux deviennent grandes, les retient en amont, notamment au droit du port de La Gacilly, à une hauteur très gênante, et est la cause de courants violents sur une partie du parcours. Le tirant d'eau n'est pas toujours de 1m10.

Les bateaux sont dirigés à la perche ou hâlés par des hommes forcés de franchir à chaque instant les clôtures des propriétés riveraines, ce qui leur enlève toute force.

De tout quoi résulte la nécessité d'une réduction de plus d'un tiers dans le poids du chargement, pour un trajet de 8 kilomètres, alors que sur le canal d'Oust, qu'il faut nécessairement suivre, il est bien supérieur, ce qui entraine une perte considérable pour les mariniers sur leur fret.

En réalité, Messieurs, dans l'état actuel, le port de La Gacilly est inabordable aux bateaux pendant cinq mois par an. Et cependant, malgré tous les inconvénients constatés par le service des ponts et chaussées, le tonnage, qui était de 1.600 tonnes en 1870, est de 10,000 tonnes aujourd'hui. Et nous pouvons affirmer qu'il monterait à plus de 20,000 tonnes, si les bateaux pouvaient y aborder avec sécurité toute l'année, car le canal absorberait tous les transports par terre si longs et si dispendieux.

Il ressort des évaluations faites par nos Ingénieurs les plus compétents que cette section de l'Aff, amenée à parfaite canalisation, n'aurait coûté que 50,000 fr. par kilomètre, alors que la moyenne de semblables travaux donne un chiffre triple et quadruple pour des résultats bien inférieurs.

C'est pourquoi nous vous prions de réitérer plus instamment que jamais votre vœu pour le perfectionnement de la portion de l'Aff située en aval de La Gacilly.

Nous vous prions aussi de vouloir bien appeler l'attention du Gouvernement sur l'opportunité de travaux de canalisation entre La Gacilly et Guer, travaux qui, d'après les études préliminaires, ne présenteraient pas d'insurmontables difficultés.

Louis Evain, E. Lorois, H. de la Bourdonnaye ; Cte du Bot. »

Les conclusions de ce rapport sont mises aux voix et adoptées.

 

Monsieur le Préfet

Les Ingénieurs du département du Morbihan m'ont adressé directement, le 27 mai dernier, un nouvel avant-projet de travaux, destinés à compléter l'amélioration de la rivière d'Aff dans les deux départements d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan.

Ce projet a été dressé conformément aux prescriptions d'une dépêche ministérielle du M décembre 1879, qui, écartant un premier projet montant à 320.000 fr, a invité les Ingénieurs à étudier ce qui serait nécessaire pour achever, dans des conditions plus modestes, la mise en état de la partie navigable de l'Aff, et à indiquer dans quelle proportion il convient de réclamer le concours des départements, communes et intéressés.

La dépense de 109,000 fr., que comporte le nouveau projet, peut être regardée comme d'accord avec l'avis du Conseil général des ponts et chaussées (22 mai 1878), qui avait admis les travaux en question avec un chiffre de 100,000 fr. dans, ses prévisions pour l'amélioration des voies navigables.

Le projet se justifie d'ailleurs par les considérations suivantes :

L'Aff est un affluent du canal de Nantes à Brest, qui y débouche un peu à l'aval de l'écluse de la Maclais, à environ 10 kilomètres de Redon.

On a dépensé, depuis 1868, une somme de 78,000 fr. pour régulariser le chenal et obtenir 4 m, 10 de tirant d'eau. Les départements à l’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, la commune de La Gacilly, où commence la navigation, ont contribué pour 22,500 fr. à cette dépense. La navigation de l'Aff s'est développée rapidement : de 884 tonnes en 1864, elle est montée, en 1881, au chiffre de 17,572. On croit que le chiffre de 1882 sera de 20,000 tonnes. La région qui avoisine Redon est, en effet, dans une situation de prospérité croissante qui s'explique par l'existence d'un fret de retour. La Gacilly est un des centres secondaires de cette activité commerciale. Aussi, demande-t-on que les bateaux puissent passer de l'Aff dans le canal de Nantes à Brest, et réciproquement, sans être obligés de diminuer ou d'augmenter leur chargement. La circulation du canal n'étant pas, en moyenne, supérieure à celle de l'Aff, cette rivière en est un tributaire très important.

Pour améliorer la navigation en restant dans les limites de dépense qui leur étaient assignées, les Ingénieurs renoncent à creuser le lit et obtiennent le tirant d'eau de 1m62 par une écluse de 0m77de chute. Ils rétablissent ainsi à l'origine, à La Gacilly, le niveau qui existait autrefois, et en vue duquel ont été établies les roues d'un moulin important auquel il ne sera pas causé de préjudice.

Le rapport à l'appui du projet donne, avec tous les détails nécessaires, la description des divers ouvrages proposés.

La dépense s'établit ainsi :

MM. les Ingénieurs demandent que l'Administration, prenant en considération l'avant-projet, en autorise la mise à l'enquête dans les deux départements intéressés.

Le Conseil général des ponts et chaussées, saisi de l'examen de l'affaire, a émis l'avis qu'avant de prendre en considération l'avant-projet présenté par MM. les Ingénieurs, dont la dépense s'élève à 109,000 fr., dépassant ainsi les prévisions de 9.000 fr., il convient de provoquer, de la part du département d'Ille-et-Vilaine, du département du Morbihan et de la commune de La Gacilly que l'exécution du projet intéresse particulièrement, des offres de concours en rapport avec la dépense à faire.

J'ai adopté l'avis du Conseil par une décision de ce jour, dont je vous prie, Monsieur le Préfet, de vouloir bien assurer l'exécution, en ce qui vous concerne.

Veuillez en informer M. l'Ingénieur en chef, à qui je renvoie le dossier de l'affaire. Recevez, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Signé : E. LEB

 

Amélioration de la Rivière de l’Aff.

J'ail'honneur de vous communiquer ci-après la dépêche, en date du 1er mars courant, par laquelle M. le Ministre des Travaux publics fait connaître qu'il a pris en considération le projet relatif aux travaux d'amélioration de la rivière d'Aff, dont vous sollicitez l'exécution depuis plusieurs années.

Conformément aux instructions de M. le Ministre, j'ai invité M. l'Ingénieur en chef à me faire parvenir des propositions pour les opérations auxquelles donneront lieu la mise à l'enquête et les conférences mixtes.

Je vous tiendrai, ultérieurement, au courant du degré d'avancement de l'instruction de cette affaire.

« Paris, le 1er Mars 1883. »

MONSIEUR LE PRÉFET,

J'ai reçu. Le rapport de M. l'Ingénieur en chef Frossard, relatif au concours offert par les départements du Morbihan et d'Ille-et-Vilaine, et par la commune de La Gacilly, pour les travaux d'amélioration de la civière d'Aff, entre cette commune et le canal de Nantes à Brest.

J'ai décidé, le 4 juillet dernier, conformément à l'avis du Conseil général des Ponts et Chaussées, qu'avant de prendre en considération l'avant-projet de ces travaux, dont la dépense s'élève à 109,000 fr..

Il convenait de provoquer, de la part des départements intéressés et de la commune de La Gacilly, des offres de concours en rapport avec la dépense à faire. »

M. l'Ingénieur en chef avait évalué à 20 000 fr. la somme à réaliser.

Bordereau M. l'Ingénieur en chef calcule que pour les travaux antérieurs, qui ont coûté 60.000 fr, le concours fourni a été de 1/4, et il n'est pas d'avis de se contenter des offres actuelles. Il fait d'ailleurs remarquer que l'Aff a maintenant 1 m, 10 de tirant d'eau et que, quoique la navigation laisse encore beaucoup à désirer dans la traversée du lac de Glénac, elle se trouve déjà amenée à un degré de perfectionnement supérieur à celui de bien des voies navigables du même ordre.

Le Conseil général des Ponts et Chaussées, à l'examen duquel j'ai soumis cette affaire, n'a pas cru devoir adopter la manière de voir de M. l'Ingénieur en chef, et a présenté les observations suivantes :

De ce que de grands sacrifices ont été faits par des localités, il n'en résulte pas que tout perfectionnement ultérieur leur sera refusé, si elles ne maintiennent pas leurs sacrifices à la même hauteur : si l'on ajoute les dépenses anciennes (78,000 fr.), et à venir (109,000 fr.), pour les comparer aux sacrifices faits (22,500 fr.), et offerts (5,000 fr.), on voit que ces derniers représentent près de 1/6 des dépenses, fraction assez importante.

D'autre part, l'Aff fournit à lui seul au canal de Nantes à Brest, dans le grand bief de Redon, une circulation égale à la moyenne qu'offre ce canal entre Redon et Pontivy; il a donc une importance analogue à celle du canal. La navigation de l'Aff s'est accrue en huit ans de 884 tonnes à 20.000 tonnes. Redon doit sa prospérité à l'existence d'un fret de retour ; or, c'est La Gacilly qui lui en fournit la majeure partie. Le commerce aurait d'ailleurs un grand bénéfice à charger à La Gacilly des bateaux qui iraient jusqu'à Redon, grâce à un tirant d'eau continu de 1 m, 62. Enfin, la navigation se fait actuellement dans de très mauvaises conditions à la traversée du lac de Glénac, et les bateaux ont à parcourir des marais où le halage est impossible. Lors de la préparation de la loi du 5 août 1879, relative au classement et à l'amélioration des voies navigables, on avait prévu une dépense de 100,000 fr. pour l'amélioration de la rivière d'Aff. La dépense de l'avant-projet dressé par les Ingénieurs étant de 109,000 fr. et le concours des intéressés de 5,000 fr., il y a un léger excès de 4,000 fr. auquel on ne doit pas s'arrêter.

 

1. De prendre l'avant-projet en considération.

2. D'en autoriser la mise à l'enquête dans les départements d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, dans les formes tracées par les ordonnances du 12 février 1834 et du 15 février 1835.

3. Inviter MM. les Ingénieurs à procéder aux conférences mixtes.

J'ai l'honneur de vous informer que j'adopte l'avis du Conseil

 

Rivière D'Aff

Cette rivière, comme la précédente, a été classée navigable, par ordonnance royale du 10 juillet 1835, entre La Gacilly et le canal de Nantes à Brest, sur une longueur de 8.700 mètres

La largeur de l'Aff varie de 15 à 25 mètres dans cette partie.

Fréquentation.

D'après les relevés statistiques prescrits par le décret du 19 novembre 1880, la fréquentation, en 1883, a été, tant à la remonte qu'à la descente, de 393 bateaux jaugeant ensemble 9.766 tonneaux, d'où il résulte pour 1883 une diminution et pour 1882, de 216 bateaux et de 5.454 tonneaux.

Cette diminution provient :

1° du chômage des forges de Redon qui employaient beaucoup de minerai provenant des gisements de Glénac

2° de la cessation de l'exploitation des forêts de sapins du voisinage.

Travaux exécutés.

De 1868 à 1874, la partie navigable de l'Aff a été l'objet de diverses améliorations : une somme de 52.911 fr. a été employée à approprier le lit de cette rivière à la navigation, en le débarrassant des obstacles qui l'encombraient, en le régularisant et en l'approfondissant pour un tirant d'eau de 1m10 sur 5 m de largeur.

De 1877 à 1878, La Gacilly a été dotée d'un débarcadère dont l'établissement a donné lieu à une dépense de 13.900 fr.

Enfin de 1878 à 1883, on a exécuté un projet de travaux complémentaires de ceux entrepris de 1868 à 1874. Ce travail de parachèvement a donné lieu à une dépense qui s'est élevée à 11.000 fr.

Entretien.

Comme en 1882 et 1883, un crédit de 2.000 fr. est ouvert, sur le budget de 1884, pour l'entretien des ouvrages mentionnés ci-dessus, et pour le curage du lit de l'Aff, sur les points où les vases peuvent entraver la navigation.

Projets.

Le 27 mai 1882, il a été [présenté un avant-projet montant à 109.000 fr, ayant pour objet :

1° L'approfondissement et le redressement du lit de l'Aff pour un tirant d'eau de 1 m, 62 entre La Gacilly et le canal de Nantes à Brest ;

2° La construction d'une écluse et d'un barrage.

Par décision du 1er mars 1883, M. le Ministre des Travaux publics, prenant en considération cet avant-projet, a autorisé sa mise à l'enquête dans les départements d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, et a invité les Ingénieurs à procéder aux conférences mixtes. Ces formalités remplies, l'avant-projet a été renvoyé, le 24 janvier 1884, à l'approbation de l'Administration ; mais M. le Ministre a décidé, à la date du 11 mars dernier, qu'il serait sursis à la présentation du projet déclaratif d'utilité publique jusqu'à l'époque où la situation budgétaire permettra de doter l'entreprise

 

Le 25 octobre 1890, le conseil général du Morbihan adresse à la municipalité gacilienne une décision du Ministre des Travaux Publics refusant la surélévation du plan d’eau à 1.62m au moyen d’une écluse à construire au Passage du Port-Corbin

 

Au nom de la commission, M de Beher, donne lecture du rapport suivant

À plusieurs reprises déjà l'affaire dont nous avons l'honneur de vous entretenir a sollicité votre attention ; mais elle revient aujourd'hui devant vous doublement assurée de vos dispositions bienveillantes, puisque c'est en vertu d'un vœu récemment exprimé qu'elle vous est soumise.

Depuis près de dis ans, la ville de La Gacilly, dont l'activité commerciale s'accroît d'une façon constante, a, non seulement dans son intérêt propre, mais encore dans celui de toute la contrée, réclamé l'amélioration de son port et de sa rivière et vous ne lui avez pas mesuré votre appui.

 

Des délibérations itératives et pressantes ont signalé, recommandé cette couvre à la libéralité du Gouvernement ; mais longtemps, votre bon vouloir est demeuré stérile.

En 1884, après avoir fait établir un projet, comprenant des écluses, des ponts et une dérivation partielle, et coûtant 113.700 fr., le Ministre objectait l'insuffisance de ses ressources et ajournait la déclaration d'utilité publique.

Fallait-il, comme on l'a dit à cette époque, nous résigner à notre situation, avec l'espoir de meilleurs temps ? Grâce à Dieu, vous ne l'avez pas pensé ; les intéressés encore moins et nous pouvions constater, l'an dernier, que la question reprenait faveur : que l'importance de la rivière d'Aff et de son port d'embarquement paraissait enfin reconnue. Aujourd'hui, Messieurs, vous êtes appelés par l'Administration elle-même à donner à la réalisation du projet une impulsion décisive.

Sans parler de l'élargissement en voie d'exécution du quai de La Gacilly, et de sa transformation prochaine, l'on en vient à traiter la grande question, la question capitale le relèvement du niveau d'eau, et à provoquer une solution pratique. Nous ne nous étonnerons pas, Messieurs, qu'on réclame votre concours effectif ; nous ne nous en plaindrons pas davantage. Il est fort aisé de comprendre, assurément, les embarras qu'éprouve le Ministre à subventionner des travaux sur un budget extraordinaire dont les ressources sont diminuées au moment où de toutes parts les demandes affluent. Et comme, en définitive, c'est bien lui qui supporte la lourde charge, cette proposition de mise à l'étude est un grand pas vers la solution que vous avez indiquée.

Des dragages, pratiqués en face de Glénac, ont obtenu, dans la section d'aval, une amélioration durable. Il s'agit maintenant, suivant votre vœu du mois d'août, d'établir entre ce point et La Gacilly un niveau d'eau normal et permanent. Mais, abandonnant le projet onéreux de 1884, on se contenterait, comme vous l'avez voulu, de construire une écluse, avec un pont mobile, au Port-Corbin, dans les conditions les plus économiques, de façon cependant à procurer une circulation constante à la batellerie et un débouché facile sur la Vilaine et Redon, à des communes qui n'y accèdent qu'avec de longs détours.

Qu'il vous suffise de savoir que, d'après un relevé tout récent pris, à l'écluse voisine, le trafic, pour le seul port de La Gacilly, se monterait à 20,000 tonnes par année, si le niveau d'hiver pouvait être toujours maintenu or c'est là justement le but de la demande.

Qu'il vous plaise enfin de connaitre l'appréciation que portent sur le mouvement de l'Aff navigable, à son point de départ, les principaux 63 négociants de Redon, en relations d'affaires avec notre Département. Ils disent que La Gacilly fournit à elle seule autant de marchandises que toutes les stations placées sur le canal, entre Pontivy et les confins d'Ille-et-Vilaine.

J'ajouterai qu'en ce qui touche les communications par terre, plusieurs communes, enclavées par l'Aff, font d'énormes circuits pour gagner la rive opposée, et que d'autres, appartenant aux cantons de La Gacilly, Rochefort et Malestroit, ne peuvent, dans la direction de l'Est, faire usage de leur chemin le plus court, qui aboutit au Port-Corbin, sans aller au-delà.

Il nous faut conclure, Messieurs et avant tout nous tenons à préciser les choses.

L'Administration des Travaux Publics vous invite à ajouter à votre demande d'études une promesse de concours, et adresse un appel semblable aux communes intéressées et au département voisin, mettant d'avance à notre charge collective la construction des ponts et une part dans la dépense générale. Or, la question ainsi posée ne saurait être résolue.

Dans quelle proportion, en effet car on veut une proportion pouvez-vous contribuer à un travail dont vous ignorez la nature et le coût d'un travail conçu à nouveau et dans des conditions prochainement réalisables ?

J'estime ,sauf meilleur avis de M. le Préfet, qui ne me contredira pas, j'en ai la confiance, j'estime qu'on n'attend de nous qu'un engagement de principe conforme, d'ailleurs, aux vœux précédemment émis.

Aussi votre 2e Commission vous propose-t-elle la résolution suivante Le Conseil, considérant que l'amélioration de la rivière d'Aff, dans sa partie classée, constitue pour la ville de La Gacilly et la région environnante un intérêt capital et urgent, prie l'Administration d'ordonner, dans le but d'y satisfaire, des études, suivant le vœu formulé par lui le 21 août 1891.

Il insiste pour que le projet, comprenant l'établissement au Port-Corbin d'une écluse, avec pont mobile, soit aussi réduit que possible, pour en permettre à bref délai l'exécution.

Il invite M. le Préfet, dès qu'il pourra le faire utilement, à vouloir bien consulter les communes sur les sacrifices collectifs ou privés qu'elles pourraient s'imposer ; enfin à se mettre en relation avec le Département d'Ille-et-Vilaine, s’engageant à régler sa contribution proportionnelle sur les conditions du projet et le chiffre de la dépense.

Le rapporteur, croit devoir dissiper, par avance, l'inquiétude que peut ressentir le Conseil en face de cette proposition, et indique tout d'abord que la dépense ne sera pas aussi considérable qu'on serait porté à le supposer, car il s'agit d'un projet restreint. Ce que nous vous demandons en ce moment, dit-il, c'est d'émettre un vote de principe, vote réclamé par le Ministre pour que l'État fasse étudier le travail.

M. Caradec désirerait connaître le chiffre du contingent incombant au Département.

M de Behr répond qu'il s'agit d’un pari proportionnel, indéterminé, quant au chiffre, et subordonnée à l'importance encore inconnue du projet.

M. Caradec voit un danger à adopter les propositions finales de M. de Beher. On demande, dit-il, que nous contribuions à la dépense afin que les Ingénieurs puissent faire les études, et l'on nous dit qu'ils ne les feront pas si nous n'en prenons l'engagegement. Je crois que cet engagement serait dangereux.

Behr : j'ai reconnu dans mon rapport que la question était mal posée. Prenez seulement un engagement de principe, et vous vous prononcerez, lorsque vous connaîtrez le montant du projet.

M. le Préfet : l'État ne fera étudier le projet que autant que le Département prendra une partie de la dépense à sa charge.

M. le Cte de Pluvié : Nous pouvons dire que nous y contribuerons dans une certaine proportion, mais pas autre chose.

Après cette discussion, les conclusions du rapport sont mises aux voix et adoptées.

Au nom de la commission, M de Beher, donne lecture du rapport suivant

A plusieurs reprises déjà l'affaire dont nous avons l'honneur de vous entretenir a sollicité votre attention ; mais elle revient aujourd'hui devant vous doublement assurée de vos dispositions bienveillantes, puisque c'est en vertu d'un vœu récemment exprimé qu'elle vous est soumise.

Depuis près de dis ans, la ville de La Gacilly, dont l'activité commerciale s'accroît d'une façon constante, a, non seulement dans son intérêt propre, mais encore dans celui de toute la contrée, réclamé l'amélioration de son port et de sa rivière, - et vous ne lui avez pas mesuré votre appui.

 

Conformément à votre délibération du 25 août 1893, il a été procédé, dans les conditions que vous avez indiquées, à l'instruction du projet de construction d'une écluse à Port-Corbin, sur l'Aff navigable, pour le relèvement du plan d'eau de cette rivière.

Le dossier de l'affaire a été transmis à M. le maire de La Gacilly, qui a été invité à, notifier à ses collègues des communes voisines le dépôt de ce dossier à la mairie du chef-lieu de canton, et à provoquer des souscriptions tant communales que particulières pour contribuer à la dépense qu'entraînerait l'exécution des travaux.

Les maires d'un certain nombre de communes se sont réunis à la mairie de, La Gacilly à deux reprises, les 8 février et 14 août 1894, en présence de M. l'Ingénieur de Ploërmel. Les communes du Morbihan, intéressées à l'amélioration projetée, ont été, ensuite invitées à voter le concours financier mis à leur charge, et l'avant-projet a été communiqué à M. le Préfet d'Ille-et-Vilaine, en vue des subventions à obtenir, d'une part, des communes de ce département ayant intérêt à l'exécution des travaux, et, d'autre part, du Conseil général lui-même.

J'ai l'honneur de vous mettre sous les yeux une lettre du 19 août courant par laquelle mon collègue d'Ille-et-Vilaine me renvoie le dossier communiqué, avec ses observations

Sur les trois communes du département qui ont été appelées à offrir un concours financier, la commune de Redon, seule a voté une subvention conditionnelle de 1,000 francs ; Bains et Sixt ont refusé leur concours, en contestant, du reste, en ce qui les concerne, l'utilité du projet.

M. le Préfet d'Ille-et-Vilaine estime, par suite, qu'il ne lui parait pas opportun de demander, au Conseil général de son département, qui trouverait peut-être exagérée la part contributive qui lui est attribuée, de se substituer aux communes ci-dessus désignées pour parfaire ou assurer le contingent de ces communes, dès lors surtout que le Conseil général du Morbihan, qui, représente le département le plus intéressé dans l'amélioration poursuivie, n'a pris lui-même aucune résolution ferme au sujet de la partie financière du projet. La consultation des communes du Morbihan, au point de vue financier, a donné le résultat suivant

La Gacilly a voté une somme de (Délibération du 14 octobre 1894.)4,000f

Glénac (Délibération du même jour.) 600

Cournon Délibération du 11 novembre 1894.) 300

Carentoir (Délibérations des 25 février et 2 décembre 1894. 300 M. le maire de Carentoir a en outre pris l'engagement,à la date du 22 mars 1894, de verser une souscription particulière de (Engagement valable pendant 2 ans Ensemble = 5200F

Les communes de la Chapelle-Gaceline, Quelneuc et Tréal ont refusé leur participation.

En résumé, le montant des travaux d'amélioration à exécuter est évalué à 66.000 fr d'après l'avant-projet dressé par M. les Ingénieurs.

Le concours financier à fournir par les intéressés pour obtenir la prise en considération du projet est de 44.000fr c'est-à-dire des 2/3 de la dépense.

Les communes ayant voté 6.600 y compris la subvention conditionnelle de la ville, de Redon.

Il resterait à combler un déficit de 37.400 fr

J'ai l'honneur de vous prier, Messieurs, de vouloir bien me faire connaître quelle suite, dans ces conditions, il conviendrait de Donner au projet dont il s'agit

Les communes de la Chapelle-Gaceline, Quelneuc et Tréal ont refusé leur participation.

En résumé, le montant des travaux d'amélioration à exécuter est évalué à 66.000 fr d'après l'avant-projet dressé par M. les Ingénieurs.

Le concours financier à fournir par les intéressés pour obtenir la prise en considération du projet est de.44 000 c'est-à-dire des 2/3 de la dépense.

Les communes ayant voté 6.600 fr y compris la subvention conditionnelle de la ville, de Redon.

Il resterait à combler un déficit de 37.400 fr

J'ai l'honneur de vous prier, Messieurs, de vouloir bien me faire connaître quelle suite, dans ces conditions, il conviendrait de Donner au projet dont il s'agit.

 

Montant des Travaux

 

 

 

Construction des maçonneries et des abords du Pont de Port-Corbin, sur l'Aff, entre Glénac et Bains 21.500 fr, Construction du tablier métallique du dit pont 13.500 fr

 

 

 

 

 

 

Dans sa délibération de mai 1912

Le conseil municipal de La Gacilly fait remarquer

L’assemblée communale serait désireuse de voir arranger le pont de Pré-Naval. Ce pont dont le tablier est très bas et peut fort bien être remonté, empêche les bateaux de passer lors des grandes eaux en hiver. En surélevant ce pont de 20 centimètres, les bateaux ne seraient pas arrêtés de chaque côté par les eaux trop hautes et tous les hivers ; il n’est pas rare de voir des chalands rester à ce pont trois semaines à un mois, ne pouvant passer en raison du niveau de l’eau. Lors d’une dernière consolidation de ce pont, deux poutres en fer ont été passées sous celles en bois existantes déjà et le tablier a été abaissé d’autant. Le conseil municipal demande donc que ces deux poutres en fer soient surélevées cet été à ce que les bateaux puissent librement passer désormais.

 

Au nom de la 2e Commission, M. de Gouyon donne lecture du rapport suivant :

La reconstitution du tablier du pont de Prénaval, situé sur la commune de Glénac et reliant les deux rives de l'Aff, est réclamée depuis plusieurs années par les usagers, le service vicinal et celui de la batellerie.

Vous en avez déjà été saisis, et les retards apportés à la réalisation de cette affaire doivent pour partie s'expliquer par la lenteur des pourparlers engagés avec le Ministère des Travaux publics. La batellerie demande en effet que le tablier soit relevé.

Enfin, la subvention ministérielle étant fixée à 4.000 francs et le prix total de la dépense entraînée par le projet devant atteindre 18.000 francs, la commune de Glénac a fait l'énorme effort de voter 7.000 francs.

Or, il faut remarquer que si le pont de Prénaval est bien situé sur son territoire, il est surtout d'une utilité générale et met en communication le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine.

Si l'on veut voir enfin cesser un état de chose plus que fâcheux, puisqu'en ce moment le pont est interdit à tout véhicule un peu lourd, il est urgent de suivre les propositions de l'administration. Votre 2e commission vous propose donc le vote des 7.000 francs destinés à parfaire la dépense, avec renvoi à la commission des finances pour l'étude des voies et moyens.

Les conclusions de ce rapport sont adoptées, avec renvoi à la commission des finances pour les voies et moyens

 

Dans sa séance du 16 juillet 1920, le conseil municipal de Glénac et, lors de sa première session de la même année, le conseil d'arrondissement de Vannes avaient demandé l'étude d'un projet d'exhaussement du pont de Prénaval, réclamé par les négociants et les commerçants de La Gacilly et de Redon, ainsi que la substitution au tablier en bois actuel d'un tablier en béton armé.

La reconstruction de l'ouvrage est nécessitée par son mauvais état ; quant à son exhaussement, il est demandé depuis longtemps par le commerce et la batellerie.

Le service vicinal a préparé pour l'exécution de ces travaux un projet s'élevant à 18.000 francs, que j'ai l'honneur de vous soumettre ci-joint.

Par décision du 20 décembre 1923, M. le Ministre des Travaux publics a approuvé ledit projet en ce qui concerne l'exhaussement du tablier et alloué, pour ce travail, une subvention de 4.000 francs. Par délibération du 2 mars dernier, le conseil municipal de Glénac a voté un crédit de 7.000 francs pour former la quote-part de la commune dans la dépense de substitution au tablier en bois du pont d'un tablier en béton armé.

J'ai l'honneur de vous prier, Messieurs, d'accord avec les agents du service de bien vouloir allouer une subvention d'égale somme pour parfaire le montant de cette dépense.

 

Les épreuves du pont de Prénaval qui vient d’être reconstruit par M. Jouvance entrepreneur à La Gacilly ont eu lieu devant une commission composée de M. les ingénieurs du service vicinal, M le Comte De GOUYON conseiller général ; M. de la Bourdonnaye président général du conseil d’arrondissement ; M. le maire de Glénac

Les épreuves consistaient en une surcharge par poids mort de 600 kilos par mètres carré de tablier et dans le passage du cylindre du canton de La Gacilly chargé de 1800 kilos

Les résultats on été fort satisfaisant et l’entrepreneur a été félicité par la commission

Cette construction facilite d’une façon sérieuse la navigation sur l’Aff le tablier du nouveau pont ayant été surélevé de quarante centimètres et mis ainsi au même niveau que le tablier du pont de Port Corbin

 

 

LES BATEAUX

 

A la fin du XVIII ° siècle, les bateaux utilisés sur l’Aff sont généralement des chalands nantais de 22, 24 et même 26 m de long construits en bois et parfois en fer. Pour les déplacer, trois modes de traction vont être utilisés ; tout d’abord le halage par l’homme au moyen de la bricole, puis le halage par un animal et enfin la propulsion par moteur

 

 

 

 

 

Une grosse bande de toile appelée le las était passée sur une épaule et sous un bras et comportait un anneau sur lequel était attachée la corde pour tirer le bateau. *

Lorsque ce mode de halage était évoqué, le marinier feignait de ne pas avoir entendu la question et enchaînait sur autre chose. Un sujet tabou venait d’être soulevé. La bricole est, dans la profession, comme la tare originelle dont le souvenir est plus ou moins bien accepté en fonction du degré de réussite sociale. Cela veut dire que les gens qui ont réussi la présentent comme un exploit, une sorte de chance d’avoir été élevé à la dure avant d’accéder à une relative aisance. Chez ceux à qui la vie a moins souri, on sent plutôt le poids de la fatalité. Ce système de halage fut abandonné vers 1920-1930.

 

 

 

 

 

La Traction Animale. La traction animale (cheval, mulet, âne) apparaît vers 1880 dans les portions de canal ayant un chemin de halage ou au moins un sentier de halage ; elle se généralise au cours des 20-30 années qui suivent et aussi avec l’installation d’écuries à l’arrivée de l’étape. (30 km par jour au maximum)

Le bateau de M. Jouvance de Glénac avait encore la traction animale en 1947 : ce fut l’un des derniers de la région

 

 

 

 

 

Les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale voient les automoteurs s’imposer au détriment des chevaux.

Les premiers automoteurs furent à la vapeur et roue à aubes puis à hélice vers 1843.

En 1853, M. Chevrier, un négociant redonnais demande au préfet l’autorisation de mettre en service un bateau à vapeur entre Rennes et la Roche-Bernard. « La Ville de Redon » pour assurer simultanément le transport des passagers et des marchandises. Des essais sont effectués à Redon sous la responsabilité de l’ingénieur en chef de Longeaux, un Gacilien.

En 1908, M. Marotte, un redonnais, père de Melle Marotte qui devint célèbre par ses peintures, élabora un projet de messageries fluviales qui auraient assuré un service régulier hebdomadaire par chalands automoteurs entre Nantes, Blain, Redon, La Roche-Bernard, Glénac La Gacilly et Malestroit. Il faisait valoir que Redon restait un carrefour privilégié de voies navigables et que la présence de longs biefs sans écluse y permettait un trafic fluvial important relativement rapide dans une zone mal desservie par les chemins de fer et ceci d’autant plus que la motorisation des chalands allait permettre de remédier à la paresse de la navigation intérieure résultant des procédés primitifs de traction par les hommes ou les animaux.

Vitesse : 15 km/h à vide et 8 ou 9 chargé à 120 tonnes, données variables suivant l’époque de l’année et la hauteur des eaux : « l’été on touchait le fond partout alors il fallait ralentir pour ne pas esquinter le bateau »

 

 

Le chaland était parfois remplacé par la pénette aussi appelée « bateau-double » ou « bateau-boucle » alors que dans les registres d’immatriculation elle répond au nom de péniche, terme qui sera repris plus tard et pas forcément par les mariniers eux-mêmes pour désigner l’automoteur de canal. Ces embarcations de 24 à 26 m sont constituées de deux demi-bateaux liés l’un à l’autre par des « harts », simples anneaux de corde qu’on raidit en y engageant un bâton et en tournant.

Vers 1973-1974, les mariniers redonnais mentionnaient ces étranges bateaux avec un petit sourire, car « pénette », en patois de la région, peut désigner deux saucisses attachées l’une à l’autre, mais aussi, par déviation, certains organes pairs typiquement masculins.

Ces bateaux dont l’origine semble être le pays de Redon, remontent jusqu’à Rennes, mais sont tout particulièrement appréciés sur les cours d’eau étroits comme l’Aff, l’Arz et le Don où le marinier peut les faire « éviter » (faire demi-tour dans une rivière étroite) n’importe où en les désolidarisant l’un de l’autre. Sans doute est-ce dans cette particularité qu’il faut rechercher leur raison d’être. Spécialisées dans le transport du bois et plus particulièrement des poteaux de mine, mais aussi dans celui des pierres et du minerai, les pénettes travaillent sur de courtes ou moyennes distances.

 

 

Donc le marinier devait se débrouiller seul avec la voile s’il y avait un vent favorable ce qui était rarement le cas ; il employait aussi la « bourde », c’est à dire la perche si la hauteur de l’eau le permettait.

Un autre genre de bateau était utilisé dans les environs de Rennes : les cahotiers de Pont-Réan ; ils descendaient très rarement la Vilaine.

 

 

Sinon, il ne restait plus au marinier qu’à détacher sa yole (ou bachot ou annexe) pour porter un filin sur le premier pieu qui se présentait. En effet, pour ce passage des marais, des pieux peints en blanc avaient été implantés et espacés de 80m en 80m. Le filin, une fois attaché sur le pieu, on halait le bateau avec le treuil. Puis on recommençait l’opération sur chaque pieu. Comme on le voit, c’était un exercice pénible, long, dangereux et cher car souvent le marinier devait faire appel à un compagnon puisque le charretier était parti avec le cheval

 

 

 

 

 

 

 

Manœuvre de Déhalage

 

 

 

 

 

 

Marchandises Transportées

Les pierres nécessaires à la construction de l’église de Tréal passèrent à Glénac et furent débarquées à La Gacilly ainsi que les ardoises d’Angers et le sable et la chaux du Val de Loire

Les dernières péniches qui remonteront l’Aff viendront livrer les ultimes batelées de sable en 1964

Les mariniers de Montjean dans le Maine-et-Loire qui transportaient la chaux étaient appelés les chaufumiers ou chaufourniers. La chaux était transvasée au moyen de cotrets : c’était une mesure cylindrique en bois ou en fer qu’on portait à deux à l’aide d’un brancard. Une barrique vaut 4 cotrets. Ce terme désigne aussi un paquet de morceaux de bois. (voir plus loin)

Les autres engrais transportés étaient principalement des scories et des phosphates

Il se présentait sous une forme un peu oubliée aujourd’hui : les briquettes. Cette poussière de charbon agglomérée en pain de 4kg (briquette Merthyr) et 8kg (briquette Pacific) était utilisée par les locomobiles à vapeur au moment des battages.

Marchandises Exportées

Paquet de grosses branches ou de petits troncs fendus épluchés et ligaturés, généralement du pin ; les boissiers utilisent un chevalet pour confectionner ces petits paquets de 30 à 40cm de diamètre avec du fil de fer. Ces cotrets étaient essentiellement destinés aux fours des boulangers nantais ; on pouvait charger 4.500 à 5.000 cotrets sur un chaland de 26m à l’aide d’une brouette spéciale appelée « camion » ou « tombereau » qui, bien chargée, pouvait transporter jusqu’à un demi stère de bois.

En châtaignier, espèce de pieu, pour soutenir les ceps du vignoble nantais.

planches délignées ou brutes de différentes épaisseurs et différentes longueurs. Un bon chargement se situe autour de 12.000m².

ce sont des troncs de pins maritimes très souvent écorcés de 2 m ou 2,33 m (6 ou 7 pieds) embarqués sur navire au quai Wilson à Nantes et destinés surtout au pays de Galles (Cardiff) et servant à étayer les galeries des mines de charbon. Le commerce du bois de mine, en net recul entre les deux guerres, sollicitait durement la forêt bretonne avant la guerre de 1914. Différentes correspondances font état de contrats de 1.000 m3 et plus entre exportateurs nantais et commerçants morbihannais.

La population vivant dans la forêt à la veille de la guerre de 1914, est aussi importante qu’au cours des siècles passés : charbonniers, sabotiers, cercliers, et bûcherons qui travaillent à la tâche pour des particuliers ou comme salariés dans de petites entreprises familiales de sciage. Dans ces modestes exploitations, le patron possède 2 ou 3 chevaux qu’il conduit en général lui-même. Dans certains cas, il faut aller vite : le bateau est là et le grossiste est pressé. On fait alors appel à des rouliers de métier qui viennent en renfort assurer le débardage. De la coupe à la route empierrée qui conduit au port, le chemin est mauvais, les ornières profondes, les accidents nombreux. Sur l’ensemble de sa période professionnelle, M. Tréven, transporteur à La Gacilly, a ainsi perdu 32 chevaux. Le commerce du bois est extrêmement prospère jusqu’à la Première Guerre mondiale

Pour le transport des pommes, les mariniers augmentent la capacité des cales en appuyant des panneaux contre l’hiloire ( le haut de la cale), un debout et l’autre en long et ainsi de suite, les panneaux verticaux étant retenus deux à deux par une corde. 70 tonnes de pommes passaient dans les cales d’une péniche.

Vers 1900, lorsqu’un marchand de grain de La Gacilly vend 60 tonnes de froment à la minoterie de Foveno près de Malestroit, deux possibilités s’offrent à lui : la route (20km) et la voie d’eau (33km). D’un côté, c’est de 20 à 25 voyages avec une charrette, un cheval et un charretier. De l’autre, un chaland, deux hommes, un cheval et quatre jours maximum : le choix est rapidement fait : la voie d’eau est la mieux adaptée

 

Sources

OGE- Dictionnaire Historique et Géographique de la Province de Bretagne-

Histoire de la Gacilly par Magré J.C

BP de décembre 1959

Précis historique et statistiques voies navigables par Ernest GRANGEZ

Rapports Conseil Général 1842

Rapports Conseil Général 1880 aout

Rapports Conseil Général 1879 aout

Rapports Conseil Général 1882

Rapports Conseil Général 1884

Rapports Conseil Général-1884

Rapports Conseil Général-1892

Rapports Conseil Général-1895

Rapport du Conseil Général 1898

Rapport du Conseil Général 1898 Avril

Rapports Conseil Général-1924-

La Batellerie Bretonne par J.Guillet